>

POURQUOI SOMMES-NOUS AUJOURD'HUI DANS CETTE EGLISE ?

  • PAROISSE DE MARTIGUES
Homélie de Pierre Laurent dimanche 9 août

Homélie de Pierre Laurent dimanche 9 août

Pourquoi sommes-nous venus ce soir – ce matin dans cette église ? Nous avons arrêté nos tâches en cours, nous nous sommes préparés, nous avons peut-être laissé  une partie de notre famille, de nos amis pour venir à ce rassemblement dominical. Pourquoi ?

Par habitude – par tradition – par devoir – pour rencontrer la communauté – pour remercier  Dieu– pour prier à une intention particulière – pour recevoir la Parole et le pain … certainement un peu pour toutes ces raisons. Mais cela ne représente que très partiellement ce qui s’accomplit à chaque messe et qui demeure, même pour des croyants,  un mystère : la présence du Christ pour nous, parmi nous.

 

A  chaque  messe, nous revivons cette route faite par le peuple choisi par Dieu depuis l’origine et nous commençons par écouter un texte de l’ancien testament. Aujourd’hui, il s’agit du grand prophète Elie qui vient de mettre son Dieu à l’épreuve face aux  prêtres païens de la reine Jézabel. Il veut par-là prouver la force, la grandeur et la suprématie de son Dieu et surtout  assumer sa propre vengeance. Traqué par ses adversaires et obligé de se réfugier au désert, Il reconnaît « je ne vaux pas mieux que mes pères, reprends ma vie »  c’est aussi ce que nous disons dans notre prière pénitentielle et Dieu nous dit comme à Elie « lève-toi et mange, autrement le chemin sera trop long pour toi» le pain apporté par l’ange à Elie était déjà préfiguration de notre Eucharistie,   pain de force, pain de la route, pain qui redonne confiance en la miséricorde de Dieu.

 

Mais le mystère de la messe est bien au-delà. Pour l’approcher, il nous faut tout d’abord avoir conscience de la valeur de notre condition d’homme  que Dieu n’a pas hésité à prendre en faisant naître son Fils d’une femme. Il nous faut aussi écouter et mettre en éveil  tous nos sens pour vivre et nous rapprocher de ce mystère que nous allons vivre.   Il faut nous libérer, nous reconnaître libres, libres de nos actes mais aussi de tous nos aprioris qui nous amènent, à douter,  à récriminer comme nous dit Jésus dans le texte d’Evangile. Nous avons aussi à  rendre grâce  pour l’action du Père en nous qui nous a amené à la foi.

Cette foi qui nous fait reconnaître le corps du Christ dans le pain que nous mangeons, ce pain qui nous est donné pour la vie éternelle.

 

« Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi a la vie éternelle moi je suis le pain de vie»

 

Cette simple phrase de Jésus devrait bouleverser complétement notre vie, notre manière de penser et d’accueillir les événements de notre vie : si nous croyons en Jésus pain de vie nous avons déjà la vie éternelle !

 

Nous participons à une re-création par Jésus «  pain vivant,» le vieil  Adam qui est en nous retrouve  l’immortalité, le don suprême de  Dieu passe par la chair, cette chair dont Jésus nous annonce la résurrection au dernier jour.

C’est le plan bienfaisant de Dieu pour l’homme : La vie éternelle dès aujourd’hui, la résurrection au dernier jour.

 

Les programmes télévisés pour enfants et jeunes montrent une autre réalité, leurs  personnages   meurent, se désintègrent  et se réaniment dans l’instant  sans changer d’aspect  avec des super pouvoirs pour poursuivre leur vie dans un monde qui ne change pas, où le mal est toujours présent, actif et puissant. Elles veulent faire croire à un monde  immuable  composé de bons et de méchants. Un monde où il n’y a pas de vieillissement et surtout sans la mort.

 

Ainsi lorsque nous célébrons des funérailles, nous n’avons que très peu de jeunes enfants dans l’assistance.  C’est souvent par décision des parents que les enfants sont empêchés d’assister aux funérailles, quitte à leurs raconter sur la mort des histoires tout à fait abracadabrantes qui risquent de nuire un jour à la confiance qu’ils peuvent avoir dans les adultes.

 

Jésus, fils de Marie, est mort et ressuscité pour la vie éternelle, cette vie éternelle il nous la communique aujourd’hui même si nous devons passer aussi par la mort pour qu’il nous ressuscite  au dernier jour. Saint Paul appelle cela « notre délivrance » qui a été marquée par la venue en nous de l’Esprit depuis notre baptême et cette intimité de l’Esprit  influence notre comportement, nos actes, nous amène à vivre dans  l’amour à la suite du Christ.

 

Dans cette période estivale, si nous disposons d’un peu de temps, je pense que le psaume de ce jour dont on fera une lecture suivie durant trois dimanches consécutifs, peut être une bonne méditation pour commencer nos journées :

 

« Je bénirai le Seigneur en tout temps sa louange sans cesse à mes lèvres. »

« Je cherche le Seigneur, il me répond ; de toute mes frayeurs il me délivre. ».

« Goutez et voyez ; le Seigneur est bon. »

« Qui regarde vers lui resplendira, sans ombre ni trouble au visage. »

 

@paroissemartig © 2010 -  Hébergé par Overblog