GASPILLAGE
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Si les vieux revenaient, s’ils voyaient ce qu’on jette,
Je suis sûr qu’ils mettraient leurs mains dessus leur tête !
Ils étaient économes et ne gaspillaient pas,
Que ce soit vêtements, aliments ou repas.
Ils gardaient leurs habits usés jusqu’à la corde,
Ne jetaient pas le pain, évitaient les discordes,
Ils n’achetaient jamais le moindre superflu,
Réparant, rapiéçant, le luxe était exclu.
Bien sur, me direz-vous, c’était une autre époque,
On a connu la guerre, même si ça vous choque,
C’était les restrictions, on mangeait le pain noir,
Nous étions occupés, il faut le concevoir.
Lorsqu’on a trop de tout, on fait du nettoyage ;
Jeter est plus logique que réparer.
Il est vrai qu’aujourd’hui, l’on ne peut comparer.
Votre vieille ‘’bagnole’’, vite on s’en débarrasse
En en prenant une autre, y a la prime à la casse ;
Avant on tricotait pour faire un pull-over,
Maintenant il vaut mieux l’acheter, c’est moins cher ;
Et il en est de même lorsqu’on troue les chaussettes,
On ne reprise plus avec l’œuf, on les jette ;
Sauver un grille-pain, réparer la télé
C’est inimaginable, vaut mieux renouveler.
Mais hélas ! ce principe s’applique aussi aux hommes,
L’on n’est plus productif, et l’ouvrier on le gomme
Puis on délocalise, c’est bien moins onéreux,
On s’en fout si les autres deviennent coléreux,
Serions-nous précurseurs de nouvelle doctrine ?
Et nous laisserions-nous rouler dans la farine ?
L’extension du principe est quand même effrayant,
Il faut le reconnaître, en être conscient.
Un paroissien,
Jean Sambussy
