PAROISSES DE MARTIGUES ET PORT DE BOUC

Construit au début de 1133 dans la région de Ségovie en Espagne, il est resté plus de 700 ans au service des chrétiens. Avec le temps ! ''comme disait Léo Ferré'' il est négligé sans raison connue, et laissé à l'abandon. En 1925, les ruines sont achetées par un riche américain, amoureux de l'histoire européenne et de ses vestiges qui fait appel à des architectes, fait démonter pierre après pierre les vestiges de cet honorable édifice, et les rapatrie en Floride, au nord de Miami. Plus de 11 000 caisses de toutes contenances sont nécessaires pour en venir à bout (ou presque). Par manque de crédit, les pierres sont restées à l'abandon jusqu'en 1952. Il est probable que la Vierge Marie n'ait pas accepté que ce lieu de culte bâti en son honneur soit abandonné ainsi ; deux riches américains probablement touchés par la Grâce, ont pris le problème à cœur et ont réussi le merveilleux exploit de lui redonner l'image qu'avait ce temple à l'époque de Bernard de Clairvaux ; il a été rebâti tel qu'il avait été construit plus de 1000 ans plut tôt, respectant même l'orientation des allées voûtées, ses jardins, jusqu'à replanter des végétaux comme à l'époque. Se promener dans ces allées et ses couloirs, c'est faire un pas en paradis.

 Après avoir franchi le seuil, je suis troublé devant la résurrection du passé. Au détour d'un couloir je suis surpris par la statue de Jésus-Christ dont l’Aura avait envahi mon âme bien avant les yeux. Le moment rêvé pour lui rendre grâces. C'est incroyable de constater avec quelle force l'on prie en pareils moments ! Est-ce mon imagination ou suis-je vraiment au onzième siècle ? Une porte donne accès à une petite chapelle consacrée à la Sainte Vierge Marie ; bien que tout soit serein et silencieux, j'ai l'impression d'être ''accompagné''. Ce n'est qu'une impression, mais qui sait ?

Quels ont été les arguments de ces promoteurs, qui n'ont cessé de se battre des années, pour aboutir à cette résurrection ? Les athées avanceront les thèses mercantiles ; facile à dire, mais pour réaliser une telle prouesse, je pense que la foi les habitait.

Tous les matins faisant mon footing, je me présentais avant l'ouverture et grâce à la compréhension de la préposée, j'allais remercier le Seigneur de m’avoir donné...la FOI.

Jo Manent