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DONNE-MOI A BOIRE

  • PAROISSE DE MARTIGUES
Homélie pour le 3ème dimanche de carême. L'eau vive.

Homélie pour le 3ème dimanche de carême. L'eau vive.

 

Quoi de plus banal qu’une femme se rendant à la fontaine pour y puiser de l’eau nécessaire à la vie de sa famille !  Et voici que sur ce chemin tant de fois emprunté, qui ressemble à tous ces chemins que nous parcourons au long de nos journées, voici que sur ce chemin se trouve JESUS, homme comme les autres, en quête, lui aussi d’un peu d’eau. N’oublions pas l’essentiel DIEU se fait homme en la personne de JESUS.

 

Et de cette rencontre jaillit pour cette femme de Samarie une révélation qui va transformer sa vie.  

 

Nous pouvons nous poser cette question : "Où sont dans nos vies ces lieux quotidiens où le Christ incognito nous attend ?"

 

Où vivre semblable rencontre ?

 

Dans mon travail ? Dans le train-train habituel de mon existence journalière ?  Ou plus gravement au milieu de ces passages difficiles qu’un couple ou une famille divisée peuvent être amenés à traverser.  Oui où est donc cette présence qui change tout ?

 

Où vivre semblable rencontre ?

 

Comment cette page d’Evangile peut-elle s’écrire dans ma propre vie, aujourd’hui ?

 

Entre Jésus et la Samaritaine, tout commence par une transgression par rapport à la Loi Juive. Il parle avec une hérétique, et s’il boit à sa cruche, au dire des Juifs, il devient impur, c’est-à-dire qu’il s’écarte des voies réglementaires qui mènent à Dieu. Cela explique l’étonnement de la femme.

 

Au lieu de la dédaigner, cet homme juif, car Jésus est juif, lui propose un geste de communion : il lui adresse la Parole et veut boire de son eau. Il n’exige rien.  Il dit simplement : dans ta journée, semblable à d’autre journées, accepte-moi, fais-moi une place en me donnant accès à cette eau que tu réserves aux tiens.

 

Quel bouleversement par rapport à toutes nos représentations de Dieu !

 

Il nous rejoint là où nous vivons, là où nous cherchons à aimer, là où nous peinons, là où parfois l’espérance semble nous fuir !

 

Frères et Sœurs, Chers catéchumènes, croyons-nous vraiment à ce Dieu-là ?  

 

‘Donne-moi à boire ‘  

 

Par cette demande, Jésus fait percevoir à cette femme qu’une eau vive existe à laquelle elle pourra puiser abondamment : non pas une eau qui la dispensera du travail et des soucis journaliers, comme elle semble le croire, car Jésus n’abolit pas les contraintes du quotidien, mais cette eau qui désigne un bonheur intime, une vie intérieure, le Don même de l’Esprit de Dieu.

 

L’attitude et les paroles de Jésus, rejoignent et éveillent en elle ce qu’il y a de plus profond, son désir le plus vrai. Elle perçoit alors le caractère superficiel de son existence antérieure en quête d’un amour stable qu’elle ne peut se donner elle-même. Oui, elle a bien eu cinq maris, et l’homme avec qui elle vit maintenant n’est pas son mari ! Maintenant elle comprend que ces présences successives cachaient en elle un grand vide, un appel à une communion et à une paix que seul un Dieu Sauveur pouvait lui donner. Et parce qu’elle pressent que ce Don de Dieu lui est destiné, elle demande où il possible de le rencontrer

 

Jésus ne se prononce pas sur ce lieu.

 

Ce qui honore Dieu ce n’est pas un culte en un lieu particulier, c’est une certaine façon de vivre, offerte à tous et que Lui, Jésus rend possible grâce au Don de l’Esprit Saint.

 

A ce moment-là tout change : elle se sent reconnue, authentiquement aimée, et reconnaît en Jésus le Sauveur qu’avec son peuple elle attendait. Alors elle s’élance en courant pour annoncer cette Bonne Nouvelle.

 

Avant de partir elle abandonne sa cruche. Ce détail n’est pas anodin, il va nous aider à retenir le message de ce dimanche. Elle reviendra encore chercher de l’eau à la fontaine, mais maintenant une eau vive coule en elle.

 

Elle ne se perçoit pas seulement comme une femme destinée à remplir son existence avec des réalités quotidiennes ou les tourments de son cœur, elle se découvre aimée de Dieu, appelée à l’écouter, à en vivre. Elle découvre que sa vie vient de celui-même qui est la source de vie et de tout amour. Pour le moment, elle laisse sa cruche, non seulement pour rendre sa course plus légère, mais parce que l’essentiel n’est plus là !

 

Pour accueillir le Don de Dieu, Frères et Sœurs, Chers Catéchumènes, saurons-nous comme la Samaritaine, nous débarrasser de ce qui obstrue et dessèche nos vies, ce qui nous distrait de l’essentiel ?

 

Le Carême est un temps favorable pour oser cela. C’est un temps où dans le silence et la prière, nous sommes invités à ouvrir notre cœur à l’Esprit-Saint et à la Parole de Dieu pour nous guérir et nous régénérer !

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