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NOTRE FEUILLETON DE L'ETE : JESUS, LE DIEU DE MA VIE ! (6)

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 Van Gogh, La moisson

 

Viennent quand même des jours où l’on voudrait bien savoir nous aussi, « comment les morts ressuscitent » (1Co 15,35). C’est alors qu’il faut nous souvenir de l’histoire du grain de blé. J’avoue qu’elle m’a toujours émerveillé et nulle musique sur terre ne me paraît plus belle que le bruit du blé qui lève. Ecoutons-là avec les oreilles du cœur et nous verrons qu’elle est une incomparable symphonie où, incessamment, la vie triomphe de la mort.

 

Voyons plutôt. Voici le grain chargé de vie qui ruisselle comme une eau entresacs-des-grains-de-ble.jpg les doigts du semeur. Et le voilà jeté, piétiné, enfui. Il meurt en terre. Sur lui passent l’hiver et le gel. Il pourrit. Tout semble bien fini !  

 

Mais voici que le soleil du printemps se met à réchauffer le champ. Et le miracle s’accomplit. Du grain tout éclaté surgit un germe et le champ tout entier se prend à frémir de vie, à reverdir. Il est bientôt si vivace et si beau qu’il devient une immense prairie. Il ne pourra plus mourir !  

 

Hélas, voici que tombe sur lui le plein feu de l’été et le blé en herbe se sèche, se raidit, se durcit. Le champ tout entier vire à la paille. N’est-ce pas à nouveau compromis ?  

 

Non, car, au sommet des pailles, l’épi a mûri, à raison de trente, de soixante ou de cent pour un. Et l’on se prend à rêver à la pérennité de ces ondulations de vie bercées par le vent du plein midi, toutes dorées de vie !  

 

Moisson-2.jpgMais voici que retentissent les cris des moissonneurs et le fer jaillit qui fauche le champ à la racine. L’épi est broyé, déchiqueté, vanné et le grain entassé dans le grenier. Sera-ce pour mourir ?  

 

Pas du tout ! Les silos et les grainiers sont frémissants de vie nouvelle et c’est merveille de voir le blé ainsi multiplié ! Il va enfin pouvoir durer, et, qui sait, rester vivant à jamais, en défiant les siècles, dans le grenier ?  

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Nullement, car voici maintenant le meunier qui va tout broyer et le blé, écrasé, ne sera plus qu’une farine.  

 

 

Mais comme c’est étonnant ! N’est-elle pas belle et à nouveau vivante, la farine douce et tiède que la main caresse dans le sac où elle est protégée ?  

 

 

 

Pourquoi faut-il qu’encore quelque chose doive mourir dans ce pétrin où tout est malaxé et dans ce four où la pâte est livrée au feu ?     

 

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Du feu lui-même jaillira la vie et le pain, doré, levé, vivant et chaud vient enfin réjouir la table des enfants des hommes. L’heure n’est-elle pas venue de voir définitivement triompher la vie ?  

 

 

Oui, mais en passant encore par une nouvelle mort puisqu’on y met le couteau et qu’on le coupe à belles dents.    

 

Pauvres grains de blé, qu’êtes-vous finalement devenus, enfuis dans la bouche des enfants ?  

 

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Vous êtes devenus source de vie. Vous êtes devenus le pain qui donne la vie. Vous êtes devenus l’hostie eucharistique.

 

Vous êtes devenus le Christ lui-même, qui se fait pour vous ce que vous êtes pour lui, « le Pain de Vie, le Pain Vivant » !  

    

 

 

 

 

 

Frère Pierre-Marie Delfieux   

"Sources Vives"

Delfieux     

 

 

 

A suivre dimanche prochain....

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