‘JÉSUS, L’ENQUÊTE’ : LE FILM À PORT DE BOUC
-
Rien ne s’affirme, tout se prouve. Telle pourrait être la devise de Lee Strobel, journaliste au Chicago Tribune, spécialisé dans le domaine des faits divers, et dont les certitudes d’athée revendiqué semblent devoir résister à tout. Y compris à l’expérience intime de son épouse, qui se convertit au christianisme et demande le baptême, après que la petite fille du couple a été miraculeusement sauvée de la mort par une infirmière, membre d’une église évangélique…
L’opposition entre Lee Strobel et son épouse, l’affirmation de convictions qui ne se rencontrent pas donnent sa tension dramatique au scénario, inspiré d’une histoire réelle. Par son aspect démonstratif, et son absence de relief dans la mise en scène, Jésus, l’enquête ne se distingue pas, en effet, par son intérêt artistique. Il relève bien davantage du film à thèse, tel qu’il servait dans les années 1970 de préambule aux Dossiers de l’écran, à l’époque d’Antenne 2.
Bien plus que la forme, c’est donc le propos qui prévaut ici et peut utilement servir de base à une riche discussion, notamment dans les aumôneries. Qu’est-ce que la foi ? Comment en fait-on l’expérience ? Est-elle l’ennemie de la raison ? Toutes ces questions apparaissent en filigrane de la démarche de Lee Strobel, qui entreprend – rien de moins ! – de démontrer que le Christ n’a pas existé… Elles renvoient aussi le spectateur à ses propres interrogations, conférant au film une réelle profondeur, en dépit de son caractère didactique.