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MGR DUFOUR : ACCUEILLIR, DISCERNER, PRIER

  • PAROISSES DE MARTIGUES ET PORT DE BOUC
MGR DUFOUR : ACCUEILLIR, DISCERNER, PRIER

Chers amis diocésains d’Aix-en-Provence et Arles,

 

Voici que le rapport de la CIASE (Commission Indépendante sur les Abus Sexuels dans l’Église) a été rendu public ce mardi 5 octobre, au terme de près de trois années de travail. Cette publication est un rude choc, il nous appartient de l’accueillir en vérité, de discerner et en tirer les leçons. L’action devra suivre.

 

Mon premier regard se porte sur les victimes. Le nombre estimé de 216.000 victimes est stupéfiant –330.000 si on ajoute les laïcs qui ont commis des abus dans le cadre de leur mission au sein de l’Église.

 

Ce chiffre, très supérieur à toutes les estimations antérieures, nous révèle que de nombreuses victimes n’ont jamais osé parler jusqu’à ce jour. Leur douleur est toujours vive, inguérissable. Écoutons le cri souvent silencieux de leur souffrance. Au nom de l’institution que je préside, je leur demande pardon.

 

Les révélations de la CIASE sont un choc pour nous tous, mais c’est vers vous, fidèles de l’Église catholique, que je souhaite m’adresser aujourd’hui. J’ai eu l’occasion de m’adresser aux prêtres. Vous êtes leurs collaborateurs, catéchistes, animateurs d’aumônerie, enseignants, au service de l’éducation chrétienne des enfants et des jeunes. Je devine tous les sentiments qui vous habitent, tristesse, colère, dégoût, honte, compassion et pitié… Prenez le temps de les partager, de mettre des mots sur ces pensées qui se bousculent en vous. L’épreuve est celle de la vérité. Elle ne nous fait pas peur car elle rend libre, mais elle fait mal. Elle fait mal en tout premier lieu aux personnes victimes des abus, elle réveille leur vive douleur, inguérissable, irréparable. Accueillons et écoutons leur douleur. Accueillons la vérité mise en lumière par le rapport de la CIASE, la réalité des faits dans leur horreur.

 

Accueillir d’abord, discerner ensuite. Sous la conduite du président de la Conférence des Évêques de France, avec l’aide d’experts, de conseillers et de membres d’associations de victimes, les évêques se mettront au travail dès ce mois d’octobre et étudieront les 45 recommandations de la CIASE. À l’assemblée de novembre viendra le temps des premières décisions et de l’action.

 

Accueillir, discerner, et prier. Le combat contre le mal est le combat de Dieu en notre humanité. Le Christ nous a dit que certains démons ne pouvaient être combattus que par le jeûne et la prière. Lui-même, dans sa lutte contre Satan, a pris l’arme de la Parole de Dieu dans les Écritures. A ces trois armes spirituelles, ajoutons la charité. Je vous invite à jeûner, à prier, à méditer la Parole de Dieu et à raviver en vous l’amour fraternel. En tout premier lieu, priez pour les personnes victimes. Priez aussi pour les futurs prêtres et pour tous ceux qui ont donné leur vie à Dieu. Gardez le cap, les yeux fixés vers le Christ, le Maître de l’histoire, il a vaincu le mal.

 

+ Mgr Christophe DUFOUR

Archevêque d’Aix-en-Provence et Arles

Le jeudi 7 octobre 2021, en la fête de Notre-Dame du Rosaire

M
La pédophilie dans notre Eglise éclate enfin au grand jour. Tant mieux. Cependant n'oublions pas toutes nos sœurs religieuses qui ont été, et sont encore aujourd'hui abusées à travers le monde. Là aussi, il serait bon de mettre de l'ordre....<br /> Enfin, (Jésus n'a-t-il pas dit : " je ne suis pas venu pour les justes mais pour les pécheurs") ? En conséquence ne devons nous pas prier aussi pour ces prêtres criminels ? Car qui mieux que Dieu est capable de les convertir ? La société doit les condamner et les soigner s'il le faut, mais l'Eglise reste seule à pouvoir les remettre à Dieu dans la prière pour qu'il puisse sauver leur âme. On prie toujours pour les victimes, exceptionnellement pour les bourreaux...Est-ce "chrétien" ?
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