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CELUI QUI NOUS SAUVE DE NOS PEURS

  • PAROISSES DE MARTIGUES ET PORT DE BOUC
Homélie de Patrick Alouin, diacre, pour le douzième dimanche du Temps Ordinaire.

Homélie de Patrick Alouin, diacre, pour le douzième dimanche du Temps Ordinaire.

 

 

 

Écoutez ici :

 

 

Mes amis, mes frères et sœurs dans le Christ,

 

La tempête apaisée, c’est le titre donné à cette partie de l’Evangile selon saint Marc.

Tempête et apaisement sont bien les 2 points clés de l’évangile d’aujourd’hui.

 

Mais avant de vous parler de tempête et d’apaisement, je voudrais vous dire ce qui a résonné d’abord dans mon esprit en méditant cet extrait : ce sont les premiers mots de Jésus, « passons sur l’autre rive ».

Car certes les disciples ont affronté une tempête, et Jésus a ramené le calme, a apaisé la situation, mais c’est Jésus qui a été l’initiateur de la traversée du lac !

Jésus a proposé, les disciples ont disposé !

Ils ont disposé assez rapidement, semble-t-il. Donc ils avaient sans aucun doute une envie certaine de continuer le voyage, le périple, si je puis dire, avec Jésus.

Comme nous dans notre vie, depuis notre baptême nous nous engageons à le suivre tout au long de nos jours. Et les disciples lui faisaient confiance, c’est aussi indéniable. Comme nous le faisons aussi, ou essayons de le faire également dans notre vie quotidienne.

Leur confiance et notre confiance en Jésus sont synonymes de Foi.

J’oserais même dire que leur confiance, leur Foi, étaient bien fortes et réelles au départ, puisque ces disciples, étant des pécheurs professionnels (de poissons… !), connaissaient bien les difficultés de la navigation nocturne.

Et là, ils partent confiants, et puis soudain une tempête…

Comme pour nous, dans nos vies, nous voguons paisiblement et soudain une tempête, des vagues, un tsunami… : la perte d’un travail, la perte d’une personne chère, des difficultés financières, un enfant qui prend un mauvais chemin, un médecin qui donne une réponse alarmante, une peur de je ne sais quoi etc.

Il existe tant de tempêtes à traverser, de tous types, de toutes ampleurs et de toutes gravités. Nous le savons bien, la vie n’est pas un long fleuve tranquille.

Mais dans ces cas-là, n’aurions-nous pas la même attitude que les disciples ?

C’est-à-dire en récriminant contre Dieu ? Récriminant contre le Père, comme le fils ainé dans la parabole du fils prodigue ? Je suis avec Toi depuis le début, je suis à tes côtés, et toi tu ne fais rien pour me sortir de cette galère, de cette tempête !

Mais qu’ai-je fait au Bon Dieu ? Pourquoi ne m’aide-t-il pas maintenant ?

Finalement un peu comme Jésus sur la Croix, criant de toute son humanité : Eloï, lamma sabachtani , mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ?

C’est Lui qui m’a dit d’aller sur l’autre rive, d’aller vers l’inconnu.

 

C’est vrai Jésus nous dit d’aller sur l’autre rive, vers d’autres rivages parfois même sans bagage, pieds nus … !.

Mais il nous demande d’y aller avec LUI, d’avoir confiance, d’avoir la Foi.

Il nous demande de croire en Lui, non pas seulement quand tout va bien pour nous, mais aussi et surtout quand tout va mal.

Oui la Foi demande du courage, MAIS la Foi donne du courage, car IL est avec nous quels que soient les événements : sur une mer d’huile, comme sur une mer déchainée !

Ne l’oublions pas, Jésus nous donne Sa force par son Esprit Saint. Pourquoi avoir peur s’il est avec nous ?

Bien sûr, il ne nous demande pas de foncer contre un mur, de sauter d’un avion sans parachute, d’aller nous promener sur les pentes d’un volcan en éruption, et alors de LUI demander : « Seigneur protège-moi ! ». Le suivre et L’aimer à en perdre la raison…non !

Ce qu’il nous demande, c’est de considérer en premier lieu avec grande attention les directions, les aventures, où nous sentons avec discernement que c’est LUI qui nous appelle, directement ou indirectement.

