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DIEU NE SAIT QUE BENIR, QUE NOUS AIMER POUR NOUS COMBLER

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Pour entrer pleinement  dans la Parole qui nous est proposée aujourd’hui,  nous ne devons pas nous attacher seulement aux dures paroles de Jésus à cette cananéenne. Il ne faut pas rentrer dans la suspicion envers Dieu, non Notre Dieu n’est pas un Dieu qui fait des différences, qui sépare, c’est un Dieu d’amour pour tous et pour chacun. Il nous tend la main et nous appelle par notre nom (Yad va schem).

 

Ces textes  sont annonce de la Bonne Nouvelle et participent à nourrir notre foi, ils nous parlent de l’accès au salut pour tous, de notre implication dans la venue du Royaume, de notre liberté face à l’appel de Dieu.

 

Jésus a décidé, peut-être comme nous en ce moment, de prendre des vacances. Il en a besoin car il a été déçu par le comportement de son peuple après la multiplication des pains. La foule, qui a reçu le pain et les poissons, n’a pas reconnu l’œuvre de Dieu et n’a voulu voir que son bien-être. Le texte nous dit que Jésus se retire à l’étranger, au sud Liban, au bord de la mer. Ce contexte idyllique est hélas immédiatement perturbé par les cris d’une femme cananéenne. Ces cris sont une ardente prière « kyrie eleison me » (Seigneur prend pitié de moi), acte de foi  d’une femme de ce  peuple,  pire ennemi des juifs alors que ces mêmes juifs, pharisiens, scribes et  docteurs de la loi  viennent de rejeter les paroles de Jésus.

Jésus se tait, les disciples, eux,  cherchent une solution immédiate « donne lui satisfaction » et qu’elle se taise, que nous poursuivions nos vacances tranquilles. Mais Jésus s’arrête, entre en relation pour lui dire, tu m’appelles Seigneur mais je suis un envoyé, j’ai une mission qui m’a été donnée par le Père, mon programme n’est que celui de Dieu.

 

Belle leçon d’humilité, on ne travaille pas pour Dieu ou pour son Eglise, on reçoit une mission de Dieu à la suite du Christ.

 

Jésus a mission de s’occuper des juifs pour que les juifs s’occupent des païens, c’est l’histoire du salut annoncé par les prophètes.

 

Mais Jésus  va jusqu’au bout et lui dit la vérité en face, il emploie pour cela le même qualificatif que les juifs donnent aux païens : « les chiens ».

 

Jésus vient de multiplier les pains pour les enfants d’Israël et il en est resté douze corbeilles, pour les 12 tribus d’Israël et il ne convient pas que ce pain soit donné aux petits chiens (petit amoindri la dureté de l’expression).

 

Mais cette femme, loin de se mettre en colère devant cette agression verbale, montre un certain humour et surtout une grande foi, « oui mais les chiens profitent des miettes qui tombent de la table de leurs maîtres ». Ouverture à une immense foi, les miettes qui tombent de la table de Jésus suffisent pour combler toutes les nations, elle entrevoit la puissance de l’amour de Dieu pour sa création. Elle vit en quelque sorte les noces de Cana, l’eau devient vin ; les miettes, festin. Par sa grande foi, cette femme ouvre directement le salut  aux païens,  comme le font la Samaritaine (St Jean),  le Centurion de Capharnaüm (St Matthieu). Elle accomplit les Ecritures, selon ce que nous avons entendu dans la  première lecture du prophète Isaïe (3ème sortie d’exil) ma maison s’appellera : « maison de prière pour tous les peuples » et dans le psaume « que tous les peuples te rendent grâce qu’ils te rendent grâce tous ensemble ».

 

L’accès direct à la foi sans passer par le judaïsme, ce qui est notre cas, est source de joie et d’allégresse mais pas d’orgueil. Cet accès à la foi implique une responsabilité envers nos frères qui ne connaissent pas ou n’ont pas reconnu  le Christ. C’est ce que nous dit St Paul, l’apôtre des nations : « les dons de Dieu et son appel sont irrévocables ».

 

Vous étiez loin de Dieu et grâce à l’aveuglement des fils d’Israël vous avez obtenu grâce et miséricorde mais cette grâce et cette miséricorde obtenues doivent vous amener à aller à la rencontre de chacun de vos frères pour leur dire et leur montrer l’amour de Dieu. Le royaume de Dieu est en marche et passe par nos peurs,  nos lâchetés, de nos manques mais ne s’arrête pas.

 

Dieu nous veut libre dans nos actes et dans nos vies. Pour affermir nos pas nous avons sa force, son soutien et sa bénédiction. Une petite anecdote à propos de la bénédiction de Dieu sur nous. Lors d’une rencontre avec  une personne malade à l’hôpital pour apporter la communion, le visiteur   conclut : « que Dieu vous bénisse », la malade avec un grand sourire: « que voulez-vous qu’il fasse d’autre » belle découverte, en effet Dieu ne sait que bénir, que nous aimer pour nous combler. Mais Dieu ne peut nous bénir que si nous entrons dans sa bénédiction, si nous acceptons qu’il mette son nom sur nous.

 

Pierre Laurent

 

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