CHEMIN D‘ESPÉRANCE
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Combien sont-ils ? 20 000, 25 000 ? Je ne sais pas très bien… mais les pèlerins de Notre-Dame de Chrétienté sont assurément nombreux en cette Pentecôte 2024 ! Voilà une jeunesse généreuse et enthousiaste qui met du baume au cœur en ces temps de morose actualité, mais lance aussi un défi à notre Église de France pendant le week-end de Pentecôte : comment allons-nous bâtir ensemble l’unité, la concorde et la charité ?
« Mettez la pagaille ! » ; « Sortez ! » ; « Ne vous laissez pas exclure ! » ; « Ne diluez pas la foi ! » dit régulièrement le pape François aux jeunes lorsqu’il les rencontre. « Mission accomplie ! » pourrait alors lui répondre, avec enthousiasme, cette jeunesse de Pentecôte qui suscite autant d’espérance que de perplexité dans notre vieille maison.
Sont-ils tous « tradis » ? Un peu ? Beaucoup ? À la folie ? Je viens à Chartres ce lundi de Pentecôte avec mes questions et mes catégories qui prennent alors un sérieux coup de vieux.
Ils sont tout simplement une jeunesse catholique d’aujourd’hui qui sait vivre la diversité, sans doute avec des options préférentielles, mais plus dans l’unité que dans la division.
Ils ont appris à prier en français et en latin, dans un sens et dans l’autre, debout et à genoux, en tutoyant et en vouvoyant le Seigneur. Ils passent aussi avec une aisance déconcertante des écoles sous contrat aux écoles hors-contrat (ou inversement) et certains se retrouveront cet été à Paray-le-Monial ou bien à Lourdes. Beaucoup sont encore investis dans leurs aumôneries étudiantes, dans des mouvements de scoutisme, font des maraudes ou du soutien scolaire.
En m’unissant à leur prière, une conviction et deux questions m’habitent :
- on ne progressera pas dans ce domaine à coup de décrets, de règlements, de rescrits ni même de Motu Proprio.
- et si nous osions le dialogue respectueux et approfondi, en cessant de prétexter le manque de temps ou leur trop petit nombre ?
- à travers ce pèlerinage, saurons-nous voir l’attente chez les jeunes d’un peu plus de piété, de sacralité et de transcendance ?
Cette jeunesse a le temps devant elle. Elle reviendra à Chartres en 2025, sans doute encore un peu plus nombreuse. Et si Dieu me prête vie, je reviendrai aussi communier à cet esprit de Pentecôte, sans doute avec mes interrogations, mais confiant qu’il y a là un chemin d’espérance.
Abbé Pierre Amar (Padreblog)