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QU’EST-CE QUE LE CARÊME ?

  • PAROISSES DE MARTIGUES ET PORT DE BOUC
QU’EST-CE QUE LE CARÊME ?

« Qu’est-ce que le Carême ? »

 

Dans le mot Carême, il y a le mot quarante : le Carême est le temps qui va du mercredi des Cendres (qui tombe cette année le 14 février) jusqu’à Pâques, ce qui fait 40 jours sans compter les dimanches. Depuis l’Antiquité chrétienne, il s’agit de la période consacrée à la préparation au baptême, autant que possible célébré dans la nuit de Pâques. 
 

Et pour ceux qui sont déjà baptisés, ces 40 jours sont pour retrouver les engagements du baptême, pour redécouvrir la vie selon l’Évangile, bref, redécouvrir et renforcer ce qui fait le chrétien.

 

Pourquoi 40 jours ?

 

Le chiffre de 40 renvoie à deux épisodes bibliques qui éclairent ce que les chrétiens vont faire concrètement durant le carême : ces 40 jours correspondent aux 40 années que le peuple hébreu a passées dans le désert du Sinaï pour aller d’Égypte en Terre promise sous la conduite de Moïse, douze ou treize siècles avant Jésus-Christ. 
 

Ils correspondent aussi aux 40 jours, eux-mêmes référés aux 40 ans du peuple hébreu dans le désert, que Jésus a passés dans le désert de Judée au début de sa vie publique. Le désert, durant quarante ans ou quarante jours, c’est le recueillement, c’est la prière ; le désert, c’est la sobriété, sinon le jeûne, c’est la simplicité de vie et la paix de l’âme.

 

Concrètement que font les chrétiens pendant ces 40 jours ?

 

Les chrétiens cherchent à remettre en ordre ce qui est déséquilibré en eux depuis le péché originel, et cela sur trois plans : déséquilibre de leur relation à Dieu, de leur relation à eux-mêmes et de leur relation aux autres. À ces trois déséquilibres, correspondent les trois dimensions du Carême : la prière, le jeûne et la charité fraternelle. 
 

La prière, c'est pour retrouver l’intimité divine. 

 

Le jeûne et la sobriété nous libèrent de la tyrannie des passions –on pense tout de suite à la gourmandise, mais il y a pire : la colère, l’égoïsme sous toutes ses formes, toutes les “addictions”. 

 

Quant aux gestes fraternels du Carême, ils ont le joli nom d’aumône, indiquant qu’au-delà de la justice, nous vivons les uns pour les autres, et que le don et le partage fondent nos relations, et doivent systématiquement prévaloir sur la concurrence et le conflit.

 

L’Église donne-t-elle des règles à suivre en matière de jeûne ?

 

Pour ce qui est du jeûne alimentaire, elle demande très peu de choses : un seul repas le mercredi des Cendres et le Vendredi Saint, et abstinence de viande tous les vendredis de Carême. Et encore, si la santé le permet ! Autant dire que c’est symbolique. Mais c’est pour manifester quelque chose qui n’est pas symbolique, et qui est ce retour à l’équilibre non seulement dans le domaine alimentaire, mais aussi dans tous nos excès de consommation. De nos jours, le jeûne concerne sans doute autant l’ordinateur que le frigidaire ! Limiter sérieusement notre utilisation des écrans peut être une résolution de Carême des plus significatives, quand on constate la dépendance des réseaux sociaux et autres jeux vidéo qui s’installe dans nos vies.

 

Pourquoi l’Église demande-t-elle aux catholiques de faire pénitence ?

 

Le mot pénitence fait aujourd’hui partie du vocabulaire interdit. J’en suis désolé parce qu’il est difficilement remplaçable. Bien sûr, éloignons de nous toute idée que la vie chrétienne est forcément triste, que ça fait mal, que le bon Dieu est un bourreau. Oui, la vie chrétienne demande des efforts, mais un effort n’est pas une punition : il s’agit de retrouver une vraie liberté, une véritable aisance, la joie de vivre. 
 

Être chrétien, c’est aimer la vie, et la vie est joyeuse ; non pas vivre au rythme de ses envies vite déçues, mais vivre pour ce qui en vaut la peine. Et un vrai Carême permet de percevoir peu à peu que cette vie-là en vaut vraiment la peine. Le Carême a une fâcheuse connotation de tristesse et de mine renfrognée ; mais en réalité, il est un temps d’épanouissement et de redécouverte du cadeau qui nous a été fait au jour du baptême.

 

Les gens heureux nous rendent heureux. Les saints, ce sont des gens heureux, sinon ils ne seraient pas canonisés. Lors d’un procès de canonisation, on cherche à vérifier qu’ils ont été heureux dans toutes les circonstances. Ils ont souvent vécu des situations difficiles, ce qui rend leur sainteté plus évidente, mais en suivant Jésus, en vivant concrètement l’Évangile, ils ont connu et ils nous montrent le bonheur d’une vie d’enfant de Dieu. Et le fait qu’ils aient été canonisés est précieux pour nous : en authentifiant leur sainteté, l’Église nous garantit que les suivre, c’est suivre Jésus. Voilà pourquoi, pendant le Carême, j’encourage beaucoup cette fréquentation des saints ; leurs écrits explicitent ce qu’ils vivent, et loin d’être ennuyeux, ils nous aident beaucoup à bien le vivre.

 

Le Carême débouche sur la fête de Pâques. Pourquoi parle-t-on de la joie de Pâques ?

 

Pâques, c’est la joie de passer de la mort à la vie. Jésus nous dit : « Celui qui croit en moi ne mourra jamais ». Il ne s’agit pas d’être récompensé par la vie éternelle plus tard si on a été sage, mais d’expérimenter dès maintenant cette vie éternelle. L’avenir sans Jésus, c’est le cimetière ; le présent avec lui, c’est déjà la vie éternelle... Avouez qu’il y a de quoi être joyeux !

 

Père Max Huot de Longchamp. 
 

Le père Max Huot de Longchamp est prêtre de la Société Saint-Jean de la Croix et docteur en théologie. Il est prêtre du diocèse de Bourges. Il est également l’auteur de nombreux ouvrages, tant des études dans le domaine de la littérature que dans celui des ouvrages de pastorale sacramentelle, de spiritualité à destination des laïcs.

 

Source : JDD

S
Quelle belle explication de carême ! Claire , complète et joyeuse !
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