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HOMMAGE À FRÉDÉRIC OZANAM

  • PAROISSE DE MARTIGUES
9 septembre : fête du Bienheureux Frédéric Ozanam.

9 septembre : fête du Bienheureux Frédéric Ozanam.

La personnalité de Frédéric Ozanam est riche et complexe. S’il est le fondateur de la Société de Saint-Vincent-de-Paul, Ozanam est également un célèbre universitaire français, un précurseur de la question sociale, mais aussi un homme dont l’Église a reconnu le chemin de sainteté, lors de sa béatification par le Pape Jean Paul II le 22 août 1997, lors des Journées Mondiales de la Jeunesse à Paris.  

 

Frédéric Ozanam est né le 23 avril 1813 à Milan, cinquième d’une famille nombreuse. Son enfance est marquée par la mort de onze de ses quatorze frères et sœurs. Le chagrin de ses parents marquera fortement sa sensibilité, en le rendant particulièrement attentif à la vie et aux douleurs de ses semblables. En 1815, la famille Ozanam rentre en France et finit par s’installer définitivement à Lyon en 1817.  

 

Universitaire brillant et engagé

 

Frédéric, étudiant, est un fervent catholique qui s’affirme comme tel : il n'hésite pas à intervenir en cours pour dénoncer, avec conviction et courage, les thèses rationalistes de professeurs athées qui, à ses yeux, portaient atteinte à Dieu et à son amour pour l’humanité. Il fréquente les catholiques libéraux comme Montalembert et participe aux Conférences d'Histoire fondée par Emmanuel Bailly, où de jeunes étudiants catholiques retrouvent des camarades incroyants pour discuter de sujets divers. Docteur en droit en 1836, Frédéric devient avocat à la Cour royale de Lyon. Mais, plus attiré par le professorat, il obtient en 1839 la chaire de droit commercial de Lyon. Passionné par la littérature et l’histoire (il avait obtenu son doctorat de lettres en janvier 1839), il est reçu en 1840 à l’agrégation ; on lui propose alors d’être professeur suppléant de littérature comparée à la Sorbonne. Il exercera ce métier avec passion et rigueur, affirmant toujours sa foi. En 1846, il tombe malade et doit arrêter ses cours.

 

Fondateur de la SSVP

 

Un jour, lors de l'une de ces conférences, quelqu’un l'apostrophe : « Votre Foi, dit-il, est dans les livres, non dans les œuvres ; que faites-vous pour aider les pauvres, les déshérités ? »

 

Timide, mais bien documenté, aussi se lève-t-il d'un bond : « L'Église a toujours été l'amie des pauvres, répond-il. Le Christ est venu pour sauver tous les hommes. Des débuts du christianisme jusqu'à nos jours, l'Église a conjugué tous ses efforts pour bannir l'esclavage, c'est elle qui... »

 

Mais son adversaire l’interrompt : « Vous parlez du passé, M. Ozanam, moi je vous demande ce que font les catholiques d'aujourd'hui, vous, vos compagnons ? ». Cette conversation fait réfléchir le jeune Frédéric qui choisit de joindre l'action à la parole, en démontrant, par une œuvre concrète, la vitalité de la foi catholique.

 

Il décide de s'engager en aidant les plus démunis. Accompagné par sept amis, il fonde, le 23 avril 1833, une « Société de charité » dont les membres rendent visite à domicile à des familles pauvres et établissent ainsi une relation directe avec ceux qui souffrent. Il a alors tout juste 20 ans.

 

Avec l’aide et sur les conseils de Soeur Rosalie, Fille de la Charité proche des pauvres du quartier Mouffetard, cette société deviendra la Société de Saint-Vincent-de-Paul.

 

Aujourd'hui, la SSVP est répandue sur tous les continents et compte 800 000 bénévoles agissant dans près de 150 pays.

 

Précurseur de la question sociale

 

En cette période troublée de la Révolution de février 1848, Frédéric Ozanam défend la situation des plus pauvres et des ouvriers.

 

Selon lui, cette révolte engendrera « un progrès qu’il faut soutenir. J’y reconnais l’avènement temporel exprimé par ces trois mots : Liberté, Égalité, Fraternité. Je veux donc la souveraineté du peuple.»

 

Il avance des idées, qui cinquante ans plus tard, seront reprises par l’Église et la société : « La question qui divise les hommes de nos jours n’est plus une question de formes politiques, c’est une question sociale, c’est de savoir qui l’emportera de l’esprit d’égoïsme ou de l’esprit de sacrifice. Il y a beaucoup d’hommes qui ont trop et qui veulent avoir encore ; il y en a beaucoup plus d’autres qui n’ont pas assez, qui n’ont rien et qui veulent prendre si on ne leur donne pas. Entre ces deux classes d’hommes, une lutte se prépare ; et cette lutte menace d’être terrible : d’un côté la puissance de l’or, de l’autre la puissance du désespoir. »

 

« Il faut donc qu’avec son salaire, l’ouvrier puisse pourvoir aux frais d’éducation et d’instruction de ses enfants. Sa force active est un capital qui doit tarir un jour. L’invalidité et la vieillesse viendront. L’ouvrier a donc droit à la retraite. Car si un travailleur ne trouvait pas dans son salaire les éléments de sa retraite, il aurait placé sa vie à fonds perdus. »

 

Un époux amoureux et un père attentif

 

En juin 1841, il se marie avec Amélie Soulacroix. De leur union naîtra « petite Marie » en août 1845. Malgré leur désir, ce sera leur seul enfant.

 

Le couple Ozanam est rayonnant d’amour, et le restera jusqu’au bout. Frédéric est éperdument amoureux de sa femme : « Je me laisse être heureux, je ne compte plus les moments ni les heures, le cours du temps n’est plus pour moi, que m’importe l’avenir ? Le bonheur dans le présent, c’est l’éternité, je comprends le Ciel ».

 

Amélie est une compagne qui partage tous les choix de son mari ; ce fut un couple d’une belle fécondité que l’amour réciproque et le soutien mutuel n’ont pas rendu sourd aux détresses des pauvres.

 

La sensibilité et le charisme de Frédéric impressionneront beaucoup ses contemporains.

 

Toute sa vie, familiale, professionnelle et civique, sera tournée vers le profond désir de se mettre au service de la vérité et « d’enserrer le monde d’un réseau de charité. »

 

Société de Saint-Vincent-de-Paul  (cliquer)

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