COMMUNAUTE RELIGIEUSE A MARTIGUES
Notre Dame de la Délivrande
PRESENTATION DE LA CONGREGATION DOMINICAINE MISSIONNAIRE DE NOTRE DAME DE LA DELIVRANDE
L’histoire de la Congrégation est liée à l’histoire de l’île de la Martinique, où l’esclavage a été pratiqué pendant de longues années marquant de manière profonde plus de soixante pour cent de la population.
Comment, après l’abolition de l’esclavage en 1848, restituer aux fils et aux filles d’esclaves leur entière dignité humaine ?
C’est dans ce contexte qu’apparaît Laure Sabes, notre Fondatrice.
Née dans une famille bourgeoise le 25 juillet 1841, tout la destine à mener la vie mondaine et futile des jeunes créoles fortunées de cette seconde moitié du XIXème siècle.
La famille jouit d’une certaine aisance et ses membres sont unis par une étroite affection.
Elevée dans les écoles destinées aux enfants de la bourgeoisie, elle y est formée à la pratique des vertus chrétiennes.
Elle est pleine de vie, exubérante, et est attirée par les belles toilettes, les soirées mondaines et les fêtes fréquentes où l’on aime à imiter Paris.
Peu à peu cette vie dissolue l’envahit… Elle laisse tomber la prière, et néglige sa vie avec Dieu.
Mais la nuit de Noël 1862, elle fait une expérience inattendue de conversion.
Le soir du 24 décembre, au cours du sacrement de la Réconciliation, elle reçoit une lumière fulgurante qui va irradier sa vie et faire d’elle un témoin de l’amour de Dieu, dont elle a découvert la puissance de la miséricorde.
C’est là, en Martinique, aux pieds de Notre Dame de la Délivrande, qu’elle va se convertir et s’engager à suivre le Christ, pour le servir de toutes ses forces.
Qui est Notre Dame de la Délivrande ?
Le 14 mars 1851, Monseigneur Le Herpeur, premier évêque de l’île s’embarque à Brest pour rejoindre son diocèse.
Au cours de la traversée, le voilier essuie une forte tempête.
L’équipage et les passagers sont dans un péril extrême.
L’évêque, au nom de tous, supplie le ciel de leur venir en aide…
Comme le salut se fait attendre, Monseigneur Le Herpeur se souvient de la
Vierge miraculeuse qu’on n’invoque jamais en vain dans sa Normandie, sous le nom de ‘’Notre Dame de la d’El Yvrande’’.
Il promet de lui consacrer la Martinique, de lui ériger un sanctuaire et d’organiser un pèlerinage à son honneur si elle les sauve du naufrage.
Soudain le vent tombe, la mer se calme.
Une fois de plus Marie délivre du danger ses enfants.
Le reste du voyage se poursuit sans à-coups et le 25 Avril 1851, le voilier accoste à Fort de France.
Aussitôt installé, Monseigneur Le Herpeur n’a de cesse de trouver un lieu favorable à la réalisation de ses projets…
Et c’est à Morne-Rouge que les circonstances le conduisent.
Il y érige un sanctuaire et dès lors les pèlerinages sont organisés et Notre Dame de la Délivrande est proclamée patronne de la Martinique par Monseigneur Le Herpeur.
C’est donc là, dans ce sanctuaire que le Seigneur attendait Laure Sabes, ce 24 décembre 1862.
Découvrant désormais la présence du christ dans le regard de tout être humain, de tout être souffrant, seul, ou humilié, elle va se mettre au service de ses frères les plus pauvres de cette société martiniquaise.
La marginalité des Noirs, le désarroi des esclaves, leur absence de connaissance de Dieu, tout cela va la bouleverser et la faire se lever comme un prophète pour élever la voix là où personne n’agit.
Saisie comme une sorte d’urgence, avec sa sœur Hermance qu’elle entraîne dans son sillage, elle va s’engager à soulager les misères de ces esclaves abandonnés à leur triste sort et travailler à leur libération, afin que s’ouvre devant eux un chemin de justice, de paix et d’amour.
Elle va dès lors s’arracher à ses richesses, à sa vie mondaine, à sa culture, à son milieu familial, ses amies, ses relations pour être solidaire de tous ces hommes que la misère défigure.
