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"DEUX JOURS, UNE NUIT" : LE FILM DU MOIS DE CHRETIENS CINEMA - DERNIERE SEMAINE A MARTIGUES

  • PAROISSE DE MARTIGUES

 Deux jours une nuit 3

 

 

Sandra (interprétée par Marion Cotillard) aidée par son mari, a un week-end devant elle pour aller voir ses collègues et les convaincre de renoncer à leur prime afin qu'elle puisse garder son travail...

 

Le film est projeté au Cinéma Jean Renoir à Martigues

 

Mercredi 11 16h, Samedi 14 19h,

Dimanche 15 17h, Lundi 16 19h

 

  Cinéma Jean Renoir

 

Déjà auréolés de deux palmes d’or, reconnus dans le monde entier pour la force dépouillée de leur cinéma centré sur l’essentiel, les Belges Luc et Jean-Pierre Dardenne étaient de nouveau en compétition à Cannes avec Deux jours, une nuit, . 

 

L’argument en est simple : Sandra, jeune ouvrière soutenue par son mari et une collègue bienveillante, se laisse convaincre de faire le tour des autres salariés de la société qui l’emploie, en un week-end, pour les convaincre de renoncer à leur prime et ainsi garder son travail. Relevant à peine de dépression, il lui faut surmonter la crainte qu’un contremaître manipulateur lui inspire et surtout, trouver la force de demander.

 

Nous n’en dirons pas plus car Deux jours, une nuit, porté par une Marion Cotillard transformée, remarquablement dirigée et pleinement investie dans son rôle, est une expérience bouleversante à vivre. L’une des prouesses – non la moindre – de la comédienne tient dans sa capacité à faire passer, avec beaucoup de justesse, toute la complexité d’un état mêlant extrême fragilité intérieure, sentiment de révolte qui ne trouve pas à s’exprimer et profonde dignité face à ce qu’il lui est donné de traverser.

« J’suis rien du tout »

Le cinéma des Dardenne, ancré dans le réel, sobre, économe de ses effets, fuyant toute facilité, atteint ici un degré rare de densité. Sandra sait aussi bien que les autres ce que signifie renoncer à cette prime de 1 000 euros. 

 

Derrière cette trame inspirée par une Europe en crise, à travers les rencontres qui se succèdent, les cinéastes offrent une vertigineuse plongée au cœur de l’humain. Mains tendues, gêne, honte, regrets, excuses, refus agressifs… Un geste inattendu, une parole redonnent un peu d’espoir, mais l’abattement demeure : « Ils ont raison, j’suis rien du tout. » 

 

Solidarité, générosité se brisent sur la dureté de la vie, les factures à payer. Habité de très beaux personnages, Deux jours, une nuit s’interroge aussi sur ce monde qui donne à chacun l’impression qu’il lui faut prendre la place d’un autre s’il veut travailler. On ne sort pas de ce film-là. On le garde en soi.

 

La Croix

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