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LA FOI PLUS FORTE QUE LA MORT

  • PAROISSE DE MARTIGUES
Homélie pour le 5ème dimanche de Carême.

Homélie pour le 5ème dimanche de Carême.

En lisant, en écoutant ce passage d’Evangile ce qui retient notre attention en ce 5ème Dimanche de Carême : c’est le comportement de Jésus qui est troublant !

 

Il sait que son ami Lazare est malade ; mais il ne va pas à lui. On vient le chercher, il ne bouge pas et manifeste même une certaine désinvolture  en déclarant : ‘ Cette maladie ne conduit pas à la mort, elle est pour la Gloire de Dieu ‘ Et pourtant il y a va de la vie d’un homme et, de fait, Lazare meurt !

 

Que dit alors Jésus ? Ce qu’il affirme est déconcertant, pour ne pas dire révoltant : ‘ Lazare est mort, dit-il, et je me réjouis ne pas avoir été là, à cause de vous, pour que vous croyez ! ‘

 

Qui donc est Jésus pour jouer ainsi avec les sentiments de ses amis les plus proches ? Ne pouvait-il pas épargner  à Marthe et à Marie la déchirure de l’irrémédiable séparation à laquelle, aussitôt après, il portera remède ?

 

Nous pressentons bien que cette attitude surprenante lui est dictée par un enjeu considérable, plus important que la mort de Lazare et que le chagrin de ses sœurs.

 

Cet enjeu est énoncé par Jésus qui l’affirme : ‘ Je suis heureux que Lazare soit mort, POUR QUE VOUS CROYEZ ‘

 

Pour Lui, la FOI est une réalité plus surprenante que la mort de Lazare, dont il dit qu’elle est un sommeil. 

 

En quel sens un manque de Foi est-il plus grave que la mort d’un ami ?

 

Vers quel approfondissement de notre mystère humain et chrétien le Christ nous achemine-t-il maintenant ?

 

Si l’attitude de Jésus nous déconcerte, c’est que sa conception de la mort n’est pas la même que la nôtre.

 

Ce que Jésus nous dit de la vie et de la mort nous aide à comprendre son attitude déconcertante et les paroles qu’il va prononcer près de la tombe de Lazare.

 

Il déclare : ‘ Je suis la résurrection et la vie, celui qui croit en moi, même s’il meurt vivra ‘   (Jean 11, 25-26)

 

Puis il ajoute à l’intention de Marthe :   CROIS-TU CELA ? ‘

 

Jésus attend d’elle la FOI la plus pure, sans l’appui de signe, appelé Miracle. Comme toujours devant un signe, il faut voir qu’il est un signe, c’est-à-dire une invitation pour aller plus loin. Marthe doit s’en remettre totalement à sa Parole. Il aime Marthe, comme St Jean le précise dans le texte et il veut qu’elle vive de la vraie vie, qui ne meurt pas. Voilà pourquoi il lui demande intensément :

 

‘ Crois-tu que je suis la vie qui vient de Dieu ? Il faut que tu crois si tu veux vivre ! ‘

 

Alors Marthe fait son acte de FOI : ‘ Je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, celui qui vient dans le monde. ´

 

Marthe vient de naître à la vie plus forte que la mort. Lazare va se réveiller d’un sommeil où il retournera.

 

Communément, nous parlons de la résurrection de Lazare. Il n’a fait que reprendre la vie qu’il menait avant sa maladie.

 

Il n’est pas ressuscité au sens strict de la Résurrection du Christ.

 

‘ Le Christ une fois Ressuscité des morts ne meurt plus, la mort n’exerce plus de pouvoir sur Lui. ‘ (Romains 6, 9)

 

Ce récit du réveil de Lazare nous propose une révélation bouleversante. Il nous montre clairement que l’Evangile est actuel. Mais, comment nous interroge-t-il ? Nous savons toutes et tous que notre société veut escamoter la mort et nous connaissons la recherche angoissée de solutions qui ne sont pas du domaine du réalisable, y compris la réincarnation, pour oublier, voire nier la mort. Ce refus obstiné que l’on cache à grands frais de solutions plus ou moins fantaisistes, conduit beaucoup de nos contemporains à rechercher un style d’existence qui les divertit de l’échéance fatale. Pour eux la seule question valable est : 

 

Pourquoi la mort qui va briser ma vie ?  Comment échapper à la mort ?

 

‘ Actuellement, êtes-vous vraiment nés à la vie que vous recevez le jour de votre Baptême ou bien, errez-vous encore dans la mort ? 

A quoi, au service de qui, employez-vous votre existence et vos talents ? ‘

 

Il est vrai qu’il n’est pas facile de percevoir la vie que Jésus nous donne dans la FOI.

 

Au plus sombre de la nuit, dans les drames, les échecs humains, nous sommes donc invités à L’ESPERANCE : espérance pour nous, certes, mais aussi espérance à faire naître par notre présence active auprès de celles et de ceux que nous rencontrons.

 

Après les 5 semaines de Carême, c’est l’expérience Pascale que nous sommes appelés à vivre.

 

Dans son dialogue avec Marthe, Jésus affirme :

‘ Moi, je suis la Résurrection. Qui croit en moi, même s’il meurt vivra, et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais ‘

 

LE CROIS-TU ? ‘

 

La réponse est confiée  à notre FOI.

 

Croyons en la vie du Christ, plus forte que toute mort. Croyons en sa force, capable de nous réveiller de notre torpeur, comme la graine, qui, au printemps, fait éclater la terre.

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