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MEDITATION SUR LE DIMANCHE DE "GAUDETE" (JOIE)

  • PAROISSE DE MARTIGUES

3m bougies

 

Ce dimanche marque le milieu du temps de l’Avent – le dimanche de « Gaudete », de la joie.

 

Et effectivement nos lectures de ce jour commencent  par un extrait du livre de Sophonie qui pourrait, dans cette période,  accompagner    le café noir et fort qui nous aide à démarrer la journée :

 

« Pousse des cris de joie, fille de Sion ! Éclate en ovations, Israël ! Réjouis-toi, tressaille d'allégresse, fille de Jérusalem ! »

 

Et Sophonie continue en nous donnant  la raison de cette joie débordante :

 

« Le Seigneur ton Dieu est en toi, c'est lui, le héros qui apporte le salut. Il aura en toi sa joie et son allégresse, il te renouvellera par son amour ; il dansera pour toi avec des cris de joie ».

 

Affirmation audacieuse du prophète qui nous montre que le Dieu de nos pères est un Dieu d’amour. Dieu a en nous sa joie et son allégresse et cela le fait danser !

 

Que faisons-nous pour faire danser Dieu de joie : préparer la naissance de son Fils le Seigneur, commémorer cet événement semblable à nul autre pareil, Dieu se fait homme et vient vivre parmi nous, et rien n’est plus comme avant, le temps est changé. Cette naissance marquera  le  temps zéro de notre ère.

 

Oui, le royaume de Dieu est advenu mais nous sentons encore, en nous et autour de nous, des points d’adhérence, beaucoup de désespérance et des réactions non appropriées. Célébrer un événement n’est pas oublier ou occulter  les difficultés de la vie mais chercher à  les remettre  à leur juste place, la fête ne doit pas servir à s’étourdir pour éviter de penser, car cela impliquerait un retour brutal à la réalité, mais à nous tourner vers ce qui nous fait vraiment vivre.  

 

Le  temps de l’Avent est un temps que la liturgie nous donne pour méditer sur ce mystère qui nous dépasse mais qui est source intarissable de joie.

 

Il conjugue 3 attentes.

 

Avec Marie, nous attendons : la naissance du Seigneur.

Avec et dans l’Église, nous attendons : la venue du Christ à la fin des temps.

Avec nos frères, nous attendons : la manifestation du Christ dans nos vies de chaque jour.

 

Déjà, saint Cyrille de Jérusalem, évêque du 4ème siècle et docteur de l’Eglise, disait dans un sermon de l’Avent qui  est parvenu jusqu’à nous : « Ne nous arrêtons pas au premier avènement » c’est-à-dire à la naissance de Jésus, « attendons le second » celui de « sa venue éclatante ».

 

Saint Bernard de Clairvaux, quelques 10 siècles plus tard précisera, quant à lui, ce qu’il appelle « la venue intermédiaire », celle de la manifestation du « Dieu-avec-nous », le temps de l’Esprit. « Nous savons qu’il y a une triple venue du Seigneur », dit saint Bernard, et il précise : « la troisième se situe entre les deux autres ». « Cette venue intermédiaire – continue-t-il – est vraiment comme la voie par laquelle on passe de la première à la dernière. »

 

Je vous invite à regarder comment les deux personnages phares  de l’Avent ont vécu en initiant  ces trois temps évoqués par Saint Bernard.

 

La première, la figure de Marie, et tout d’abord la salutation de l’ange de l’annonciation : « Réjouis-toi Marie comblée de grâce » curieusement l’ange n’a pas le salut que l’on aurait pu attendre « shalom » mais « réjouis-toi ».

 

Cette grossesse  ne met pourtant pas Marie dans une situation socialement facile à assumer pour une jeune fille fiancée qui risque la répudiation publique pour adultère  et la lapidation. Mais la méditation depuis son plus jeune âge de l’histoire de la promesse d’Israël et ce qu’elle ressent au plus profond d’elle- même lui font répondre : « Voici la servante du Seigneur ». Cet « Amen » à être la mère  de l’enfant promis engendre  cette hâte à se rendre dans  les monts de Judée pour rejoindre sa cousine Elisabeth et à se mettre à son service (cf Evangile du 4ème dimanche).  

 

La seconde, la figure de Jean Baptiste, fils unique de prêtre attaché au temple de Jérusalem, avec une maman appartenant à la tribu d’Aaron. Il avait   un destin tout tracé dans une fonction sacerdotale à la suite de son père mais Il tourne le dos au temple et à son clergé  pour suivre la voie des prophètes, il se retire dans le désert. Et c’est du désert qu’il prêche, il prêche non pas la loi dont il est pétri depuis sa plus tendre enfance mais un baptême, un baptême de conversion. Lui, le prophète de l’ancien testament, pousse ceux qui viennent à lui à regarder au-delà de lui : « Moi je ne suis pas digne…   mais lui vous baptisera dans l’Esprit et dans le feu ». Avec lui vous connaitrez une re-naissance  qui vous permettra de vivre dans la liberté et dans l’amour jusqu’à ce qu’il revienne pour le jugement final.

 

Mais en attendant que devons-nous faire, demande toute cette foule de publicains et de mercenaires ? Rien d’extraordinaire, vivez votre vie, faites votre travail honnêtement, partagez avec ceux qui n’ont pas de quoi vivre ou  se vêtir.  Car « Où sont amour et charité, Dieu est présent » : tel est l’avènement de Dieu en son Fils, en nous, à la fin des temps.

 

Et cela doit nous permettre d’accueillir  ce magnifique message que Saint Paul transmet à travers sa lettre aux Philippiens :

 

"Soyez toujours dans la joie du Seigneur ; laissez-moi vous le redire : soyez dans la joie.

 

Que votre sérénité soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche.

 

Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce qu'on peut imaginer, gardera votre cœur et votre intelligence dans le Christ Jésus."

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