SAINT VALENTIN : PRIÈRE DES CÉLIBATAIRES
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A l'heure de la Saint Valentin, nous pensons aussi aux célibataires : la prière d'un célibataire qui chercha (et trouva !) l'âme sœur, le bienheureux Ozanam, peut aider les célibataires chrétiens en recherche !
"Je sens en moi se faire un grand vide que ne remplissent ni l'amitié ni l'étude. J'ignore qui viendra le combler. Sera-ce Dieu, sera-ce une créature ? Si c'est une créature, je prie qu'elle ne se présente que quand je m'en serai rendu digne.
Je prie qu'elle apporte avec elle ce qu'il faudra de charme extérieur pour qu'elle ne laisse place à aucun regret ; mais je prie surtout qu'elle vienne avec une âme excellente, qu'elle apporte une grande vertu, qu'elle vaille beaucoup mieux que moi, qu'elle m'attire en haut, qu'elle ne me fasse pas descendre, qu'elle soit généreuse parce que souvent je suis pusillanime, qu'elle soit fervente parce que je suis tiède dans les choses de Dieu, qu'elle soit compatissante enfin, pour que je n'ai pas à rougir devant elle de mon infériorité.
Ne m'abandonnez pas, Seigneur, faites que je sois aimé ; Vous le savez, ce n'est pas seulement de la douceur que je cherche dans l'Amour, c'est le mépris de toute bassesse, c'est la force de combattre pour le Bien, pour le Vrai."
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En attendant l'âme sœur
Le bienheureux Ozanam composa cette prière alors qu'il était fixé sur sa vie professionnelle, sur son champ d'action apostolique, mais toujours pas sur son état de vie. Il hésitait à entrer chez les Dominicains, mais la Providence lui indiqua d'attendre la volonté de Dieu.
C'est ainsi qu'il rencontra celle qui devait devenir sa femme, et correspondait bien à la demande de sa prière...
Amélie et Frédérique Ozanam : la rencontre
L’Église fête le 9 septembre le bienheureux Frédéric Ozanam. Le fondateur des Conférences de Saint-Vincent-de-Paul est plus connu que son épouse, Amélie, et son œuvre a occulté leur mariage. Une histoire d’amour passionnée, qui les a conduits à une charité toujours plus grande.
Mariage pluvieux, mariage heureux ? La pluie tombe à torrents, ce mercredi 23 juin 1841, sur le pavé lyonnais. Il est 10h du matin, et Frédéric Ozanam, 28 ans, épouse Amélie Soulacroix, 21 ans, en l’église Saint-Nizier. Amélie porte un « costume de mariée tout simple, selon son caractère », décrit sa mère, avec un voile de tulle, immense, sans dentelle, et une couronne de roses, de fleurs d’oranger et de jasmin tressés. Le marié offre un visage régulier, volontaire. Des sourcils fins encadrent des yeux bleus dont héritera leur fille Marie. « Elle est grande, elle est sublime, pieux époux, la mission que Dieu vous confie ! », s’exclame l’abbé Alphonse Ozanam, frère du marié, qui reçoit leur consentement. Paroles prophétiques !
Pourtant, le mariage n’était pas leur tasse de thé. Ni à l’un, ni à l’autre. « Le mariage n’est souvent que de l’égoïsme à deux », écrit à 25 ans Frédéric à l’un de ses amis. À cause de cette « fatalité du ménage », il juge que la plupart des jeunes chrétiens, auparavant si généreux, négligent les « bonnes œuvres » dès qu’ils se glissent la bague au doigt.
Quant à Amélie, elle vit très heureuse au sein d’une famille aimante. Mais elle voit tant de femmes soumises et malmenées en ménage qu’elle se montre peu pressée d’emprunter cette voie. Avec trois amies, elle fonde même par plaisanterie « la sainte alliance de celles qui ne veulent pas se marier ». Plus sérieusement, elle écrit : « Je me voyais bien fille, à m’occuper de mon petit frère Théophile. » Celui-ci est malade et paralysé des jambes.
C’était compter sans cette rencontre du 31 décembre 1839. Le jeune professeur à la chaire de droit commercial est présenté au recteur de l’Académie de Lyon, Monsieur Soulacroix. Sa fille Amélie laisse «Théo», étendu sur son lit, ouvrir le cadeau qu’on vient de lui offrir. Témoin de la scène, Frédéric est bouleversé par cette attention et la grande affection qui unit le frère et la sœur.
Plus tard, il écrira à sa fiancée : « Ce fut alors, Mademoiselle, que tout fut consommé pour moi. […] Dans celle qui jusqu’ici ne m’était qu’une jeune et aimable étrangère, je vis ma compagne tutélaire des années futures ». Sitôt reçu (premier !) à l’agrégation de lettres, il demande sa main, le 21 novembre 1840.