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UNE FÊTE DE LA SAINT PIERRE HOMÉRIQUE

  • PAROISSES DE MARTIGUES ET PORT DE BOUC
UNE FÊTE DE LA SAINT PIERRE HOMÉRIQUE

Si la tradition a été respectée avec l’hommage rendu à Saint-Pierre, patron et protecteur des marins-pêcheurs, le déroulé de la cérémonie a donné lieu à de nombreuses scènes cocasses, voire même pagnolesques.

Idem pour la procession tant attendue, avec la statue du saint portée par quatre solides jouteurs de la Jeune Lance Martégale. 

Le cortège s'est d'abord dirigé vers Ferrières avec une pause sur le premier pont bleu, le temps pour le père Michel Isoard de bénir la population de Martigues.

Puis retour sur l'Île via le second pont bleu, direction le quai des Anglais en vue cette fois d'embarquer pour participer à l’émouvante cérémonie du dépôt de gerbes dans l'étang à la mémoire des marins disparus en mer, escorté par une flottille de de bateaux de pêche et de plaisance.

Mais alors qu'il était l'hôte incontournable de cette commémoration, Saint-Pierre a bien failli rester à quai.

En effet, les jouteurs de la Jeune Lance vont très vite constater un problème : le bateau sélectionné pour transporter la statue est bâché et cette satanée bâche empêche l’embarquement d’un Saint-Pierre fixé sur un socle bien trop volumineux. 

 

Qu’à cela ne tienne, sous la houlette de monsieur le curé, les gaillards déboulonnent la statue et, en la penchant, finissent par la faire monter à bord.

Pendant toutes ces manœuvres risquées et alors qu'il est ballotté dans tous les sens, Saint-Pierre affiche un visage imperturbable de sérénité, celui du père Michel Isoard l'est un peu moins, le prêtre craignant la chute du saint, ce qui n'est jamais bon présage.

 

On place donc la statue à la poupe du bateau, le visage tourné vers la mer, mais sans son socle, le bienheureux reste très instable. Pour conjurer un nouveau risque de chute, on lui adjoint donc José, un solide jouteur taillé comme un garde du corps qui fera office d'ange-gardien et qui va faire toute la traversée en tenant Pierre... par l’épaule. 

Après le dépôt des gerbes au son de la sonnerie aux morts, l'ambiance se détend, notre embarcation se met à diffuser de vieilles chansons provençales quand un bateau de pêche se rapproche du nôtre. A son bord, ses passagers implorent le père Isoard de le consacrer, c’est ainsi que le Nicolas II aura eu le privilège exceptionnel d'être bénie sur une chanson de Fernandel... 

 

Une chose est sûre, Saint-Pierre n'a pas dû s'ennuyer, gageons même que toutes ces péripéties ont certainement dû le sortir de son habituelle réserve et contribuer à le distraire : une fois n'est pas coutume, enfin, tradition. 

UNE FÊTE DE LA SAINT PIERRE HOMÉRIQUE
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