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NOUS CELEBRONS LA PLUS GRANDE FETE EN L'HONNEUR DE LA VIERGE MARIE

  • PAROISSE DE MARTIGUES
NOUS CELEBRONS LA PLUS GRANDE FETE EN L'HONNEUR DE LA VIERGE MARIE

Homélie de Pierre Laurent Assomption de la Vierge Marie.

 

L’année liturgique est ponctuée de nombreuses célébrations dédiées à la Vierge Marie, mais parmi toutes ces solennités, fêtes, mémoires, il y a en une qui revêt un aspect particulièrement solennel qui donne lieu aussi à un jour férié en France c’est, celle que nous fêtons aujourd’hui, la fête de l’assomption de la Vierge Marie. Les écritures ne disent rien de l’assomption et c’est d’ailleurs le texte de la visitation dans St Luc qui nous est proposé comme lecture en ce jour.

 

D’où vient cet attachement du peuple de Dieu à cette fête dont on retrouve des traces de célébration en orient et en occident depuis le 5ème siècle bien que l’Eglise ne l’ait officiellement reconnue qu’en  1950 sous le pontificat de Pie XII. Ainsi en France dans la cathédrale d’Angers édifiée au XIIème siècle, nous pouvons voir un vitrail de la dormition ( qui est l’autre nom de l’assomption qui a été gardé par nos frères orientaux).

 

Les  croyants, de génération en génération ,ont ressenti en eux, en partageant le pain Eucharistique, cette transformation profonde qui vient de la présence intime du Christ et en  priant Marie la mère de Jésus  qui l’a porté et à qui elle a donné un visage, un corps, ils ont vu en Marie un modèle au regard de Dieu pour l’humanité. Notre texte d’Evangile  conforte cette thèse. Marie se dépêche de quitter Nazareth  pour les monts de Judée afin d’assister sa cousine qui connaît une grossesse tardive. Il est important de suivre très précisément le déroulement de cette rencontre : Marie salue sa cousine, rien ne nous est dit du contenu de ce salut mais c’est Jean Baptiste qui tressaille dans Elisabeth à ce salut et ce tressaillement remplit Elisabeth de l’Esprit Saint, Elisabeth se met alors à prophétiser, « heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui fut dites de la part du Seigneur ». Marie porte en elle celui qui a été conçu du Saint Esprit. L’Esprit saint s’est servi du ventre de Marie et d’Elisabeth, pour prendre chair et la chair corruptible prend tout son sens en devenant  corps spirituel.

 

Cette année, dans le cadre du parcours « aller au cœur de la foi », nous avons travaillé sur le   credo en nous appuyant sur un recueil de conférences données par notre archevêque. Nous avons constaté que, parmi les affirmations de notre profession de foi, il y en a deux particulièrement difficiles à faire admettre à notre monde moderne : « je crois en la résurrection de la chair et à la vie éternelle ».

 

Un sondage récent paru dans le journal « la Croix » confirme cette difficulté, même les personnes qui se déclarent chrétiennes et même pratiquantes sont nombreuses à dire ne pas croire en la résurrection.

 

Que dit St Paul aux corinthiens : il est dommage que notre lecture n’inclue pas le verset qui précède notre texte, « si nous qui sommes dans le Christ n’avons d’espoir que cette vie, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes. Mais non , le Christ est ressuscité d’entre les morts pour être parmi les morts le premier ressuscité ».

 

Jésus est venu dans notre monde pour régénérer l’homme : d’Adam, le glaiseux, il fait une créature spirituelle habitée par l’Esprit de Dieu.   

 

Dieu se fait pleinement homme et pour cela il vient dans une matrice humaine, le ventre d’une femme, Marie, qui enfante, comme toute les femmes , un mortel. Dieu prend complètement la condition humaine jusqu’à la mort, la mise au tombeau pour éliminer la mort de l’intérieur et la transformer en vie. Jésus ,conçu de l’Esprit saint, devient homme et meurt pour faire éclater la vie et protéger l’humain de la mort. Les effets du plan bienfaisant de Dieu pour sa créature se révèlent en Jésus Christ mort et ressuscité, venu pour racheter tous les vivants de la mort.

 

Les récits de résurrection et eschatologiques nous aident à penser une vie après la mort, la résurrection de la chair et la vie éternelle mais il est logique que la réflexion du croyant se tourne vers la Théotokos, la mère de Dieu, l’humble servante qui a entièrement consacré sa vie son corps au plan de Dieu.

 

Elle est avec Jean le baptiste la collaboratrice de Dieu dans l’exécution de son plan de salut. Elle est pleinement femme mais aussi prototype de ce que Dieu a planifié pour sa création toute entière. Elle est déjà passée de l’être mortel à l’être achevé. Elle nous montre que la résurrection de la chair n’est pas accessoire mais composante du plan de Dieu, que notre corps est élément constitutif de nous même et qu’il est important aux yeux de Dieu.

 

Marie est le modèle d’un corps charnel abouti, à l’épanouissement total, prémices du corps glorieux. L’assomption est ce signe.

La  réponse qu’elle fait sous forme de prière à sa cousine Elisabeth en témoigne. Ce magnificat que Marie puise au cœur des écritures et qui en quatre points nous indique la route pour tourner nos corps de chair vers le corps de gloire qui nous est promis en Jésus Christ.

 

La joie dans la foi… mon âme…

La confiance dans la fidélité de Dieu… il relève Israël, il se souvient de son amour…

L’action de grâce pour l’œuvre et le don de Dieu… le Seigneur fit pour moi…

La prédilection de Dieu pour les petits et les pauvres. Il comble de biens… il relève les pauvres…

 

 Saint Augustin parlait dans ses sermons de « chanter l’Alléluia dans les soucis afin de pouvoir un jour le chanter dans la paix ». Comme nous le montre Marie, l’au-delà n’est pas dans un autre chant que celui que nous pouvons entonner dès à présent.

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