RIEN N'EST IMPOSSIBLE À DIEU !
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L’annonciation.
Une jeune femme, les yeux levés vers le ciel où un personnage barbu regarde la scène. Un autre personnage jeune, entre ciel et terre montre l’autre personnage l’index levé vers lui.
Voilà comment l’artiste peintre Fleury a évoqué ce passage d’Evangile selon Saint Luc, appelé L’Annonciation. Ce tableau, c’est à la chapelle de l’Annonciade où il nous est possible de le voir, de l’apprécier. Il constitue une aide remarquable pour rendre ce passage d’Evangile plus accessible.
Dans la composition de ce tableau, tout est remarquable, le choix des couleurs, les visages des personnages, leur tenue, etc… Mais là n’est pas l’essentiel !
Le récit de L’Annonciation offre un bel exemple de la façon dont l’Evangile nous parle et dont il faut le lire. Ce serait trop simple de n’y chercher que le compte rendu fidèle d’une conversation entre Marie et Gabriel.
Au-delà de toutes ces considérations, c’est un enseignement théologique que Saint Luc nous donne dans cette très belle page, à l’aide d’un dialogue entre la mère de Jésus et le messager céleste.
Nous connaissons ce dialogue par cœur. Plus que jamais c’est une invitation pour mettre notre cœur en attente si nous voulons que cette Annonciation redevienne une annonciation toute fraîche.
Le dialogue entre l’Ange et Marie est introduit par une salutation originale :
Une invitation à la Joie : ‘ Réjouis-toi ‘
Marie est troublée par cette parole, elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation
Ces paroles, bien entendu ont un sens caché qu’il est important de découvrir. Marie s’en rend compte et, nous aussi, devons-nous, nous en rendre compte à notre tour ?
L’ange avait dit : Réjouis-toi ! Il reprend : Ne crains pas ‘
Sommet de cette page : ‘ Celui qui va naître est le Fils de Dieu ‘
Tout ce que Luc voulait nous dire est là. Il ajoute : ‘ Rien n’est impossible à Dieu ‘ Et il nous fait entendre le ‘ oui ‘ de Marie qui la livre toute. Ce oui ‘ est si total et absolu que jamais plus Dieu n’en recevra de semblable.
Dieu lui-même va naître d’une femme pour être un homme, comme nous, en la personne de Jésus.
Arriverons-nous jamais à nous faire à cette idée ? C’est Saint Jean qui traduit très clairement ce Credo :
‘ Le Verbe qui est Dieu, s’est fait chair pour venir habiter chez nous .‘
Dieu avec nous, Dieu chez nous. Quelles que soient les ombres du monde et sur notre vie, qui donc peut-il bien nous enlever cette espérance ?
Dieu en la personne de Jésus venant nous visiter, c’est sa présence dans l’Eucharistie, c’est le triomphe de la vie sur la souffrance et la mort. Mais pour tout cela, notre foi sera facile et solide, si nous nous enracinons dans le plus difficile : croire que Dieu est sur nos chemins.
Pour que cela soit possible c’est grâce à Marie qui a accepté de devenir la Mère du Christ.
Nous pouvons terminer notre partage de cette page d’Evangile selon Saint Luc en reprenant l’affirmation magnifique des Pères du Concile Vatican II parlant de Marie :
Marie donna au monde la Vie, la Vie même qui renouvelle tout,
et fut pourvue par Dieu de dons à la mesure de sa grande tâche.
Chapitre VIII Verset 56
Le récit de l’Annonciation est une des plus belles pages des Évangiles, car un double mystère nous est dévoilé : le mystère de l’Immaculée Conception, et celui de la conception virginale du Christ. Ces deux mystères sont reliés par la liberté de Marie qui prononce son Fiat au Seigneur en lui disant oui de tout son être.
Ce Oui de Marie, comme l’écrit le Cardinal Charles Journet, « est le plus beau Oui que la terre n’ait jamais dit au Ciel ». Et saint Thomas d’Aquin d’affirmer : « elle le prononce au nom de l’humanité tout entière, depuis le soir de la chute jusqu’à la fin du monde ».