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LE BON PASTEUR ET SES BREBIS

  • PAROISSES DE MARTIGUES ET PORT DE BOUC
Homélie de Patrick Alouin pour le dimanche du Bon Pasteur

Homélie de Patrick Alouin pour le dimanche du Bon Pasteur

Le passage de l’Evangile selon saint Jean que nous venons d’écouter est intitulé « le Bon Pasteur ».

 

On pourrait presque dire « Le Bon Pasteur et ses brebis ». Car cela n’aurait pas de sens d’avoir un Pasteur, un berger, sans brebis. Ou d’avoir un troupeau sans berger.

 

Alors, Je voudrais vous parler des brebis et du berger, d’aujourd’hui, quatrième dimanche de Pâques, journée des vocations, et même fête de Saint Marc, l’évangéliste.

 

D’abord le berger :

  1. C’es un bon berger, un bon pasteur, c’est lui qui le dit, et je pense que tout le monde ici le croit. Bon parce qu’il déverse toute sa bonté sur nous (comme un père déverse la sienne sur ses enfants), et bon parce que c’est Lui le vrai, l’unique, le parfait. Le mot grec qui signifie cela est « kalos ». Ce berger nous préserve du loup, il est le seul berger, qui nous préserve du loup, en donnant sa vie. Il est le seul à nous sauver. C’est ce que saint Luc, dans les Actes, nous disait : « En dehors de Lui, pas de salut »
  2. C’est un berger très spécial : on ne le voit pas, et pourtant il nous protège. Mais on le devine, on le discerne par des signes, car nous croyons en Lui. C’est parce que nous croyons que nous percevons ces signes. Il est là sans être là ; personne de notre temps ne l’a vu, personne ne lui a serré la main.
  3.  C’est un berger qui nous fait confiance. C’est un berger qui a un projet pour son troupeau, et qui a un projet pour chacune de ses brebis, il les connait toutes une par une.

 

C’est pour ces 3 raisons que nous lui avons chanté notre grâce éternelle avec le Psaume 117, parce qu’il est éternellement bon.

 

Donc notre pasteur est un bon pasteur.

 

Mais nous les brebis, que faisons-nous ?

Sommes-nous des « bonnes brebis » ?

Comment contribuons-nous ou pouvons nous contribuer à son projet ?

Pour répondre à ce genre de questions, il faudrait d’abord savoir ce que veut dire « une bonne brebis ».

Bonne brebis pour le berger, sans aucun doute, qui lui seul pourra juger.

Mais on peut tout de même penser que puisque le berger est un bon pasteur, et puisque nous sommes conformés à ce bon pasteur depuis notre baptême, alors être une bonne brebis doit vouloir dire, se comporter comme lui.

 

Se comporter comme Lui c’est aimer, aimer les autres brebis !

Aimer jusqu’à en mourir ? Non, pas forcément jusqu’à en mourir, même si parfois certains l’on fait.

 

Je me souviens d’une émission de TV : un homme, une femme sont en randonnée en montagne. Ils se font surprendre par la nuit et le froid. Ils sont perdus, et ne peuvent trouver du secours. Ils doivent rester là où ils sont en attendant que le jour suivant se lève. Mais il fait très froid. Alors l’homme décide d’allonger la femme sur le sol dans un coin un peu plus abrité, et il s’allonge de tout son corps sur elle pour lui tenir chaud. Lui est mort, elle a survécu.

Mais là c’est un acte extrême. Notre berger ne demande pas à ses brebis de mourir l’une pour l’autre, c’est-à-dire de se donner complètement jusqu’à épuisement total.

 

Il y a d’autres façons plus douces d’aimer : aimer en s’occupant d’autres brebis.

Là, oui, c’est cela qui fera croître le troupeau, qui le fait grandir.

Pierre Teilhard de Chardin dit : « on ne convertit que ce qu’on aime ». Ayons un regard d’amour. 

Justement aimer et avoir un regard d’amour sur l’autre, c’est d’abord le respecter, laisser grandir l’autre. Surtout ne pas le considérer comme un ennemi, ou un rival, ou comme une brebis de seconde zone.

