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L'ENFANT EST UNE PERSONNE QUI DOIT ETRE RESPECTEE

  • PAROISSE DE MARTIGUES
L'ENFANT EST UNE PERSONNE QUI DOIT ETRE RESPECTEE
L'ENFANT EST UNE PERSONNE QUI DOIT ETRE RESPECTEE

L’enfant est une personne qui doit être respectée dans sa conception, dans son origine et dans son développement.


Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) a rendu mardi 27 avril son avis favorable à l’autorisation de la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples de femmes et les femmes célibataires. Mgr Michel Aupetit, évêque de Nanterre, médecin et membre du Conseil Famille et Société de la Conférence des évêques de France, s’élève contre cette décision.

 

Que vous inspire cet avis du CCNE, comme évêque et comme médecin?

Hélas, c’était à prévoir. C’est la stratégie des «petits pas» dans la destruction de notre conception de l’homme, fondée sur le respect absolu de la personne humaine. Depuis le «mariage pour tous», la définition du mariage a changé, la définition de la filiation a changé, la définition de la procréation a changé. Nous ne sommes plus dans la vision de la naissance d’un enfant comme don mutuel des personnes. Selon cette logique, nous aurons bientôt la gestation pour autrui (GPA). Malheureusement, tout cela ne m’étonne pas.

 

Assiste-t-on, avec cette généralisation de la PMA, à la disparition progressive du rôle du père?

La véritable question, c’est effectivement la disparition du père. Mais aussi le fait que l’enfant devient un simple produit manufacturé: sous prétexte qu’il est objet de désir, il est mis à la disposition des adultes, comme l’on ferait pour une voiture ou un smartphone à la mode! Le problème est que l’enfant n’est pas un objet qu’il suffirait de désirer. L’enfant est une personne qui doit être respectée dans sa conception, dans son origine et dans son développement. L’enfant n’est pas un dû, mais un don! Il y a l’argument selon lequel il existe une discrimination: pour qu’il y ait une discrimination, il faut qu’il existe une différence de traitement en fonction de personnes ayant droit. Or, dans cette situation, il n’y a pas de droit! Il n’y a pas de droit à l’enfant! Dans la PMA pour un couple homme-femme, il y a une indication médicale qui vient pallier la stérilité d’un couple pouvant porter l’enfantement dans sa relation. En autorisant la PMA pour les couples de femmes ou les femmes seules, on leur donne de manière artificielle un enfantement. L’enfant devient un objet. Cela ne veut pas dire que ces femmes seront incapables de l’élever, mais que son identité et sa structuration ne sont pas respectées. Un enfant doit pouvoir connaître son père. C’est ce que disait déjà la Déclaration des droits de l’enfant de 1991! L’enfant a le droit d’être élevé, idéalement, par ses géniteurs. Évidemment, ce n’est pas toujours possible quand il y a un abandon ou la perte des parents. Ce sont des injustices auxquelles l’adoption pallie. Mais là, nous créons volontairement une injustice! Nous créons artificiellement des enfants sans pères.

 

Pourquoi est-ce si important de bénéficier d’un père et de le connaître?

L’identification d’un enfant se fait par rapport à ses deux parents. Le garçon et la fille sont bien sûr différents, mais le référent du même sexe est important dans la construction de son rapport à autrui, quitte à prendre son contre-pied ou, au contraire, pour lui ressembler. Il a fallu longtemps pour y arriver: c’est pour cela que ces lois ne sont pas un progrès, mais une régression! Dans les sociétés primitives matriarcales, il n’y avait pas de "père" au sens sociologique. La paternité est apparue au néolithique, lorsque la figure du père s’est imposée. Cela a été consolidé par le code de Gortyne (lois régissant la cité-Etat de Gortyne au sud de la Crète, dans la première moitié du Ve siècle av. J.-C., Ndlr),  les différentes lois de Mésopotamie, la Loi des Douze Tables de Rome, et les Dix Commandements. Le décalogue interdit l’adultère, ce qui permet de désigner le père, à une époque où il n’y avait pas de test ADN! Dans les sociétés archaïques, c’était souvent l’oncle maternel qui jouait le rôle du père. Tout cela n’est donc pas un progrès dans l’ordre de l’histoire. (…)

 

Comment expliquez-vous que l’Église soit devenue la seule institution à défendre ces positions dans la société?

Il n’y a pas que l’Église! Des spécialistes des médecins s’expriment… Mais il est vrai que beaucoup de gens ont perdu la conscience des choses. (…) Ce qui fait le propre de l’homme, c’est la vulnérabilité, que l’on assume et accompagne. Il y a une anesthésie de la conscience dans notre pays. Mais cela ressortira d’une manière ou d’une autre. Les personnes nées des premières PMA ont actuellement la trentaine, et se posent des questions sur leur filiation, comme Arthur Kermalvezen, dans son livre Né de spermatozoïde inconnu (Presses de la Renaissance).

 

Toutes ces mesures comme le «mariage pour tous» et la PMA passent aujourd’hui comme une lettre à la poste, mais auront plus tard des conséquences catastrophiques. C’est inévitable.

 

Chrétiens à Martigues

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