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LE SECRET DE CONFESSION PAR LE PÈRE THOMAS POUSSIER

  • PAROISSES DE MARTIGUES ET PORT DE BOUC
LE SECRET DE CONFESSION PAR LE PÈRE THOMAS POUSSIER

« Le Secret de confession » de Thomas Poussier, l’absoluité face à la justice

 

Signe de la miséricorde infinie de Dieu, le sacrement du pardon suppose un secret absolu. Pour autant, il ne supprime pas la nécessaire exigence de justice.

 

« À miséricorde absolue, secret absolu »

 

Après avoir redit l’importance du secret professionnel dans de nombreux domaines de la vie profane, « un des plus importants modes de protection des hommes et de régulation de la vie en société », le prêtre du diocèse d’Aix, et tout nouveau recteur du séminaire Saint-Luc d’Aix-en-Provence, insiste sur « la spécificité du secret de confession (et sur) son absoluité ». En effet, dans ce « cœur-à-cœur » entre l’homme et Dieu qu’est finalement la confession, « le prêtre est le signe visible, le représentant de Dieu, celui qui rend Dieu présent au pénitent. C’est pourquoi ses lèvres sont scellées à tout jamais. Ses oreilles ont entendu ce qui était destiné au cœur de Dieu »… Bref, « à miséricorde absolue, secret absolu ».

 

Une fois posé ce principe théologique qui ne souffre ni exception ni prescription, il faut établir une distinction nette avec toutes les autres situations pastorales comme, par exemple, l’accompagnement spirituel, où « le prêtre a la possibilité de dénoncer les actes pédocriminels dévoilés ». « Cette différence, précise en note l’auteur dans une formule bien trouvée, illustre bien les deux postures distinctes de l’accompagnateur (qui se souvient) et du confesseur (qui oublie). »

 

« La chasteté du confesseur »

 

Reste que le caractère absolu du secret de confession « peut engendrer dans l’opinion le sentiment d’une possible impunité offerte à un criminel », observe Thomas Poussier. Ceci le conduit à proposer « de(s) pistes pour rendre justice malgré la sauvegarde du secret absolu de la confession ». Il suggère par exemple de renvoyer le pénitent à des instances au for externe.

 

L’auteur aborde d’autres sujets difficiles comme la présomption de la contrition ou la possibilité de différer l’absolution. Sur ce dernier point, il reste circonspect, comme sur la proposition de faire des actes pédocriminels des « cas réservés », i. e. dont l’absolution est réservée aux évêques ou à des prêtres délégués par eux. Sur pareil sujet, il tient une posture modeste, se contentant d’avancer, avec grande prudence, une position personnelle quand des clercs sont concernés : « Peut-être faudrait-il alors faire des actes de pédocriminalité commis par des clercs des cas dont l’absolution serait réservée à certains prêtres dont le ministère n’est pas lié, géographiquement et canoniquement, au clerc en cause. Ou bien demander à certains évêques dans chaque pays d’avoir cette charge. »

 

L’ouvrage se termine par deux annexes utiles. La première opère une distinction entre trois termes parfois confondus : la confession, l’accompagnement spirituel et l’entretien psychologique. La seconde traite en une quinzaine de pages de « la chasteté du confesseur »…

 

Ce livre fait honnêtement le tour d’une question qui n’est plus vraiment comprise par beaucoup aujourd’hui, y compris au sein de l’Église catholique. Il rendra service à tous.

 

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