LE PAPE FRANCOIS, UN HOMME DE PAROLE EST À PORT DE BOUC !
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A l’initiative de l’aumônerie des jeunes de Martigues,
nous vous invitons à une séance exceptionnelle du film
« Le Pape François un homme de parole »
Samedi 10 novembre à 14h30
Cinéma Le Méliès à Port de BOUC
Tarifs : adultes 4 € enfant 3€
Invitez vos ami(e)s, venez nombreux.
Centré sur la force et la portée du message du pape François, le documentaire de Wim Wenders, qui revendique sa subjectivité, tire sa force du troublant face-à-face dans lequel il nous entraîne avec un homme en guerre contre les défis de notre temps.
Le 13 mars 2013, le Cardinal de Buenos Aires, Jorge Mario Bergoglio, devient le deux cent soixante sixième Souverain Pontife de l’Église Catholique. C’est le premier Pape originaire d’Amérique du Sud, le premier jésuite nommé Évêque à Rome, mais avant tout le premier chef de l’Église à avoir choisi le prénom de François d’Assise (1181-1226), un des saints catholiques les plus révérés, qui avait dédié sa vie à soulager les pauvres et éprouvait un profond amour pour la nature et toutes les créatures de la Terre qu’il considérait comme la mère suprême.
Le film, plus qu’une biographie ou un documentaire, est un voyage initiatique dans l’univers du Pape François qui s’articule autour de ses idées et de son message, afin de présenter son travail, aussi bien que les réformes et les réponses qu’il propose face à des questions aussi universelles que la mort, la justice sociale, l’immigration, l’écologie, l’inégalité de revenus, le matérialisme ou le rôle de la famille.
Ce documentaire est très bien fait. Bien rythmé, pas hagiographique mais pédagogique. Wim Wenders y est discret : il intervient lors des transitions, très peu et toujours de façon juste. C’est surtout l’humanité et la foi du pape François qui crève l’écran. Nous connaissons souvent le contenu de sa pensée mais, à l’occasion, on est surpris par l’une ou l’autre formulation forte, souvent dans les interviews inédites face caméra que contient le film.
Le montage, notamment, est excellent : les séquences interviews sont toujours très courtes et dynamiques. Le début sur ce qu’est un prêtre est un préambule extrêmement court (une minute je pense) et pourtant il dit l’essentiel : il s’agit d’écouter vraiment. Après les thèmes se succèdent centrés sur les inégalités économiques (les trois « T »: tierra, trabajo, techo) et la crise climatique due à notre folle avidité consumériste. La séquence accompagnée par la chanson « Sólo le pido a Dios » où le Pape est chez lui, en Amérique latine, est particulièrement émouvante tout comme la rencontre avec la religieuse argentine qu’il a reconnue dans la foule.
Le fait que l’ensemble soit placé sous le patronage de la personnalité et de la figure de Saint François d’Assise et que jamais le nom de Saint Ignace n’apparaisse est particulièrement frappant et je crois qu’ Ignace, qui admirait tant François, aurait été sincèrement heureux de cela. Il s’agit de revenir avec humilité à la joie de l’évangile.
P. Marc Rastoin sj
Le documentaire qui est sorti en salles mercredi 12 septembre n’est pas un simple exercice de communication pour un pape qui croit en la force de sa parole. C’est aussi le fruit d’une rencontre entre un grand cinéaste, Wim Wenders, qui poursuit là une œuvre documentaire entamée dès les années 1980 avec Nick’s Movie, et un homme au destin exceptionnel, Jorge Mario Bergoglio, devenu le 13 mars 2013 le 266e souverain pontife de l’Église catholique.
Si le projet a bien été initié et coproduit par le Vatican, au risque d’apparaître comme un exercice d’autopromotion, ce film « est mon film », revendique avec force le réalisateur allemand rencontré lors du Festival de Cannes où le documentaire a été présenté, précisant avoir eu « carte blanche » pour l’écrire et le réaliser.
Comme pour ses précédents documentaires qui parlaient de son amour pour la musique (Buena Vista Social Club), de la photographie (Le Sel de la terre sur Sebastião Salgado) ou de la danse (Pina), celui-ci est avant tout un exercice « d’admiration » pour un pape singulier, de la part d’un cinéaste pétri de foi et de culture – il est titulaire à titre honorifique de deux doctorats en théologie de l’université de Louvain et de celle de Fribourg – qui s’est détourné de la religion catholique pour rejoindre le protestantisme. « La texture de ce film est mon amour et mon respect pour le courage de cet homme depuis qu’il est apparu sur le balcon de Saint-Pierre, explique-t-il. Ensuite, je me suis effacé à son profit. »
Embrasser l’ensemble du message pontifical
Cette démarche justifie l’empathie et l’absence de toute dimension critique du film qui pourra en gêner certains. Ni une biographie de Jorge Mario Bergoglio, encore moins une exégèse de son pontificat, ce documentaire a choisi de mettre en avant la force et la portée du message du pape qui en appelle à revenir à l’essentiel, la recherche du bien commun, et sa résonance avec les inquiétudes de notre temps.
Wim Wenders, dont le commentaire en voix off sert de fil conducteur, y dresse un parallèle avec François d’Assise, le saint « réformateur et révolutionnaire » dont le pape porte le nom, qui prônait la pauvreté et l’harmonie avec la nature, et dont la vie est évoquée au travers de saynètes aux images surannées en noir et blanc.
Didactique dans sa volonté d’embrasser l’ensemble du message pontifical, le réalisateur a puisé dans les archives du Vatican nous montrant le pape aux côtés des migrants à Lesbos, avec les pauvres dans les favelas de Rio ou lavant les pieds des prisonniers aux États-Unis, fustigeant « la globalisation de l’indifférence », l’inégale répartition des richesses qui fait de « la pauvreté un outrage », ou prônant le dialogue avec les musulmans.
Un troublant face-à-face
À cette parole publique largement médiatisée, Wim Wenders apporte toutefois une dimension inédite. Une image rare et plus intime du pape François au travers de quatre entretiens accordés au réalisateur. Filmé en gros plan face à la caméra, il semble, grâce à un procédé technique mis en place à cet effet, nous regarder dans les yeux et s’adresser à chacun d’entre nous.
Un troublant face-à-face dans lequel le pape évoque dans un langage simple des questions touchant à notre quotidien : la tolérance, l’écoute de l’autre, la spiritualité, la famille, l’accélération du temps, tout comme la nécessité de combattre le matérialisme et de nous réconcilier avec notre propre mort, parce que « nous ne sommes pas des machines ». Pour le réalisateur, il s’agit moins de glorifier la personne du pape que de faire entendre un homme qui a choisi de faire de sa parole une arme contre les défis de notre temps.
Céline Rouden