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ECCE MATER TUA

  • PAROISSE DE MARTIGUES
ECCE MATER TUA

En ce mois de février, nous quittons le temps de Noël en laissant la Vierge Marie sur les marches du Temple de Jérusalem où elle vient de présenter son Fils à Dieu. Nous la retrouverons bientôt, aux premiers jours de mars, sur la route de la Passion, mère éplorée au pied de son Fils crucifié au Calvaire. Avant la Nativité, Dieu avait dit à saint Joseph par son ange « Ne crains pas de prendre Marie chez toi » ; et à l’autre bout du mystère de l’Incarnation, c’est Jésus lui-même, du haut de la croix, qui dit au disciple bien-aimé : « Voici ta Mère », « Ecce mater tua ». L’évangéliste nous dit : « à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. » Le disciple, comme Joseph, la reçoivent de la part de Dieu, comme un don, un don sponsal et maternel.

 

Pour nous disciples du Christ, ce sont deux dimensions de notre relation à Marie, qu’il s’agit de creuser, d’affiner, pour lui donner sa juste et vraie place par rapport à Dieu. Marie nous apprend à aimer le Seigneur et, dans le même mouvement, à aimer son Eglise. Elle qui est l’épouse du Saint Esprit, comme Jean-Paul II le dit dans sa lettre encyclique Redemptoris Mater, (en le reprenant de saint Louis-Marie Grignon de Montfort), elle est aussi Mère de l’Eglise, comme le Concile Vatican II a aimé le méditer.

 

Or, notre Archevêque, depuis le 8 décembre dernier, invite justement notre diocèse à entrer dans une année mariale, c’est-à-dire à prendre Marie chez nous et à la recevoir comme mère, pour qu’elle nous fasse progresser dans l’amitié avec son Fils. Dire que la Sainte Vierge est mère de Dieu et de l’Eglise, c’est réaliser qu’elle est le meilleur chemin pour aller à Jésus, qui nous conduit au Père dans la force de l’Esprit Saint, parce que rien en elle ne fait obstacle à la grâce de Dieu, et qu’elle connait tout des misères et des beautés de notre vie.

 

Qu’il est beau que, juste après l’année sainte de la Miséricorde que nous venons de vivre, nous entrions dans une année de prière mariale, en nous tournant avec ferveur vers Celle que précisément, nous aimons vénérer à Martigues comme la Mère de Miséricorde, depuis le fier et intime sanctuaire qui surplombe notre ville. Marie est chez elle à Martigues, et la chapelle de l’Annonciade qui lui est consacrée témoigne aussi de la ferveur de nos ancêtres pour elle, tout comme les nombreux tableaux et statues de nos églises qui la représentent… parfois aujourd’hui en piteux état, comme à l’église de Jonquières. Nous essaierons ensemble cette année de nous mobiliser, pour donner à Marie des signes de nos hommages à la hauteur de notre attachement.

 

Tout au long de cette année, Marie va ainsi s’inviter chez nous, et apportera avec elle la qualité de sa présence à Dieu, pour que nous y entrions comme elle. Cette intimité avec le Seigneur se passe pour elle,- nous le voyons à longueur d’évangile,- essentiellement dans la discrétion et le silence d’une vie attentive à Dieu et aux autres. Comme le dit le Cardinal Robert Sarah, dans ce très beau livre La force du silence, « Les grandes œuvres de Dieu sont le fruit du silence. Dieu seul en est témoin et avec Lui, ceux qui voient de l’intérieur, qui font silence et vivent de la présence du Verbe silencieux, comme la Vierge Marie. ». Reprenant une réflexion magnifique d’un grand mystique français, Pierre de Bérulle, il dit encore : « Ce silence de la Vierge n’est pas un silence de bégaiement et d’impuissance. C’est un silence de lumière et de ravissement ; c’est un silence plus éloquent dans les louanges de Dieu que l’éloquence même. C’est un défi puissant et divin dans l’ordre de la grâce. »

 

Prendre Marie chez soi, c’est ainsi laisser s’engouffrer avec elle un peu de ce silence plein de Dieu qui l’habite, au milieu d’un monde agité, bruyant, tourmenté. Prendre Marie chez soi, c’est faire grandir notre demeure intérieure aux dimensions du Christ.

 

Et voici que, tout au long de cette année, la Vierge Marie va s’inviter concrètement chez nous ! Depuis la chandeleur, ce 2 février, que nous venons de vivre à la chapelle de l’Annonciade, vous pouvez accueillir chez vous la Vierge pèlerine qui a commencé à circuler dans vos maisons, comme avait circulé l’an passé l’icône du Christ miséricordieux. Semaine après semaine, Marie viendra visiter ses enfants martégaux, et vous pourrez prier auprès d’elle, lui confier vos joies et vos peines, et inviter famille, voisins et amis, à prier avec vous. Elle vous guidera jusqu’à la messe dominicale suivante, à la rencontre de son Fils, où vous la transmettrez à d’autres, qui entendront aussi résonner intérieurement cette phrase de Jésus « Ecce mater tua », « c’est aussi ta mère, la tienne ! ».

 

Mais déjà, le 11 février, nous avons rendez-vous avec Notre Dame de Lourdes, pour lui confier en particulier tous nos malades. Dans l’église de Ferrières, elle a sa chapelle près du chœur. Nous ne pouvons pas lever les yeux vers elle sans voir, écrits en grandes lettres au dessus de sa statue, ces mots même de Jésus : « Ecce Mater Tua » … Une fois de plus !

 

Alors vraiment, ne craignons pas de prendre Marie chez nous : elle nous fait frères et sœurs de Jésus.

Abbé Bastien ROMERA

A
Merci, Père Bastien!
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