Le père Benoît parle aussi et, pour ce qui m'a frappée, surtout, du lien entre femme et homme, de l'incomplétude de l'un et l'une sans l'autre, de la nécessité de les faire se rencontrer, dans toute espèce de projet, dans toutes sortes de lieux, d'une manière ou d'une autre, pas seulement physiquement mais aussi intellectuellement, spirituellement... pour que nos oeuvres soient fécondes. Et il évoque cette petite méditation de Marie Noël, publiée dans "Notes intimes" : <br />
« La création de la femme, la blessure originelle, la première séparation.Il n’est pas bon que l’homme soit seul <br />
C’est depuis lors qu’il est seul Ô mon Dieu. Ô Dieu, il ne fallait pas le diviser, il ne fallait pas le mettre en deux, il fallait le laisser Un.<br />
Depuis, ces deux parts incomplètes ont toujours tenté et vainement de se Ré-unir.<br />
Depuis, ils ont toujours cherché, lui la chair que vous lui avez ôtée, elle, la chair d’où vous l’avez chassée. Et toute la douleur du monde est sortie de là.<br />
Il le fallait. Sans le désir, le monde n’eut jamais perpétué le monde . »