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Homélie de Mgr Christophe Dufour pour le jubilé du Père Robert Aliger
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Homélie de Mgr Christophe DUFOUR
Jubilé d’or du Père Robert ALIGER
Martigues, le samedi 30 octobre 2021
31ème dimanche ordinaire année B
Robert, vous fêtez aujourd’hui les 50 ans de votre ordination sacerdotale. Mais, vous le savez, vous êtes d’abord un baptisé. Vous souvenez-vous de votre baptême ? On devrait fêter aussi nos anniversaires et nos jubilés de baptême ! Les anniversaires de notre vie humaine, nous les fêtons joyeusement, mais un jour nous cesserons de les compter : notre vie humaine est mortelle. Au contraire, l’anniversaire de notre baptême célèbre une vie immortelle, éternelle. Par notre baptême, nous sommes nés à la vie de Dieu, la vie qui est Amour, éternel Amour, immortelle. Il est vrai qu’à l’origine, nous avons été créés à l’image et à la ressemblance de Dieu. Mais le péché a introduit la mort, le fil de la vie divine à la ressemblance de Dieu a été coupé. Par le baptême, nous sommes re-nés, nous sommes nés d’en haut, nés de Dieu. Oui, nous devrions fêter aussi les anniversaires et les jubilés de notre baptême.
Parmi les baptisés, Robert, vous avez été appelé, mis à part, vous avez été ordonné prêtre, pour cette servir cette vie humaine divinisée et promise à l’éternité. Vous avez été ordonné prêtre pour prendre soin de l’humain, et prendre soin de Dieu en l’homme, prendre soin de l’image de Dieu – en hébreu le tselem, le tenant lieu de Dieu sur la terre. Vous êtes prêtre pour prendre soin de la vie de Dieu en tout baptisé, prendre soin des enfants de Dieu, de la famille de Dieu. Prendre soin de tout être humain, unique, si beau. Prendre soin de la vie divine réparée en lui par le Christ Sauveur. C’est la signification de ce mot par lequel nous désignons celui à qui est confié la charge d’une paroisse : « curé », qui signifie « celui qui prend soin ». Il prend soin au nom du Christ Jésus.
Le Christ… C’est lui qui vous a fasciné. Vous avez un jour entendu son appel à être prêtre. Parmi les baptisés, le Christ vous a choisi. L’auteur de la lettre aux hébreux a reconnu en lui le Grand Prêtre. Jésus était-il donc prêtre ? Il n’a pourtant jamais officié dans le Temple de Jérusalem ! Il n’a jamais offert au Temple des sacrifices pour ses péchés et pour ceux du peuple ! Il n’a jamais présidé aucune liturgie au Temple !
Comment peut-on dire que Jésus est prêtre ? Il a couru les routes de Palestine. Il n’avait pas une pierre où reposer la tête. Son temple, c’était l’homme. Son temple, c’était la Création. Son temple, c’était la belle étoile. Son temple, c’était ce peuple des blessés, des souffrants, des boiteux, des aveugles, des paralysés, ces tordus que Dieu aime et veut redresser, ces affamés que Dieu veut nourrir, ces possédés dont Dieu veut chasser les démons, ces malades que Dieu veut guérir. Son temple, c’était l’homme blessé que Dieu veut sauver. Son sacerdoce, c’est l’offrande de sa vie pour eux, l’offrande qu’il a faite de lui-même une fois pour toutes sur la Croix.
Jésus est prêtre. Mais il ne l’est pas à la manière des prêtres qui officiaient au temple de Jérusalem. Au cours de son dernier repas, il a institué l’eucharistie. Il l’a présidé d’une façon très particulière, en se faisant serviteur, refaisant le geste de l’esclave, lavant les pieds de ses disciples. Ainsi le prêtre qui préside l’eucharistie est avant tout serviteur. Serviteur de la Parole, de la bonne nouvelle du salut, de l’évangile de paix. Serviteur de la grâce répandue par le Seigneur par les sacrements. Tout particulièrement serviteur de l’Eucharistie, source de la charité, pour la gloire de Dieu et le salut du monde.
Robert, vous fêtez aujourd’hui les 50 ans de votre ordination sacerdotale. Chaque jour, vous avez célébré la messe. Chaque jour vous vous êtes offert au Père, par le Christ, dans l’Esprit Saint, en sacrifice. Chaque jour vous avez offert les offrandes que les fidèles ont déposées sur l’autel du sacrifice, l’offrande de leur vie. Vous avez entendu la parole de Jésus qui est au centre de l’enseignement du christianisme : « Tu aimeras ». Le prêtre est un pasteur, serviteur de l’Amour, serviteur de la communion au sein des communautés, à l’image du bon Pasteur, le Christ Jésus. Vous avez entendu l’appel du Christ : « Va, je t’envoie ». Le prêtre est un apôtre, à la suite du Fils de Dieu, l’envoyé du Père.
Chers amis baptisés, frères et sœurs en Christ, je m’adresse à vous. Vous aussi vous êtes prêtres. Le concile Vatican II a rappelé que le baptisé est configuré au Christ prêtre, prophète et roi. Vous êtes appelés vous aussi à faire de votre vie une offrande spirituelle au Seigneur, pour la gloire de Dieu et le salut du monde. Comment ? En aimant, tout simplement. En aimant comme le Christ, ni plus, ni moins. En donnant l’amour. En offrant le don qui est au-dessus de tout don, le pardon. Dieu nous a créés à son image et à sa ressemblance, c’est-à-dire capables d’aimer comme Lui. Le diable a fait des ravages en chacun de nous, il a divisé nos cœurs, il les a rendus incapables de se donner totalement. Mais le Christ est venu nous réparer, guérir nos cœurs. Faites disparaître toute jalousie, toute rancœur, chassez loin de vous tout esprit de vengeance. Apprenez l’humilité, laissez-vous aimer par le Christ. Laissez-vous réconcilier dans la grâce du sacrement du pardon. Approchez-vous de l’autel dans la joie d’être guéris et sauvés, en mendiant le pain de la vie éternelle, en demandant la grâce d’aimer et de pardonner.
Seigneur, au cours de cette eucharistie, nous te rendons grâces pour les 50 années de fidélité du père Robert ALIGER à son ordination sacerdotale. Nous te rendons grâces pour tout ce que tu as donné en lui par son humble ministère de prêtre. Fais descendre sur nous ton Esprit Saint pour que nous apprenions sans cesse à aimer comme tu nous as aimé. AMEN.