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JÉSUS, MÉDIATEUR ENTRE LE MONDE ET SON PÈRE

  • PAROISSES DE MARTIGUES ET PORT DE BOUC
Homélie pour le septième dimanche de Pâques.

Homélie pour le septième dimanche de Pâques.

«  Je ne suis plus dans le monde ; eux sont dans le monde, et moi je viens vers toi. Père saint, garde-les dans ton Nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un comme nous. »  (Ch. 17, verset 11)

 

Le Christ n’a jamais exprimé aussi fortement son rôle de médiateur : tendu vers le Père il ne cesse de lui parler de nous, qui sommes ses disciples. « Il nous voit dans le monde sans être du monde. » 

 

Frères et sœurs, devons-nous tirer de ces versets une spiritualité de marginaux ? Essayons  de discerner que cache le mot monde. Tantôt « le monde » s’échappe vers la pleine lumière de la création et de la rédemption ; "Dieu a tant aimé le monde". Tantôt, comme dans ce passage d’Evangile, il est ténèbres, ensemble de forces mauvaises, bloc du refus de Dieu et du refus de l’amour fraternel.

 

Mais, n’allons pas trop vite figer le mot et les réalités qu’il recouvre, panachées et mouvantes. En effet, le monde n’est ni l’enfer, ni le paradis. Il prend à la fois la couleur du mal et de la grâce. De ces ambiguïtés sont nées deux spiritualités ambiguës : fuir le monde ou aller au monde.

 

Si Jésus semble obsédé par le monde mauvais, en effet à 9 reprises, il revient sur cet aspect négatif, c’est sans aucun doute qu’il en a fait l’expérience. Il sait parfaitement où il nous demande  de vivre son Evangile ! En pleine pollution d’égoïsme, de violence, d’impuretés.  Et pourtant c’est bien là-dedans qu’il nous veut, pas en milieu privilégié ou à l’extérieur : « Père, je ne te prie pas de les enlever du monde, mais de les garder du mauvais ». (verset 15)

 

La vérité, c’est Jésus lui-même, médiateur, qui nous révèle la vérité de Dieu et la vérité de notre vie d’homme et de femme : Jésus est le seul à connaître le dessein de Dieu et, face à ce dessein, toutes nos difficultés.

 

Il sait que dans le monde, aussi dangereux par ses douceurs que par ses tendances à souhaiter ou à faire du mal à quelqu’un, il y aura des dégâts, des fils de perdition, comme Judas.   C’est conforme à l’Ecriture, en aucune manière selon un scénario horrible où Dieu aurait prévu ces conditions là, mais au sens où Dieu  nous ayant créés libres, l’Ecriture inspirée par Lui éclaire nos chemins de liberté.  Il n’a pas avec un soin méticuleux  réalisé des robots programmés,  en effet  un  homme ou une femme peut,  jusqu’au bout,  se dégager du mal ou s’abandonner. Nous sommes tous des possibles  fils et filles de perditions et on sent cette angoisse dans la bouleversante prière d’intercession que  Jésus fait monter vers le Père ; qu’ils sachent se battre ! Pour transformer une situation de perdition en lieu de grâce.

 

« Maintenant je viens vers toi et je parle ainsi dans le monde… »  (verset 13). Ce sont des choses rudes, les fils et filles d’Evangile ne seront jamais à l’aise dans le monde, constamment  tentés de devenir des marginaux ou de se laisser manger. Jésus nous veut au milieu, mais en éveil.

 

Ce qui ne veut pas dire tendus et moroses. Cependant, ne fonctionnons pas en vase clos, comme repliés sur nous-mêmes et sur la communauté qui est la nôtre.

 

 

Dans ce monde tel qu’il est, où nous vivons, il faut sûrement rester soi-même habité par toutes les valeurs que nous pouvons puiser dans l’Ancien et le Nouveau Testament, animés d’une joie sereine.

 

C’est le Christ lui-même qui l’affirme en s’adressant à Dieu le Père :

 

« Mais maintenant je viens vers Toi et je parle ainsi dans le monde, afin qu’ils aient eux-mêmes ma joie complète  … »   (verset 13)

 

C’est la grâce que nous pouvons nous souhaiter les uns les autres.

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