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CINQUANTIEME ANNIVERSAIRE DU DECES DE MADELEINE DELBREL

  • PAROISSE DE MARTIGUES

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Dimanche 26 sur KTO 20h40 : La Foi prise au Mot 

Madeleine Delbrêl

 

Une future bienheureuse ? Nul ne le sait pour le moment. C'est en tout cas à Madeleine Delbrêl, cette haute figure du paysage et de l'histoire catholique de l'Eglise de France que "La foi prise au mot" a décidé de s'intéresser cette fois-ci.

 

A l'occasion du cinquantième anniversaire du décès de cette figure si attachante du catholicisme français (1904-1964), deux invités viennent parler de sa vie, tous deux auteurs d'une nouvelle biographie sur celle qui fut assistante sociale en milieu communiste : le père Gilles François, vicaire épiscopal de Créteil et postulateur de la cause en béatification de Madeleine Delbrêl, et le père Bernard Pitaud, prêtre de Saint-Sulpice, professeur émérite de spiritualité à l'Institut catholique de Paris.

 

Quelle fut donc la vie de cette femme mystique ? Qu'a-t-elle fait qui mérite ainsi de l'élever sur les autels ?

 

Regards croisés de deux spécialistes sur une femme de plus en plus connue en France et même au-delà.

 

 

 


 

Un parcours de conversion et d’engagement

24 octobre 1904 : naissance à Mussidan en Dordogne
Madeleine Delbrêl est gasconne, ce qui éclaire son fort tempérament et son intelligence pétillante et pleine d’humour. Elle est née dans une famille « faite de tout » : sa mère est de la petite bourgeoisie ; son père, qui fait une carrière réussie de cheminot, est un autodidacte passionné de littérature. Fille unique, Madeleine est élevée chrétiennement par ses parents qui ne pratiquent pas, mais sa ferveur est vite balayée à l’adolescence au contact de milieux agnostiques où l’introduit son père et à 15 ans elle se dit « strictement athée ». Poète et artiste, elle joue du piano et aime danser, mais trouve la vie absurde. Au bal de ses 18 ans, on la croit fiancée à un centralien, Jean Maydieu, qui la quitte brusquement et entre chez les Dominicains.

29 mars 1924 : conversion « violente »
Cette rupture la plonge dans la solitude et la détresse, mais leur rencontre avait déclenché en elle une recherche intérieure et, finalement, une conversion l’année de ses 20 ans dans un éblouissement qui ne la quittera plus, même dans les périodes de fragilité physique et psychologique. Elle poursuit une carrière poétique, encouragée par le prix Sully Prudhomme, puis s’engage dans le scoutisme. C’est qu’entretemps elle a rencontré, à la paroisse St Dominique à Paris, l’abbé Jacques Lorenzo qui devient son directeur spirituel (il le restera jusqu’à sa mort en 1958). En recherche de vocation, elle s’oriente vers une vie communautaire au milieu « d’hommes incroyants et pauvres. »

15 octobre 1933 : départ à Ivry
Il faut souligner le caractère très évangélique de ce départ avec deux compagnes à Ivry, banlieue ouvrière, et surtout de cette petite communauté sans statut canonique et sans règle sinon l’Evangile. Le groupe, qui est rattaché à l’archevêque de Paris, prend le nom de « La charité de Jésus » et l’on y vit en simples laïques, mais avec radicalité, les conseils évangéliques. Pendant 12 ans, Madeleine se déploie dans le métier d’assistante sociale où elle est appréciée pour sa compétence comme en témoignent ses responsabilités à la Mairie d’Ivry et dans le canton, ainsi que ses écrits professionnels. Elle découvre le dévouement des militants communistes (se liant d’amitié avec certains).

Octobre 1945 : démission de la Mairie et nouvelle disponibilité à l’Eglise
Après un engagement professionnel très fort pendant la guerre et à la Libération, Madeleine est sollicitée par les responsables communistes de la ville pour poursuivre son travail social et intensifier sa collaboration. Mais, après un temps de discernement, elle démissionne du service social de la Mairie et se recentre sur la vocation de départ de sa communauté qui est à la fois contemplative et apostolique. De cette époque datent de nombreux écrits inspirés sur la vie chrétienne en plein monde. Elle se rend disponible, dans leur maison de la rue Raspail, à toutes sortes de gens, soulage les détresses et combat l’injustice. Ses contacts étroits avec la Mission de France et la Mission de Paris, ses échanges avec son ami le Père Jacques Loew lui font traverser douloureusement la crise des prêtres ouvriers. Encouragée par Monseigneur Veuillot, elle publie en 1957 son livre Ville marxiste terre de mission, fruit de son expérience missionnaire à Ivry dont elle témoigne également par de nombreux articles et conférences. Elle est aussi consultée lors de la préparation du Concile Vatican 2.

13 Octobre 1964 : mort subite à sa table de travail
Brûlée par une vie de charité, de disponibilité à tous et, également, de souffrances, travaillant beaucoup y compris la nuit, elle décède subitement à quelques jours de ses 60 ans. Deux recueils de textes d’elle sont alors réunis par ses proches et publiés aux Ed. du Seuil : les célèbres Nous autres gens des rues (1966) et La Joie de croire (1968). Mais son œuvre d’écrivain est immense et la publication de ses Œuvres complètes démarre l’année du centenaire de sa naissance en 2004 ; 10 tomes sont déjà publiés chez Nouvelle Cité, le dernier étant La Question des prêtres ouvriers (octobre 2012). Sa cause en béatification, introduite en 1988, suscite beaucoup d’espérance en France et dans le monde.

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