MÉDITATION SUR JOSEPH, L’HOMME DE LA PROMESSE DE DIEU
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Ecole française (fin XVIème siècle). La Nativité. Le livre d’Heures de Besançon peint vers 1580 sur parchemin Fitzwilliam museum, Cambridge.
Méditation devant un tableau
La foi en l'Incarnation de Dieu marque une rupture dans l'histoire des religions.
Appuyés sur l’Ancien Testament, nous n’avons aucune difficulté à reconnaître que Dieu s'est déjà exprimé dans les traditions religieuses de l'humanité, dans la quête des hommes justes.
Depuis l'aube de la création, il n'a cessé de prendre la parole pour proposer des alliances sous l'horizon de la promesse. Mais la naissance de Jésus manifeste un changement radical dans le mode de communication de Dieu.
Dans le nouveau-né de Bethléem, à travers Jésus de Nazareth, Dieu se laisse rencontrer à vue d'homme. Il a décidé d'inscrire son identité au registre de l'humanité. La chair, c'est-à-dire la condition humaine dans sa fragilité et sa finitude, devient l'espace de la révélation de Dieu.
Joseph, le discret, le juste, l’homme qui veut comprendre, est pratiquement tout le temps représenté dans l’ombre, derrière la scène près des animaux, loin de ce qui se passe.
Rien de cela ici. Joseph est un père aimant qui regarde l’enfant, qui se laisse regarder par Dieu fait homme. Au pied de la Vierge, Joseph veille sur l’enfant. Regard de tendresse et d’émerveillement. Il porte l’enfant avec délicatesse. L’âne lui-même participe à cette vision inattendue.
Marie peut méditer l’Ecriture, signe de l’accomplissement. Le bœuf lui-même ne reconnaît pas Joseph ! Il regarde Marie, bien étonné. Joseph le sceptique est devenu le témoin.
Le Messie vient d'ailleurs. Il se laisse regarder par grâce. C'est le signe même de l'enfantement virginal. Quand la Vierge conçoit et qu'elle enfante un Fils, elle conçoit de sorte qu'aucune réalité humaine ne puisse produire un tel effet.
C'est vraiment de la main de Dieu, de l'Esprit de Dieu qu'est donné ce Messie, qu'est donnée la personne de ce Fils, qu'est donnée la personne de ce descendant de David.
Achevons l’Avent en regardant Joseph, dans sa sollicitude de la présence du Messie. Comme il est dit de Siméon dans l’Évangile : Joseph était un homme juste qui attendait la consolation d’Israël. Voilà ce qui a constitué son existence profonde devant Dieu : savoir que Dieu regarde avec amour son peuple, qu’il l’accompagne, qu’il poursuit sa promesse et qu’il enverra sûrement la consolation qu’il a promise.
Joseph, en ce quatrième dimanche de l’Avent, est l’homme de la promesse de Dieu.
Père Hervé Loubriat