JESUS N'EST PAS VENU POUR JUGER MAIS POUR ANNONCER LA BONNE NOUVELLE
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Greniers à blé fortifiés du Djebel (Lybie)
Jésus est sur la route pour rejoindre Jérusalem. Il est entouré d’une foule d’hommes et de femmes qui le suivent. Une voix s’élève qui l’interpelle :
‘ Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage. ‘
Comme il était d’usage de le faire, en cas de litige, auprès des rabbins ou des docteurs de la loi, un homme recourt à Jésus pour arbitrer un conflit familial.
‘ Qui m’a établi, pour être juge ou pour faire vos partages ? ‘ réplique immédiatement Jésus. Il ne se désintéresse pas de la justice et ne réprouve pas le droit d’héritage ; mais il entend, ici, comme il l’a fait en d’autres circonstances, profiter de l’occasion pour affirmer la spécificité de sa mission et donner un enseignement plus général à la foule qui l’entoure.
Jésus, appelé comme juge pour partager un héritage renvoie le demandeur. Il n’est pas venu pour juger, mais pour annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres. Il formule une mise en garde contre l’accaparement des richesses et la recherche de sécurité dans la possession des biens matériels.
Pour illustrer son propos il a recours à une brève parabole : celle du riche insensé qui n’aspire qu’à un solide bonheur terrestre et à la sécurité matérielle et voit en une nuit, tous ses projets et ses efforts balayés par la mort.
Et Jésus de conclure : ‘ Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d’être riche en vue de Dieu ‘.
Jésus ne brandit pas la mort comme un épouvantail et une menace pour inculquer la sagesse par la peur. Il nous rappelle avec un réalisme tout biblique que le sens de la vie et le secret du bonheur, la réussite et le parfait épanouissement ne se découvrent pas dans les paradis fiscaux et autres paradis terrestres. Même si l’argent contribue au bonheur, la vraie vie de l’homme ne dépend pas de ses richesses. Elles constituent même un redoutable danger pour qui se laisse séduire, puis s’ enchaîner jusqu’à l’esclavage…
Sages donc et bienheureux ceux qui apprennent à discerner les choses qui passent de celles qui demeurent, celles qui doivent mourir et celles qui ne disparaîtront jamais.
En tout est partout, chercher d’abord passionnément, obstinément et patiemment, le Royaume de Dieu et sa justice.
C’est l’ambition première de ceux qui se dépouillent des avidités terrestres pour se vêtir de l’inusable amour fraternel que l’on désigne sous le nom de charité.
Jésus ne condamne pas l’aspirant à l’héritage, mais bien son âpreté au gain. Le Seigneur ne blâme pas l’économie,, ni même celui qui amasse, mais bien tous ceux qui ne font pas fructifier leurs biens et leurs dons, leurs richesses matérielles et intellectuelles, morales et spirituelles, en les partageant avec leurs frères démunis.
Nous pouvons retenir des lectures de ce jour trois réflexions :
‘ Vanité des vanités ', disait le vieux sage d’Israël. Vanité des vanités, tout est vanité !
‘ Le but de votre vie est en haut, et non pas sur la terre. ‘ C’est Saint Paul qui s’adressait aux Colossiens.
‘ Gardez-vous bien de toute âpreté aux gains ; car la vie d’un homme, fût-il dans l’abondance, ne dépend pas de ses richesses ‘ (Evangile de J.C. selon St Luc).