>

MARIE RECONNUE ET VÉNÉRÉE COMME THEOTOKOS

  • PAROISSES DE MARTIGUES ET PORT DE BOUC
MARIE RECONNUE ET VÉNÉRÉE COMME THEOTOKOS

L’évangéliste Luc nous rapporte que lorsque Marie franchit la porte de la maison de Zacharie et de sa cousine Élisabeth, celle-ci étant remplie de grâce de l’Esprit s’écria : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? »

 

Depuis le troisième concile œcuménique d’Éphèse (en 431) et même bien avant, Marie est reconnue et vénérée par les chrétiens comme Théotokos, c’est-à-dire en grec « Mère de Dieu ».

 

Ce titre n’est pas seulement une louange, il est la confession même de la foi du Dieu fait homme : « Jésus-Christ consubstantiel au Père selon sa divinité et consubstantiel à nous selon l’humanité », pour reprendre l’expression de la déclaration de la foi (horos) du concile suivant, celui de Chalcédoine (451). En tant que telle, elle est « plus vénérable que les chérubins et incomparablement plus glorieuse que les séraphins ».

 

Son écoute hors pair l’a placée plus haut que les anges, Moïse et tous les prophètes. Elle seule a été obéissante jusqu’aux extrêmes de notre humanité, à tel point qu’il lui a été donné d’apporter Dieu, le Dieu-Homme, au monde. Or elle n’a pas seulement accouché d’un individu humain, elle a mis au monde l’humanité nouvelle.

 

De fait, le baptême est incontestablement une incorporation au Fils de Dieu fait homme, mais il est simultanément une admission dans le sein de la Mère de Dieu et de celle de tous les hommes. En entrant dans nos églises, nous l’apercevons représentée en abside de l’autel nous ouvrant ses bras maternels pour nous y accueillir.

 

Par l’Esprit, l’homme naît d’en-haut, en étant conçu du Père, mais il se trouve également affilié à la Mère très pure, la protectrice infaillible. C’est la raison pour laquelle, Marie est invoquée continuellement dans la prière de l’Église.

 

Or, même si elle est omniprésente dans la liturgie et la piété de l’Église orthodoxe, cette dernière reste très pudique lorsqu’il s’agit de parler de Marie. Comme le soulignait le père Boris Bobrinskoy, « la Mère de Dieu, sa vie, sa vocation, son service, tout cela nous est révélé dans les Évangiles, tout cela nous est enseigné dans l’Église, mais il n’est pas facile d’en parler, parce que parler de Marie, c’est parler de ce qu’il y a dans l’Église de plus délicat et de plus intérieur ». 

 

Il y voyait entre Marie et l’Église une consonance profonde, consonance de maternité, consonance de réceptivité à la parole de Dieu, d’attitude de prière.

 

Ainsi, en cette période de l’Avent, où l’on se prépare à accueillir la naissance du Christ, il est plus que bénéfique de s’arrêter et contempler la figure de Marie. C’est en elle que nous percevons clairement la manière dont l’humanité participe à l’acte salvifique de Dieu. C’est en elle que nous voyons se réaliser au point le plus haut la synergie entre la grâce divine et la volonté de l’homme. Elle est une personne au sens plein de ce terme et non un simple instrument passif qui était appelé à subir la volonté divine.

 

Comme le notait saint Nicolas Cabasilas, un grand théologien byzantin du XIVe siècle : « L’incarnation du Verbe ne fut pas seulement l’œuvre du Père, de son Verbe et de son Esprit. Elle fut aussi l’œuvre de la volonté, de la foi, de la Vierge. » Cette incarnation ne cesse de se répéter pour chacun d’entre nous. Nous tous, hommes et femmes, nous sommes appelés à l’écoute attentive et obéissance sans faille pour faire naître et faire grandir et protéger ce trésor infini de grâce et de présence divine dans nos cœurs, cette présence du Christ dans le monde dont il a plus que jamais besoin.

 

Julija Vidovic, professeure de bioéthique et de l’histoire des conciles œcuméniques à l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge ; chargée d’enseignement à l’Institut catholique de Paris.

 

(La Vie)

 

Proposé par le Père Hervé Loubriat

@paroissemartig © 2010 -  Hébergé par Overblog