D'OU VIENT-IL QU'IL Y AIT DE L'IVRAIE ?
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Van Gogh. Champ de blé vert. 1899 (musée de Zurich).
En ce 16éme dimanche, le Christ nous invite à accepter de vivre dans un monde où il y a partout des bons et des méchants, du blé et de l’ivraie. Cette réalité est si pénible que nous sommes tentés de faire du zèle : tout simplement en arrachant l’ivraie ! Jésus parlait à des personnes, hommes et femmes, motivés par l’impatience : pourquoi tant de malfaisants ? Qu’est-ce que Dieu attend pour les liquider ? C’est bien l’idée que Jean-Baptiste se faisait du Messie comme puissant balayeur du mal : « Vous allez voir ! Il tient en main la pelle à vanner, il va nettoyer son aire, Il recueillera le blé dans le grenier et la balle, il la jettera au feu. » (Mt 3, 12 )
« Ecoutez, dit-il. »
« Celui qui a des oreillers qu’il entende ! »
La Parabole de l’ivraie reprend l’image du bon grain de Dimanche dernier, cependant avec des difficultés supplémentaires provoquées par l’ennemi qui sème de l’ivraie au milieu du champ de blé.
« D’où vient-il donc qu’il y ait de l’ivraie ?...
Veux-tu que nous allions l’enlever ?......... »
« Non, répond le maître de peur qu’en enlevant l’ivraie, vous n’arrachiez le blé en même temps », répond le maître à ses serviteurs trop zélés.
Le temps présent est le temps de la patience de Dieu qui déteste le mal, mais qui aime les hommes, les pêcheurs comme les justes.
Mais pour les disciples de Jésus, ce qui importe, aujourd’hui, en s’arrogeant un pouvoir divin, de trancher la question de savoir qui est le bon grain et qui est l’ivraie ; donc ce qui importe, c’est de porter du fruit sans retard. Jésus doit calmer ces impatiences.
Et les nôtres, frères et sœurs !
Oui il y aura un tri à la fin des temps et Dieu seul fera ce tri.
Il peut nous arriver de rêver de former d’une manière communautaire un beau champ de blé ! Dommage qu’il y ait tant d’ivraie dans le monde. Nous serions tentés d’arracher cet ivraie.
Nous sommes là devant une dangereuse tendance à la secte : rien que des volontaires, et des choisis, rien que des conformes, pas de déviants, pas de faibles, pas de demi-convaincus.
Jésus voit tout autrement son Eglise. Peuple du large accueil et de la patience, Peuple de l’humilité et de l’espérance.
Peuple de l’humilité : Faisons le point sur nos vies, sur nos manières de nous investir pour le service de notre prochain. C’est alors, seulement, qu’il nous sera possible de vivre en bonne intelligence, de mieux supporter que dans le monde et autour de nous les autres soient aussi un sacré mélange.
Peuple de l’espérance. Ce mélange est un espoir. Personne n’est entièrement pur, mais personne non plus n’est entièrement mauvais. Chacune et chacun d’entre nous peut évoluer en mieux, heureusement !
Quand nous sommes acceptés patiemment avec nos défauts, nos limites, nous gardons quelque chance de nous améliorer. Et quand nous acceptons l’ivraie chez les autres, nous restons en contact avec eux, c’est ainsi qu’il nous est possible de les aider à devenir du blé.
« Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! » C’est le Christ qui nous adresse cette recommandation !
