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DIEU A TANT AIMÉ LE MONDE

  • PAROISSES DE MARTIGUES ET PORT DE BOUC
DIEU A TANT AIMÉ LE MONDE

Le cardinal Aveline nous offre avec cet ouvrage une petite théologie de la mission, qui fait la part belle au dialogue, à la rencontre, à la patience et à l'émerveillement. Un texte nécessaire et revigorant, qui redonne des ailes pour annoncer l'Évangile du salut.

 

" Ces pages expriment l'intime conviction que voici : aux prises avec les bouleversements de notre époque, rongée de l'intérieur par de multiples crises qui l'obligent à un redoutable mais salutaire travail de conversion, observant avec attention non seulement les nouveaux questionnements mais aussi les innombrables germes d'espérance qui surgissent en elle-même et au-dehors, l'Église doit une nouvelle fois, soixante ans après la tenue du concile Vatican II, approfondir sa compréhension de la mission que Dieu a voulu lui confier. Cette conviction, je l'ai acquise de manière à la fois existentielle, pastorale et théologique. Il nous faut apprendre à conjuguer l'urgence et la patience. L'urgence d'une charité qui sans cesse nous presse et la patience d'une fraternité qui lentement se tisse. "

 

Jean-Marc cardinal Aveline

Disponible à la librairie L’Alinéa :

DIEU A TANT AIMÉ LE MONDE

Catholicité et minorité heureuse, la mission selon le cardinal Aveline

Dans les locaux romains de la communauté de Sant’Egidio, le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, a présenté jeudi 2 mai son ouvrage « Dieu a tant aimé le monde. Petite théologie de la mission », intitulé en italien «Il dialogo della salvezza-Piccola teologia della missione», publié le 29 avril par la Librairie éditrice vaticane (LEV) du dicastère pour la Communication du Saint-Siège. 
 

Delphine Allaire – Cité du Vatican  

«Minoritaire, prophétique, critique et libre». Par ces quatre adjectifs aux accents programmatiques, le cardinal marseillais venu de la rive sud de la Mare Nostrum, qualifie la mission de l’Église dans un monde contemporain en prises avec les plus grands bouleversements. Un quadriptyque inspiré pour apprendre «à conjuguer l’urgence et la patience» convergeant toute deux vers la charité et la fraternité, sans prétention aucune «d’absoluité des religions». «Les idées murissant sur l’hummus de l’expérience», l’archevêque de la cité phocéenne, fils de la Méditerranée, propose une première partie biographique dans cet ouvrage paru en France en septembre 2023, coïncidant avec la venue du Pape à Marseille.  

L’objet de ce livre, rappelle Mgr Aveline ce jeudi soir à Rome, est la transmission de ses acquis en théologie et pluralité des religions pour mieux comprendre la mission de l’Église. Lui à qui le cardinal Coffy a confié en 1992 les rênes du projet de l'Institut de Sciences et Théologie des Religions (ISTR), fondé dans le sillage de la grande rencontre d’Assise. Quel autre lieu que Marseille et sa mosaïque de communautés pour l’accueillir, sourit Mgr Aveline, rappelant le bon mot du cardinal Roger Etchegaray: «À Marseille, on fait le tour du monde en 80 heures».

Le lien entre mission et révélation

«Réfléchissant, il m’est apparu que j’avais progressivement eu trois prises de conscience pour mieux comprendre ce qu’est la mission: le lien entre mission et révélation; le lien entre foi juive et foi chrétienne; la mission et vocation de l’Église à la catholicité», a expliqué le cardinal marseillais.

Nourri par le grand théologien suisse Hans Urs von Balthasar, Mgr Aveline rappelle combien la révélation est action et engagement, à l'instar de la mission. «Car Dieu a engagé avec l’humanité un dialogue, la mission de l’Église consiste aussi à engager un dialogue. Cela donne au mot dialogue une teneur théologique très grande et permet d’éviter les discussions infinies». «Le dialogue est le geste de Dieu dans sa révélation»,assure-t-il, développant le second point, crucial, du lien avec le peuple juif.   

