SE FAIRE PROCHE DE L'AUTRE
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Jésus rappelle à un scribe que le premier commandement sera toujours le même : Aimer Dieu. « Voici le premier : Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. » (Marc 12, 29-30) Mais aussitôt Jésus ajoute : « Et voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. » (Marc 12, 31) Ce second commandement le scribe le connaissait puisqu’il existe bel et bien dans l’Ancien Testament. On le trouve dans le livre du Lévitique mais très loin dans le texte : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Lévitique 19, 18) Ce commandement est comme « perdu » au milieu des 613 commandements donnés à Moïse. En le plaçant en second, Jésus dit toute l’importance de « l’amour du prochain ». Le scribe d’ailleurs acquiesce car il connaît ce commandement de l’amour du prochain. Il le reprend à son compte : « Le scribe reprit : « Fort bien, Maître, tu as dit vrai : Dieu est l’Unique et il n’y en a pas d’autre que lui. L’aimer de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toute offrande d’holocaustes et de sacrifices. » » (Marc 12, 32-33) Donc le scribe reconnaît l’importance de l’amour du prochain qui a autant d’importance que l’amour de Dieu. Saint Jean reprendra ce lien très étroit entre l’amour de Dieu et l’amour du prochain, en faisant bien comprendre que l’un ne va pas sans l’autre : « Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu », alors qu’il a de la haine contre son frère, c’est un menteur. En effet, celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu, qu’il ne voit pas. Et voici le commandement que nous tenons de lui : celui qui aime Dieu, qu’il aime aussi son frère. » (1 Jean 4, 20-21)
Un autre scribe posera la question à Jésus : « Qui est mon prochain ? » (Luc 10, 29). Jésus lui répondra en racontant la parabole du Bon Samaritain (Luc 10, 30-37). Et là Jésus retournera complètement la question du Scribe en lui faisant comprendre que le Bon Samaritain ne s’est pas du tout posé la question « Qui est mon prochain ? » Le samaritain ne s’est pas dit non plus : « Est-ce que l’homme laissé pour mort sur la route est mon prochain ? ». Dès qu’ll a aperçu l’homme blessé sur le chemin, il a été pris de pitié et il a fait le maximum pour s’occuper de cet homme jusqu’à promettre à l’aubergiste de le payer à son retour. « Le lendemain, il sortit deux pièces d’argent, et les donna à l’aubergiste, en lui disant : “Prends soin de lui ; tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai.” (Luc 10, 35)
Comment nous faisons-nous proche de l’autre ? De quelle manière nous faisons-nous proche des autres à chaque instant de notre vie ?
Père Thierry-François