CONSÉCRATION À MARIE : QUATRIÈME JOUR
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LE CHAPELET : MÉDITATION DE SAINT JEAN PAUL II
Méditation de Jean-Paul II – 14 août 1991
Veillée de prière des journées mondiales de la jeunesse
au sanctuaire de Jasna Gora à Czestochowa (Pologne)
C. Je veille
- L’icône de la Mère de Dieu, la Theotokos. A côté de la croix et de la Bible, il y a une icône : c’est le troisième symbole de notre rencontre de prière. A ce symbole, correspond la parole « veille » : je suis, je me souviens, je veille. Les trois paroles de l’appel de Jasna Gora qui, d’ici, rejoignait toute la terre habitée par les Polonais, au cours des grandes luttes spirituelles. Je suis, je me souviens, je veille. Les trois paroles-phare, qui nous ont aidé. Paroles d’une langue, mais aussi paroles de grâce, expression de l’esprit humain et du souffle de l’Esprit Saint.
- Ici, à Jasna Gora, la parole « je veille » a un contenu marial, correspondant à la signification de l’icône de la Mère de Dieu. «je veille», exprime l’attitude de la Mère. Sa vie et sa vocation se traduisent dans la veille. Cette veille sur l’homme commence au premier moment de son existence. Cette veille s’accompagne de tristesse et de joie. « La femme, sur le point d’accoucher, s’attriste parce que son heure est venue ; mais lorsqu’elle a donné le jour à l’enfant, elle ne se souvient plus des douleurs, dans la joie qu’un homme soit venu au monde » (Jn 16, 21). Ce sont les paroles du Christ lui-même. La veille maternelle de Marie : quelle expérience insondable ! Quel message mystérieusement inscrit dans un cœur de femme, qui a vécu toute en Dieu ! En vérité, « le Seigneur a fait en elle de grandes choses, saint est son nom » (cf. Lc 1, 49). Notre conscience garde au moins le souvenir de deux moments : la nuit de Bethléem et la « nuit de l’Esprit », au pied de la croix de son Fils, sur le Golgotha. Et un autre moment encore : le cénacle de Jérusalem, au jour de la Pentecôte, alors que naissait l’Église, lorsque l’Église entrait dans le monde, comme un enfant qui quitte le sein de sa mère.
- L’Église a repris cette veille maternelle de Marie, et lui a donné une expression concrète en de très nombreux sanctuaires, sur toute la terre. Ici, sur cette terre, en ce pays où nous nous trouvons, les générations vivent avec la conscience que la Mère « veille ». D’ici, de Jasna Gora, elle veille sur le peuple tout entier, sur tous. Surtout dans les moments difficiles, à travers les épreuves et les dangers.
- « Je veille » : cette expression au ne étymologie rigoureusement évangélique. Combien de fois le Seigneur a dit : « Veillez ! » (cf. p. ex. Mt 24, 42 ; 25, 13 ; 26, 38. 41 ; Mc 13, 33. 35. 37 ; 14, 34 ; 21, 36). « Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation » (Mc 14, 38). Parmi tous les disciples du Christ, Marie est la première « qui veille ». Nous avons à apprendre d’elle comment veiller, avec elle : « je suis près de toi, je me souviens, je veille ».
- Que veut dire : je veille ? Cela veut dire: je m’efforce d’être un homme de conscience. Je n’étouffe pas cette conscience et je ne la déforme pas ; j’appelle par leur nom le bien et le mal, dépassant celui-ci en moi-même. Tel est bien la question fondamentale, qui ne pourra jamais être amoindrie, ni mise sur un plan secondaire. Non, cela est toujours et partout une question de premier plan. Et son importance croît à mesure que plus nombreuses sont les circonstances qui semblent favoriser notre tolérance du mal, comme le fait que facilement nous nous en accommodions, surtout si les autres le font... « Je veille » veut dire aussi : je regarde les autres... Je veille veut dire : amour du prochain ; et encore : solidarité «interhumaine» fondamentale. J’ai déjà prononcé ces paroles une fois, ici, à Jasna Gora, pendant la rencontre avec les jeunes, en 1983, une année particulièrement difficile pour la Pologne. Aujourd’hui, je les répète : « Je suis près de toi, je me souviens de toi, je veille ! »
Réciter le "Notre Père" et dix "Je vous salue Marie"
RÉCITER LA PRIÈRE