Le judaïsme, racine du christianisme

Inspiré par Charles Péguy et Jules Isaac, Mgr Aveline rappelle combien la foi chrétienne est greffée sur la foi juive. «Un chrétien ne peut pas dire son identité sans conséquence face à une altérité constitutive. Celui qui n’est pas passé par la case du dialogue avec le judaïsme ne peut pas comprendre la façon chrétienne d’entrer en dialogue avec l’islam ou d’autres religions», relève-t-il, insistant sur le dialogue entre identité et altérité, qui est le seul à même de décentrer l’Église d’elle-même. Église, qui n’a d’ailleurs pas le monopole de la mission, précise-t-il. 

La troisième prise de conscience du cardinal dans son cheminement théologique et intellectuel n’est pas encore achevée, mais ouvre un grand chantier, celui de la catholicité de l’Église, l’une des quatre notes du Credo pour désigner l’Église. 

Catholicité et minorité heureuse

Trop souvent considérée comme une simple étiquette, «la catholicité est une vocation, comme la sainteté», remarque-t-il, citant les derniers travaux du Groupe des Dombes à ce sujet; «De toutes les nations... Pour la catholicité des Églises», novembre 2023. En somme, la catholicité est une certaine façon «de vivre la minorité heureuse», elle offre sa contribution aux questions de l’époque; elle n’est ni nostalgique ni malheureuse. Et le cardinal d’illustrer ce propos par l’exemple de sa propre mère, qui, le samedi, jour du sabbat, allait chez la voisine juive pour s’occuper des interrupteurs et du frigo sans poser des questions.

Les mémoires aux prises du pouvoir

«Beaucoup ont une mémoire heureuse de la convivialité et de la fraternité. Mais ceux qui ont le pouvoir préfère souvent attiser une mémoire douloureuse comme certains gouvernements d’Israël, qui ont préféré remplacer la mémoire heureuse des juifs séfarades pour la remplacer par la mémoire douloureuse des juifs ashkénazes», a-t-il affirmé, concluant devant l’assemblée: «Il vaut mieux une pauvreté offerte qu’une prospérité satisfaite. La catholicité, la mémoire heureuse de l’Église, permet de rester minoritaire certes, mais prophétique et critique, donc libre.»

Peu avant l’intervention de Mgr Aveline, sous les auspices de la colombe de la paix, symbole de la communauté de Sant’Egidio, en plein quartier du Trastevere, la «petite théologie de la mission» du cardinal marseillais a été commentée par un panel romain, composé du président de l’Académie pontificale pour la Vie, Mgr Vincenzo Paglia, du président de Sant’Egidio, Marco Impagliazzo, de la supérieure générale des sœurs missionnaires de la Consolata, sœur Lucia Bortolomasi, de la journaliste française, envoyée spéciale permanente à Rome de l’hebdomadaire La Vie, Marie-Lucile Kubacki, sous la conduite de Lorenzo Fazzini, directeur de la LEV.

Théologie de quartier et globalisation de la catholicité

«La mission commence là où Dieu décide de sortir. Le logos devient dialogue. Le premier missionnaire est Dieu lui-même qui se fait prochain», a remarqué le président de l’Académie pontificale pour la Vie, jugeant le petit livre «précieux» à la formation de tous les prêtres et laïcs. Inspiré par l’ouvrage, selon lui dépourvu de «théologie métaphysique» mais centré sur l’histoire du salut, Mgr Paglia a estimé que tout curé doit devenir «un théologien de quartier», et offrir «une vision qui doit faire vivre dans le quartier la communauté chrétienne». «Pour affronter la globalisation de l’indifférence, il y a besoin d’une globalisation de la catholicité», a-t-il noté.

La version italienne de l’ouvrage est parue le 29 avril à la Librairie éditrice vaticane (LEV). Elle est aussi présentée à Turin vendredi 3 mai et au festival biblique de Vérone, samedi 4 mai, en présence du cardinal.

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