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SUR LE SYSTÈME ÉCONOMIQUE ET FINANCIER ACTUEL (13)

  • PAROISSE DE MARTIGUES
SUR LE SYSTÈME ÉCONOMIQUE ET FINANCIER ACTUEL (13)

15. L’argent lui-même est en soi un bon outil, comme c’est le cas de beaucoup de biens dont dispose l’homme : c’est un moyen mis à la disposition de sa liberté et qui sert à accroître ses possibilités.

 

Toutefois, ce moyen peut facilement se retourner contre l’homme. De même, la financiarisation du monde des affaires, en permettant aux entreprises d’accéder à l’argent grâce à l’entrée dans le champ de la libre négociation en bourse, est en soi quelque chose de positif. Cependant, ce phénomène est aujourd’hui susceptible d’accentuer une mauvaise financiarisation de l’économie ; il fait en sorte que la richesse virtuelle, principalement concentrée sur des transactions caractérisées par une intention de pure spéculation et sur des transactions à haute fréquence (high frequency trading), attire à elle des capitaux en trop grand nombre, les soustrayant ainsi aux circuits vertueux de l’économie réelle.

 

Ce qui avait été prédit, voici plus d’un siècle, est malheureusement devenu maintenant réalité : le revenu issu du capital porte maintenant atteinte au revenu issu du travail qu’il risque de supplanter tandis que celui-ci est souvent relégué en marge des intérêts majeurs du système économique. Il s’ensuit que le travail lui-même, avec sa dignité, devient non seulement une réalité toujours plus menacée, mais perd aussi sa qualification de « bien » pour l’homme, devenant ainsi un simple moyen d’échange à l’intérieur de relations sociales inégales.

 

Dans cette inversion d’ordre entre les moyens et les fins, qui fait passer le travail de l’état de bien à celui d’« outil », et l’argent, de celui de moyen à celui de « fin », se trouve précisément le terrain fertile d’une culture « de déchets » ; celle-ci, sans scrupules et de manière amorale, a marginalisé de nombreuses populations, les privant d’un travail décent et les rendant ainsi « sans perspectives, sans voies de sortie » :

 

« Il ne s’agit plus simplement du phénomène de l’exploitation et de l’oppression, mais de quelque chose de nouveau : avec l’exclusion reste touchée, dans sa racine même, l’appartenance à la société dans laquelle on vit, du moment qu’en elle on ne se situe plus dans les bas-fonds, dans la périphérie, ou sans pouvoir, mais on est dehors. Les exclus ne sont pas des ‘exploités’, mais des déchets, ‘des restes’ ».

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