En toute situation, ce qui compte, c’est être avec le Seigneur, dans la même embarcation.

Le pire danger ce n’est pas l’épreuve, la tempête, le pire danger c’est de ne pas être avec Jésus dans l’épreuve, la tempête !

 

Être avec Jésus, c’est croire en Lui, c’est reconnaître sa puissance, sa souveraineté, sa principauté, sa domination.

C’est finalement répondre en nous-mêmes à la question que le Seigneur pose à Job dans la Première Lecture : « qui donc a retenu… ? …ici s’arrêtera l’orgueil de tes flots ! ».

Lui peut arrêter l’orgueil des flots, et nous par sa Grâce nous pouvons arrêter le flot de nos orgueils !

 

Être avec Jésus, c’est Lui parler.

Lui parler avec toutes les formes de prière que nous connaissons, lui parler tout simplement.

Être avec Jésus, c’est surtout l’écouter, ouvrir nos oreilles et notre cœur. Car Jésus écoute ce qu’on LUI dit, et plus particulièrement quand on souffre, quand on a peur, quand on n’est pas bien (vague à l’âme… !)

Mais avez-vous remarqué dans l’évangile que ce n’est pas la tempête qui réveille Jésus, mais ce sont les appels des disciples ?

Comme un parent entend son enfant l’appeler, même lorsqu’il y a beaucoup de bruit.

 

La peur est un bruit qui empêche de raisonner, la peur est un bruit qui résonne à l’infini. La peur fait beaucoup plus de bruit qu’une tempête, et Jésus y est sensible car Jésus entend nos peurs.

Moi-même je prie quand j’ai peur, j’espère que vous en faites autant !

Dieu entend nos peurs, mais nous n’entendons pas toujours la réponse de Dieu.

Seigneur aide-nous à crier vers Toi plus fort que nos peurs !

Seigneur aide-nous à avoir confiance, et à garder Ta Paix, celle que Tu nous envoies !

 

La peur est une montagne que l’on ne peut déplacer tout seul, c’est une montagne qui nous… pétrifie ! Mais on peut la déplacer…et vous savez bien entendu avec quoi !

Oui, avec la Foi, c’est bien cela ! Car la Foi  c’est la confiance en un Dieu qui sauve, qui nous sauve de nos peurs, qui nous sauve du Malin qui ruse en nous.

Ceux qui prient les Laudes, chaque matin le répètent. En parlant du Seigneur ils disent, nous disons : la force qui nous sauve, salut qui nous arrache à l’ennemi, à la main de tous nos oppresseurs (la peur est une oppression), serment juré à notre père Abraham de nous rendre sans crainte, en sa présence tout au long de nos jours, pour conduire nos pas au chemin de la Paix.

La Paix, SA Paix, cet apaisement dans notre vie « tempétueuse », c’est celle qui nous est donnée dans l’Eucharistie partagée de la messe.

Sa Paix à partager nous aussi avec nos proches et notre prochain, Sa Paix que nous allons, j’espère au plus profond de nos cœurs, partager avec nos voisins après Lui avoir demandé de nous délivrer du Mal, c’est-à-dire de nos tempêtes personnelles, tempêtes familiales, tempêtes communautaires, tempêtes mondiales…

La Paix pour tous ceux qui sont dans la même barque que nous.

La Paix pour toutes les barques que nous ne voyons pas, que nous n’imaginons même pas exister.

 

La Paix, c’est le don de sa Grâce, l’apaisement par le don de l’Esprit Saint, qui signifie comme Jésus dans la barque de l’Evangile, que nos malheurs ne peuvent pas anéantir l’être humain pour toujours, l’être ressuscité depuis et par notre baptême jusqu’à notre dernier souffle, c’est-à-dire pendant notre traversée…du lac !

 

Alors, chers amis, chers frères et sœurs dans le Christ, pendant notre traversée du lac 

  • Ecoutons sa Parole nous « gouverner »
  • Plantons l’ancre de notre espérance dans le Christ qui seul peut nous mener à bon port, malgré toutes les tempêtes, car Lui seul est Seigneur, et Il tient précieusement nos vies entre ses mains.

 

Telle est notre Foi, cette Foi qui nous rassemble en cette eucharistie, dans laquelle et par laquelle nous célébrons la victoire de Jésus sur la mort !

 

 

AMEN

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