MOIS DE MAI : LE MOIS DE MARIE
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Si l’on trouve dès la période médiévale, l’association du mois de mai à la Vierge Marie, ce n’est qu’au XVIII° siècle sous l’impulsion des jésuites que cette pratique dévotionelle se met en place.
Il s’agit d’un effort de conversion de chaque jour à l’école de Notre Dame par la prière notamment du chapelet, des litanies de la Vierge, du magnificat mais aussi de la méditation d’une vérité chrétienne et de la mise en pratique concrète de celle-ci.
En France, elle se diffuse réellement lors des missions de la Restauration après son approbation par le Saint Siège le 21 novembre 1815.
Le pape Paul VI dans son exhortation apostolique du 2 février 1974 sur le culte de la Vierge Marie rappelle les raisons et limites de la dévotion mariale :
« La Vierge Marie fut la première et la plus parfaite disciple du Christ. Tout cela a une valeur exemplaire universelle et permanente ».
La mission maternelle de la Vierge pousse le Peuple de Dieu à se tourner avec une confiance filiale vers Celle qui est toujours prête à l’exaucer avec une affection de mère et un secours efficace d’auxiliatrice ; le Peuple de Dieu a donc pris l’habitude de l’invoquer comme Consolatrice des affligés, Salut des malades, Refuge des pécheurs, pour obtenir dans les épreuves le réconfort, dans la maladie le soulagement, dans la faute la force libératrice ; parce que, libre du péché, elle conduit ses fils à vaincre le péché avec une résolution énergique. Et cette libération du péché et du mal (cf. Mt 6, 13), il faut le réaffirmer, est la première étape nécessaire de tout renouveau de la vie chrétienne.
La sainteté exemplaire de la Vierge entraîne les fidèles à lever « leurs yeux vers Marie comme modèle des vertus qui rayonne sur toute la communauté des élus ».
Vertus solides, évangéliques : la foi et l’accueil docile de la Parole de Dieu, l’obéissance généreuse, l’humilité sincère, la charité empressée, la sagesse réfléchie, la piété envers Dieu, qui la rendit zélée dans l’accomplissement des devoirs religieux, reconnaissante pour les dons reçus, offrante dans le Temple, priante dans la communauté apostolique, la force d’âme dans l’exil, dans la douleur, la pauvreté pleine de dignité et de confiance en Dieu, la prévenance attentive envers son Fils, de l’humilité de la crèche à l’ignominie de la croix, la délicatesse prévoyante, la pureté virginale, l’amour conjugal fort et chaste. De ces vertus de la Mère s’orneront les fils qui, avec ténacité, regardent ses exemples pour les reproduire dans leur vie.
La piété envers la Mère du Seigneur devient pour le fidèle une occasion de croissance dans la grâce divine c’est le but final de toute action pastorale.
Il est impossible en effet d’honorer la « Pleine de grâce» (Lc 1, 28), sans honorer en soi-même l’état de grâce, et donc l’amitié avec Dieu, la communion avec lui, la présence intérieure de l’Esprit.
Cette grâce divine investit tout l’homme et le rend conforme à l’image du Fils de Dieu (cf. Rm 8, 29 ; Col 1, 18).
À l’homme d’aujourd’hui souvent tiraillé entre l’angoisse et l’espérance, prostré par le sentiment de ses limites et assailli par des aspirations sans bornes, troublé dans son âme et déchiré dans son cœur, l’esprit obsédé par l’énigme de la mort, oppressé par la solitude alors qu’il tend vers la communion, en proie à la nausée et à l’ennui, la Vierge Marie, contemplée dans sa vie terrestre et dans la réalité qu’elle possède déjà dans la Cité de Dieu, offre une vision sereine et une parole rassurante :
« La victoire de l’espérance sur l’angoisse, de la communion sur la solitude, de la paix sur le trouble, de la joie et de la beauté sur le dégoût et la nausée, des perspectives éternelles sur les perspectives temporelles, de la vie sur la mort. »
Pierre DALLEMAGNE +
(2012)
Le chapelet est récité à Martigues, chaque lundi à 18h, à Saint Genest (Jonquières) et chaque vendredi à 18h, à Saint Louis d’Anjou (Ferrières)