Le 2 février 1868, elle va fonder avec quelques compagnes, sous les conseils du Père Dufrein, alors curé de la paroisse de Morne-Rouge, une Congrégation qui va s’occuper d’œuvres caritatives, et pour la première fois dans l’île, va accueillir des jeunes filles de couleur, qui n’étaient pas admises dans les Congrégations de l’époque.
C’est la naissance des Filles de Notre Dame de la Délivrande.
« Nous parcourions les campagnes, catéchisant les ignorants, disposant les adultes à la réception des sacrements de pénitence et d’Eucharistie, visitant les malades, consolant les affligés, et préparant en quelque sorte les voies à l’accomplissement des desseins du Seigneur. »
Dès cet instant, l’aventure spirituelle de Laure Sabes deviendra génératrice de foisonnantes autres aventures humaines et spirituelles.
Les difficultés et les épreuves ne lui manqueront pas : difficultés anticléricales, catastrophes naturelles (séismes, tragédie de la montagne Pelée…)
Mais femme de cœur, combative, généreuse audacieuse, elle va aller au-delà de toutes les difficultés pour que vive sa Congrégation.
Appelée en France en 1884 par Monseigneur Fava, évêque de Grenoble, elle va y implanter sa Congrégation et ce sera le début d’une mission évangélique universelle, sans frontières, au service des petits et des pauvres.
France, Egypte, Italie, tels sont les premiers pays où elle est allée rejoindre ses frères pauvres pour y fonder des fraternités universelles et y relever les plus faibles.
Aujourd’hui, affiliées à l’Ordre de Saint Dominique depuis 1941, la Congrégation continue l’œuvre d’évangélisation, de communion, de réconciliation, laissée par Laure Sabes, pour qu’à sa suite celles-ci fassent tomber les barrières et combattre toute forme d’injustice quelle qu’elle soit.
Tour à tour, ou simultanément enseignantes, infirmières, aides-soignantes, catéchistes, permanentes en pastorale, actives autant que contemplatives, les sœurs gardent leur charisme initial en essayant de le réactualiser et de l’adapter dans les lieux où elles se trouvent pour répondre aux appels de l’Eglise et du monde.
Elles sont implantées en Martinique, en France, en Egypte, en Italie, au Liban, en Suisse et à Sainte Lucie.
Née au creuset de deux cultures, la Congrégation a toujours eu pour objectif de permettre à des milieux divers de se rencontrer sans distinction de langues, de religions ou de catégories sociales.
Cette diversité est une richesse entraînant des échanges bénéfiques tant au niveau de la vie spirituelle que des actions à mener.
Les apports des différents milieux, en faisant tomber les barrières, favorisent le dialogue, la charité et l’estime mutuelle.
Au cœur de la vie des Sœurs se trouve Marie. Elle est leur modèle. L’amour qu’elles lui vouent les conduit à aller à sa rencontre au quotidien par la prière.
Elles lui demandent d’intercéder pour nous et pour tous nos frères auprès de Jésus.
Ainsi se perpétuent la méditation du Rosaire et le culte de Notre Dame de la Délivrande.
Depuis 1941, Saint Dominique oriente leur vie.
Elles puisent dans son charisme les lignes de force pour leur vie missionnaire, spirituelle et apostolique.
Depuis 1999, des laïcs sont associés à la Congrégation.
En France, les sœurs assurent la Pastorale des jeunes migrants.
En Egypte, elles enseignent surtout à des élèves musulmanes, ce qui implique dialogue dans un climat de justice, de paix er de fraternité. A Port Saïd, elles partagent avec une autre Congrégation le travail dans une Clinique.
Aujourd’hui, les sœurs sont convaincues que l’Esprit qui poussait hier Laure Sabes, est là avec elles pour les aider à répondre aux besoins de leur temps dans la fidélité à l’Evangile.
A Martigues, la communauté comprend quatre sœurs :
Sœur Marlène Marie Emerancienne, Soeur Yolaine, Sœur Nicaise Marie Duragrin et Soeur Saint Jacques.
Dominicaines Missionnaires de Notre-Dame de la Délivrande
2, boulevard Joliot Curie
Les Sœurs Dominicaines Missionnaires de Notre-Dame-de-la-Délivrande
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http://martinique.catholique.fr/les-soeurs-dominicaines-1649
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