JE METS DEVANT TOI LE BONHEUR ET LE MALHEUR
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« Je mets devant toi le bonheur et le malheur » dit Dieu par la bouche de Moïse dans le livre du Deutéronome au chapitre 30.
Entre le bonheur et le malheur, que choisissez-vous ?
Le bonheur, bien sûr. Le chemin du juste, le chemin de celui qui cherche chaque jour à ajuster sa vie à la parole de Dieu. Le chemin de la douceur et de la bienveillance, le chemin des relations conciliantes et fraternelles selon les mots de l’apôtre Jacques, le chemin de la sagesse, le chemin d’une vie chrétienne authentique à la suite du Christ.
Mais attention ! dit le Sage. Sur ta route, tu trouveras ceux qui méditent le mal et te tendent des pièges, ils mettront à l’épreuve ta foi et ton choix. « Moquons-nous de lui, disent-ils, humilions-le devant tout le monde, nous verrons s’il tiendra dans sa foi. Condamnons-le à une mort infâme, et nous verrons si Dieu viendra le délivrer ».
Frères et sœurs, le chemin du bonheur et de la sagesse est un parcours d’obstacles, la vie chrétienne est un combat.
Nous pouvons discerner trois sortes de combat.
UN : le combat qui nous expose à des ennemis extérieurs. C’est le combat que décrit le livre de la Sagesse, celui que nous livre les amis du mal, les ennemis de Dieu. Ce combat nous appelle à la douceur et au pardon, à la force d’âme, avec la grâce de l’Esprit Saint.
DEUX : le combat que nous livre le Tentateur qui excite en nous les convoitises, les jalousies qui divisent les communautés, les relations d’amitié, les couples et les familles. L’apôtre Jacques les dénonce, au nom de l’Evangile.
TROIS : le combat intérieur, contre les forces qui déchirent douloureusement notre cœur. Des pensées impures, des humeurs inamicales, des colères rentrées, des idées méchantes et malveillantes, des images de soi remplies d’orgueil, que sais-je encore ! Le Seigneur nous a donné les armes pour que l’Esprit Saint les combatte en nous. Ces armes sont le jeûne et la prière.
Le Christ, le Fils de Dieu, l’envoyé du Père, a mené ce combat dans sa chair, le combat de Dieu en notre humanité. Nous le voyons dès le début de l’Evangile, au désert, où il est tenté par le démon et livre contre lui son premier combat public. L’ultime combat sera celui de la Croix, il l’annonce à ses apôtres : « Le Fils de l’Homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront ».
Le combat de la vie chrétienne, le Christ l’a livré pour nous, et en Lui nous sommes vainqueurs. Chrétiens, nous choisissons de marcher derrière lui, nous choisissons la vie, le chemin du bonheur.
Pour nous dire le chemin, l’évangile de ce jour nous offre deux figures : celle du serviteur et celle de l’enfant.
La figure du serviteur : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le serviteur de tous ». Le chemin du bonheur, c’est le service. Le service dans l’humilité. Le service qui ne demande aucune reconnaissance. Le service qui ne met pas en avant, mais à la dernière place. Voilà la joie parfaite, disait François d’Assisse au frère Léon.
La figure de l’enfant. Pour illustrer son enseignement, le Christ fait venir un enfant, le place au milieu d’eux et dit : « Qui accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qui l’accueille ». Le chemin du bonheur, c’est l’accueil du plus petit. Le bonheur d’une communauté, c’est l’accueil du pauvre. Que le petit soit au cœur de votre communauté. Il ouvre la source de la générosité et du don, la source de l’amour.
Témoignage du pape François : il a accueilli des membres de l’association Lazare, colocation de gens de la rue avec des jeunes professionnels, accueillis quelques heures au Vatican. Le pape nous disait : « Ça fait du bien ! ».
Témoignage du père Joseph Wrezinski : « Les pauvres nous évangélisent ».
Témoignage de Marc et Patou accueillis à la messe dominicale. « La messe, c’est plus pareil ! »
En cette rentrée universitaire, vous posez les bases de vos engagements de l’année. L’évangile de ce jour vous donne deux pistes :
- SERVIR : nécessite un mouvement de sortie de soi. Goûtez cette année la joie de servir.
- ACCUEILLIR : nécessite une ouverture du cœur, une ouverture de nos groupes toujours tentés pas l’entre soi, l’ouverture de nos communautés catholiques. Goûtez cette année la joie de la rencontre de l’autre, de l’autre différent.
A votre baptême et à votre confirmation, vous avez reçu l’Esprit Saint.
Qu’il vous inspire tout au long des jours de cette année. C’est ma prière avec vous et pour vous ce soir. AMEN.