DE MARTIGUES A COMPOSTELLE (21)
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Pintín, km118,5
Je peux noter le nombre de km qu'il me reste car depuis que j'ai franchi la frontière de la Galice (j'ai ressenti une intense émotion quand j'ai vu la borne d'entrée, Santiago se trouvant en Galice), il y a une borne tous les 500m qui indique combien de km il reste à parcourir... Ici, c'est une région d'élevage et donc de bocages, ce qui rend le paysage très varié. Mais il règne une odeur épouvantable dans les villages : entre poules et vaches... c'est à qui répandra la pire odeur. Eh oui, ce que nous mangeons, c'est ça aussi !
J'ai rencontré une Allemande qui fait le Camino car elle a perdu sa grand-mère à qui elle avait consacré ces 8 dernières années... Contrairement à ce que dit Rufin, je n'hésite pas à demander aux personnes que je rencontre ce qui les a mis sur le Chemin. Il y a toujours une raison, on ne fait pas cette démarche par hasard. Souvent il s'agit de la recherche d'une guérison intérieure suite à un deuil ou une séparation (ce qui est aussi un deuil). Parfois les gens me disent que c'est quelque chose qu'ils veulent faire depuis longtemps mais il n'y a pas de raison particulière. Ou peut-être y en a-t-il une mais elle reste cachée...
Poser la question du pourquoi permet de sortir des histoires superficielles d'ampoules et de crampes et permet une rencontre riche même si ce n'est que pour quelques minutes, de ces rencontres dont on se souvient et que je porte après dans mes prières.
A ce sujet, j'aime de plus en plus le chapelet qui me soutient dans les derniers km qui sont toujours difficiles quelle que soit la longueur de l'étape ! Vive la Sainte Vierge ! Ultreïa ! Hélène.
