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NOUS CHRÉTIENS, QUE DISONS NOUS ?

  • PAROISSES DE MARTIGUES ET PORT DE BOUC
NOUS CHRÉTIENS, QUE DISONS NOUS ?

Homélie de Mgr Christophe DUFOUR

Confirmations des jeunes de la paroisse de Martigues

Eglise Sainte Marie-Madeleine, le dimanche 18 avril 2021

3ème dimanche de Pâques année B

 

 

Frères et sœurs, comme nous le disons dans le Credo chaque dimanche, nous attendons la résurrection des morts. Ne sommes-nous pas un peu naïfs ? Est-ce que cela a du sens alors que l’humanité se bat contre toutes sortes de malheurs ? N’est-ce pas une fuite de la réalité, une espérance à bon marché ? Oui nous croyons. Nous croyons en Jésus-Christ ressuscité. Nous attendons la résurrection des morts. Nous croyons à la résurrection de la chair. C’est notre Credo, le Credo de la foi des chrétiens.

 

Il y a 4 ou 5 ans, en visite dans un collège catholique du diocèse, je rencontrais les délégués de classe. Ils étaient 16, dont deux jeunes élèves musulmans, l’un en 5ème, l’autre en 3ème. Après mon petit topo d’entrée, les jeunes étaient invités à poser leurs questions. Toutes les questions sont venues des deux jeunes musulmans et commençaient ainsi : « Nous musulmans, nous disons, et vous chrétiens, que dites-vous ? »Je me rappelle la première question. Elle concernait la vie après la mort : « Nous musulmans, nous disons… Et vous chrétiens, que dites-vous ? » Qu’auriez-vous répondu ? A la lumière de la Parole de Dieu que nous avons proclamée en ce troisième dimanche de Pâques, je vais donc tenter de répondre à la question : nous chrétiens, que disons-nous ?

 

A l’origine, nous avons connaissance d’un évènement exceptionnel, puissant, unique dans l’histoire de l’humanité, comme l’irruption de Dieu dans notre histoire humaine : après sa mort, Jésus s’est rendu présent, il s’est manifesté, il est apparu à ses disciples. Notre foi s’appuie sur le témoignage des apôtres, et nous faisons confiance à leur témoignage. « Ce Jésus que nous avons connu, dit l’apôtre Pierre, ce Jésus qui a été livré, humilié, bafoué, condamné à mort, crucifié, mis au tombeau, Dieu l’a ressuscité, nous en sommes témoins ». Que nous enseigne le récit de l’évangile que nous avons proclamé aujourd’hui ?

 

UN : le récit nous enseigne que Jésus est ressuscité dans son corps, il est vivant dans son corps par-delà sa mort.

 

DEUX : le récit nous enseigne le grand désir de Dieu en Jésus : il veut nous sauver de la mort, nous faire vivre de sa vie, la vie éternelle, de la vie Lui pour toujours, de la vie qui ne meurt pas, la vie qui est Amour, éternel Amour. Le récit nous enseigne que le Christ ressuscité nous appelle à ne pas laisser mourir cette vie en nous et à vivre dès aujourd’hui de cette vie qui est Amour. Jésus est venu nous sauver de la mort et nous faire vivre de sa vie éternelle.

 

TROIS : le récit nous enseigne la foi en la résurrection des morts : Dieu nous veut vivants avec lui dans notre esprit et notre âme, mais aussi dans notre corps. Nous croyons en la résurrection de la chair, la résurrection de nos corps. Certes, il n’y aura plus de temps, de jours et d’années, nous vivrons dans l’éternité. Certes, il n’y aura plus de matière, mais toute notre vie terrestre sera transfigurée, transformée, dans la lumière de Dieu. Notre corps lui-même vivra, libéré de la douleur, tout entier pénétré de l’Esprit Saint, un corps spirituel. Ecoutons l’apôtre Paul nous témoigner de sa foi en la vie de nos corps ressuscités : « Si l’Esprit qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, dit saint Paul, l’Esprit qui a ressuscité Jésus d’entre les morts donnera aussi la vie à nos corps mortels par l’Esprit qui habite en vous » (Romains 8,11).

 

Comment cela se fera-t-il ? demandent les chrétiens de Corinthe. Comment les morts ressuscitent-ils ? Avec quelle sorte de corps ? C’est aussi notre question. Aux Corinthiens, saint Paul répond par une image, l’image de la semence. « Ce que tu sèmes, ce n’est pas la plante, c’est une simple graine, et Dieu lui donne un corps… Ainsi en est-il de la résurrection des morts : ce qui est semé périssable ressuscite impérissable, ce qui est semé corps physique ressuscite corps spirituel, ce qui est semé faible et fragile ressuscite puissant, puissant de la puissance de l’amour même de Dieu » (I Co 15, 35-44). 

 

Pour conclure, je voudrais citer une parole de confirmand : « Dieu n’a jamais quitté ni mon cœur, ni mon esprit. Pas un seul jour ne passait sans avoir une pensée envers lui, mais prier et rentrer dans chaque église que je croisais ne me suffisait pas, car comme l’annonce la première lettre de Jean : « N’aimons pas avec des paroles et avec des beaux discours, mais avec des actes. Ces actes montrent que notre amour est vrai ». Et encore cette parole : « La confirmation est pour moi une étape importante dans mon cheminement auprès de Dieu, j’espère pouvoir entrer en communion avec Lui et témoigner de ma foi et ma reconnaissance éternelle à mon sauveur qui m’accompagne toujours dans les bons moments comme dans les mauvais, lui qui a su m’apprendre à pardonner et prier pour autrui ».

 

La Résurrection demeure un grand mystère. Je n’en comprends pas toute la profondeur, mais dans la foi, je vois. Je vois le Christ qui marche chaque jour avec moi, le Christ qui partage ma vie, qui mange avec moi. Il est comme mon co-pilote et l’Esprit Saint mon GPS. Frères et sœurs, ouvrez la porte au Christ. Ouvrez vos cœurs à sa lumière. Chaque dimanche, le Christ vous donne rendez-vous à l’eucharistie pour raviver en vous le don de son amour et de sa paix. Laissez-vous conduire par l’Esprit, priez-le et ne le laissez pas au chômage. « Père, au nom de Jésus, donne-nous ton Esprit ». AMEN.

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