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MARIE NOËL À L'ANNONCIADE

  • PAROISSE DE MARTIGUES
MARIE NOËL À L'ANNONCIADE
Photos Alain Espinosa.
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Huguette Lasalle a sans doute si profondément partagé les émotions de Marie Noël dans ses "notes intimes" qu'elle a fait siens les émerveillements comme les inquiétudes ou les doutes de cette poétesse d'exception au point qu'on ne voit plus en elle une "interprète" mais qu'elle devient la voix même de Marie Noël dont elle a toute l'apparence. Les martégaux nombreux qui ont assisté à cette belle soirée ont été séduits par son talent soutenu brillamment par la harpe d'Emily Roux-Rosier.

Marie Noël, pseudonyme de Marie Rouget, dite « La fauvette d'Auxerre » est une poétesse et écrivain française, née le 16 février 1883 à Auxerre, décédée le 23 décembre 1967 à Auxerre également où elle est inhumée.

Mon Dieu, je ne vous aime pas…



Mon Dieu, je ne vous aime pas, je ne Ie désire même pas, je m'ennuie avec vous
Peut-être même que je ne crois pas en vous.
Mais regardez-moi en passant.
Abritez-vous un moment dans mon âme, mettez-la en ordre d'un souffle,
sans en avoir I'air, sans rien me dire.
Si vous avez envie que je croie en vous, apportez-moi la foi.
Si vous avez envie que je vous aime, apportez-moi l'amour.
Moi, je n'en ai pas et je n'y peux rien.
Je vous donne ce que j'ai : ma faiblesse, ma douleur.
Et cette tendresse qui me tourmente et que vous voyez bien...
Et ce désespoir... Et cette honte affolée...
Mon mal, rien que mon mal...
C'est tout !
Et mon espérance !

 

Quelquefois aussi, je me présente à Dieu comme une porteuse de peine chargée
de tous les fardeaux du voisinage et je lui dis :
« Ne faites pas attention à moi. Je ne peux pas vous plaire.
Regardez seulement les souffrances que je vous apporte
comme un pauvre commissionnaire qui vient de la part des autres :
Voici le mal de mon père, voilà celui de mon ami,
celui de tel ou de tel autre... »

Vous voilà, mon Dieu. Vous me cherchiez ?
Que me voulez-vous ? Je n'ai rien à vous donner.
Depuis notre dernière rencontre,
je n'ai rien mis de côté pour vous.
Rien... pas une bonne action. J'étais trop lasse.
Rien... Pas une bonne parole. J'étais trop triste.
Rien que le dégoût de vivre, l'ennui, la stérilité.
- Donne !
- La hâte, chaque jour, de voir la journée finie, sans servir à rien ;
le désir de repos loin du devoir et des œuvres,
le détachement du bien à faire, le dégoût de vous, ô mon Dieu !
- Donne !
- La torpeur de l'âme, le remords de ma mollesse
et la mollesse plus forte que le remords...
- Donne !
- Le besoin d'être heureuse, la tendresse qui brise,
La douleur d'être moi sans recours.
- Donne !
- Des troubles, des épouvantes, des doutes...
- Donne !

- Seigneur ! Voilà que, comme un chiffonnier,
Vous allez ramassant des déchets, des immondices.
Qu'en voulez-vous faire, Seigneur ?
- Le Royaume des Cieux.

 

Prière de Marie Noël, extraite de "Notes intimes, prière d'un pauvre"

MARIE NOËL À L'ANNONCIADE

Pour saisir l'originalité du contenu de ce livre, rien de mieux que l'avant-propos de l'auteur : "Je savais bien qu'un jour il me faudrait en découdre. Me dire, à moi-même d'abord, puis à qui veut l'entendre, les raisons souterraines d'une étrange complicité qui lie depuis plus de dix années un prêtre [l'auteur] encore jeune à une vieille femme déjà morte. Deux êtres dissemblables et que tout séparait : l'inviolable frontière qui court entre la vie et la mort, on l'a dit, puisque Marie Rouget, "en poésie Marie Noël", comme le rappelle sa simple épitaphe, mourut un soir de décembre 1967, âgée de quatre-vingt-quatre ans, et je n'étais encore qu'un jeune enfant. Comment me suis-je, beaucoup plus tard, lié à cette dame vénérable qui, de l'extérieur, semblait un monument de littérature et de piété, comment m'a-t-elle même dicté certains choix essentiels, comment tant de fois a-t-elle pu, par-delà l'affreux fossé du tombeau, me consoler, m'encourager, m'aiguillonner ? Quel mystère dort dans ces textes, qu'un jour ont réveillé les questions angoissées d'un jeune homme ? (...) Il faut chercher ailleurs : dans la foi, je veux dire dans cette lutte contre Dieu que, depuis Jacob, livrent tous les croyants, d'où ils sortent à la fois vainqueurs et blessés."

MARIE NOËL À L'ANNONCIADE
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M
Merci de ce cadeau très beaux et profonds instants de grâce avec ce son pur et transportant qu’est la harpe je me suis sentie élevée écoutée et entendue par chacun des mots
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P
Marie Noël mérite d être connue Merci à ceux qui ont contribué à ce spectacle !
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