Hélas’ c’est parfois comme cela que nous nous comportons. Simplement parce qu’on se méfie de celui qui n’est pas comme nous, qui ne pense pas comme nous. Or ce que Jésus, notre Bon Pasteur, nous demande c’est d’aimer jusqu’à nos ennemis. Mt 5,44

 

L’ennemi du troupeau, c’est aussi l’ennemi du Pasteur : c’est le loup !

Le loup c’est le mal le péché, d’accord. Mais le loup n’est pas forcément qu’à l’extérieur de la bergerie.

Il est très souvent rusé, malin, et se trouve dans la bergerie.

Nous, brebis, nous nous transformons parfois, par nos actes ou nos pensées, en loup pour nos semblables ou pour nous-mêmes.

Peut-être parce qu’on désire l’herbe grasse, l’herbe plus verte, sur laquelle repose l’autre brebis.

Peut-être parce qu’on veut donner des ordres aux autres brebis, sans écouter ce qu’elles nous disent.

Peut-être que l’on veut jouer au berger alors que nous ne sommes que des brebis.

Il y a tous les jours des exemples de ce type, je pense, pour chacun d’entre nous !

L’homme est un loup pour l’homme, n’est-ce pas ?

La brebis est un loup pour la brebis, surtout quand celle-ci se prend pour le berger sans être en lien avec le seul vrai Bon berger !

 

Les brebis sont là, ici, partout.

Le Bon pasteur, même s’il n’est pas là, leur parle. Il leur parle puisque l’Evangile dit « Elles écouteront ma voix ».

Mais les brebis entendent-elles Sa voix, ne sont-elles pas trop absorbées par les bruits parasites du troupeau, ou les leurs d’ailleurs ? Le premier commandement est bien : « Ecoute Israël »

 

En ce dimanche des vocations, cela veut peut-être dire : suis-je assez connecté à Dieu ? Est-ce que je lui laisse un espace dans mon cœur ? que faire lorsqu’il me dit au plus profond de moi « aime ton prochain comme moi je t’aime »

 

Et lorsque je l’entends, lorsque je perçois des signes de sa part, quelle est mon attitude : je continue à faire ce que je veux ? je continue à penser que je n’y arriverai pas ? je continue à penser que c’est mieux pour quelqu’un d’autre ?

 

Vous savez, c’est exactement ce qui m’est arrivé dans mon cheminement vers le diaconat permanent.  Et c’est toujours un combat en moi.

 

Le Seigneur ne prend pas des gens capables, il rend capables les gens.

Ce dimanche est un appel aux vocations : vocations religieuses, vocations sacerdotales, ou de ministre ordonné, oui bien sûr, et nous prierons pour ! Mais pas uniquement !

Ce peut être des vocations de laïc.

Des vocations, il y en a de toutes sortes. De différentes ampleurs, de différentes portées. Il y en a même qui m’ont dit un jour qu’ils avaient vocation à ne rien faire ; mais ça c’était une boutade car je peux vous dire que ces personnes ne s’arrêtent jamais de donner de leur temps.

Les vocations, c’est aussi comme dans un repas. Il y en a qui préfèrent un seul plat, et d’autres plein de petits plats. L’important est d’être ensemble, de partager un moment autour de la table, et de ne laisser personne avec une assiette vide. Nous n’avons pas tous la vocation de saint Marc d’écrire un évangile, mais nous avons tous comme lui vocation à témoigner à notre niveau de l’Amour de Jésus.

L’important dans la vocation est de se lancer.

Un peu comme Pierre et Jean dans la première lecture, quand ils vont témoigner de Dieu devant le Tribunal, le Sanhédrin.

Ils sont gonflés ?

OUI mais de l’Esprit Saint !!

Dieu ne nous abandonne pas, le Bon Pasteur n’abandonne pas ses brebis.

 

Rappelez-vous : il a un projet pour chacune de ses brebis, quelle qu’elle soit, pour des petites missions ou des grandes missions, comme les petits ou les grands plats. 

 

Alors tout à l’heure, quand vous irez communier au corps du Christ, rappelez-vous que ce Corps c’est celui de notre Bon Pasteur, qui se donne aujourd’hui comme il s’est donné il y a plus de 2000 ans sur la Croix. Il donne sa vie pour nous tous et pour chacun de nous. Il a ressuscité, il est mort et ressuscité pour le pardon des péchés. Et nous irons lui dire Merci, dans cette eucharistie « efcaristo ».

LE BON PASTEUR ET SES BREBIS
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