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L’ARBRE DE LA VIE ET L'ARBRE DE LA CROIX

  • PAROISSES DE MARTIGUES ET PORT DE BOUC
Leonard de Vinci ? (1452-1519) La Vierge au fuseau   peint au XVème siècle Musée du Louvre, Paris.

Leonard de Vinci ? (1452-1519) La Vierge au fuseau peint au XVème siècle Musée du Louvre, Paris.

Méditation devant un tableau

 

Dans la liturgie de l'Avent qui vient de s’achever,nous avons rencontré Marie qui, comme toute mère, a attendu la naissance de son enfant, Marie qui a vécu cette expérience humaine à la fois si courante et si extraordinaire, d'une femme portant un enfant dans son ventre puis dans ses bras. Dans Cet enfant vient de naître dans la liturgie de Noël.

 

L’enfant Jésus que touche ici Marie nous assure qu’elle ne rêve pas d’une maternité à venir. Ce contact physique nous informe de façon sensible sur ce qu’elle touche : son enfant, la chair de sa chair. Leonard de Vinci ou l’un de ses élèves insiste ici  sur le geste. Marie de la main gauche retient son enfant, la main droite comme en protection prévient d’une chute à venir. Signe de protection maternelle bien sûr. La main droite est là dans les airs. Elle ne touche pas mais au moindre risque, elle agira pour défendre et protéger. Image de la main de Dieu qui protège, la main de Marie accorde à son Fils la protection. Depuis sa naissance, elle désire le protéger et le préserver d’accidents et de dangers en tout genre. Mais l’enfant tourne son regard ailleurs. Il joue avec des morceaux de bois qui forme une croix.

 

Les représentations de la Vierge à l’enfant sont plutôt des images de bonheur intimiste. Toutefois, afin que le fidèle n’oublie pas le sacrifice du Christ, les peintres évoquaient souvent les objets de la Passion en représentant par exemple l’enfant Jésus en train de jouer avec une petite croix. C’est une représentation classique dans la peinture de la Renaissance.

 

Au-delà du jeu, l’enfant porte un regard rêveur, peut-être inquiet, sur cette croix qui deviendra son signe de mort. La joie du jeu est offerte à Jésus, comme à tout enfant. Mais il semble déjà avoir choisi la croix. Choix nu, comme son corps innocent qui connaîtra après la caresse protectrice de sa mère, la main violente du bourreau.

 

Du côté de Marie un arbre de la vie, couvert de feuilles, est comme tendu vers le ciel. Il ouvre le tableau comme l’arbre de vie ouvre la Genèse : « Le Seigneur Dieu planta un jardin en Éden, à l’orient, et y plaça l’homme qu’il avait modelé ». A l’autre extrémité du tableau, la croix est l’arbre mort. C’est l'arbre de la croix ainsi appelé à l'époque romaine car il permettait de crucifier esclaves et étrangers.

 

C'est sur un arbre de la croix que Jésus sera mis à mort. L’arbre de la vie nous rappelle que Marie donne au monde le Sauveur !

 

Père Hervé Loubriat

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