HENRI TEISSIER : UN MODÈLE À SUIVRE !
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Une chose est sûre. Du lever du jour au milieu de la nuit, Henri Teissier « court » sans cesse et sans répit, faisant toute chose avec passion, allant droit à ce qui lui paraît essentiel. Requis par les urgences du quotidien bâté de contraintes harassantes, il vit au rythme précipité du temps. Il y consent.
Le souci des autres a depuis longtemps pris le pas sur le souci de lui-même.
Alors, quand enfin il se pose, le regard qu’il plante dans le vôtre appelle à la rencontre, au dialogue, à l’intelligence.
Tout en lui dit la bienveillance, mais aussi la curiosité, plutôt l’appétit pour la pensée d’autrui, le désir inlassable de comprendre, c’est à dire de « prendre ensemble » les éléments qui font une vie humaine : l’identité, le désir, la souffrance, l’engagement, la conscience, la mémoire, les relations, la joie... Et l’autre, quel qu’il soit, se présente comme son prochain auquel d’emblée il doit respect, sollicitude et aide. Il y va de la vie, il y va d’une parole à tenir et à honorer. Et il y a urgence.
Ils sont nombreux ceux qui accourent vers lui quérir un peu de réconfort, demander une aide, ou simplement dire avec confiance et gratitude ce qui les habite.
Aussi bien Henri Teissier est-il un hôte exemplaire. Qui est reçu chez lui partage à vrai dire beaucoup plus qu’un repas. Le visiteur le retrouve toujours l’intelligence et le cœur en éveil, prêt à lancer une question en lien avec ce qui passionne son interlocuteur : sa famille, son travail, ses amis, mais aussi l’histoire, les sciences humaines, l’anthropologie, la linguistique, la littérature.... ; enclin aussi à manier l’humour, ce qu’il fait constamment, le distillant en antidote contre l’angoisse, mais également chaque fois qu’il veut faciliter les relations ou qu’il s’apostrophe lui-même avec une sainte ironie.
Il semble avoir renoncé à lui même pour garder vives les braises du feu qui l’habite et propager un peu de cette lumière intérieure autour de lui, sans rien garder pour lui.
Il dit que chaque être humain a sa place dans l’histoire.
Ce qu’Henri Teissier dit surtout, c’est que la violence ne fait pas que ravager et araser les villes, les villages, les champs, les forêts et les maquis. Qu’elle brise à jamais le cœur des survivants. Et que, quand se lève en réaction la haine, le mal triomphe car la victime, aussi innocente soit - elle, se laisse atteindre au plus intime de son être, de son esprit, par la maladie du mal. Alors qu’à l’inverse, la justice et le pardon permettent de laisser une chance à la fraternité, là où celle-ci semblait à jamais perdue.
« HenryTeissier, un évêque en Algérie ». Ed Boyard
B.R. 24 août 2006