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"JE VOUS AIME, JE SUIS VOTRE PERE"

  • PAROISSE DE MARTIGUES
  • HOMELIES
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Le premier texte de notre liturgie de ce jour nous fait découvrir ou redécouvrir Malachie, l’un des 12 petits prophètes de notre Bible. Malachie a vécu à une époque qui, bien que très lointaine (450 av JC), ressemble assez à celle où nous vivons aujourd’hui. A  cette époque,  les croyants étaient  un peu perdus et le découragement était   général, tout le monde paraissait perdre la foi, même le temple tombait en ruine et les prêtres peinaient à célébrer le culte. « Que fait Dieu ? » c’est la question que tous se posaient et qui est très présente aujourd’hui  aussi, y compris dans les communautés chrétiennes.
 
Dans ce petit livre de seulement 3 chapitres, Malachie fait son travail de prophète. Devant le découragement général, il cherche à redonner de l’énergie à son peuple et pour cela il annonce, dans la première phrase de son livre, ce que Dieu nous répète sans arrêt et correspond au cœur de notre foi : « Je vous aime, … je suis votre Père ».
 
À partir de cette affirmation, il est sans doute plus facile de comprendre, dans un sens positif, l’image de la fournaise ; l’amour de Dieu  nous prend et nous brûle, il fait disparaître en nous tout ce qui est sombre et misérable. L’amour brûlant de la miséricorde de Dieu, c’est cela qui doit nous faire garder foi et espérance. Malachie rappelle aussi que « le royaume de Dieu est en marche »,  il nous amène vers le jugement final qu’il compare au soleil. Le soleil, le grand luminaire qui préside au jour, réchauffe, guérit et donne couleurs à toutes choses mais  peut aussi provoquer de graves brûlures. Le soleil de Dieu, dont parle Malachie, est bien celui qui met au grand jour tout ce qui est caché et qui brûle, tout ce qui est sec et stérile en nous, ce qui est déjà mort, pour laisser toute la place à l’amour.  
Nous pouvons nous demander  que faire pour ne pas avoir trop de pertes au contact de ce feu ?  
 
Saint Paul, par son épitre aux Thessaloniciens, nous donne une réponse : « Vous savez ce qu’il faut faire pour nous imiter, nous n’avons pas vécu parmi vous dans l’oisiveté ». La démonstration qui suit doit être gardée dans son contexte afin que personne ne se sente blessé par les propos, il est moins facile aujourd’hui qu’au temps de Paul de trouver un travail. En ce temps-là, ceux qui cherchaient un emploi se réunissaient sur la place du village et ceux qui avaient du travail pour eux venaient les embaucher pour la journée à un salaire dont ils convenaient ensemble (cf. les ouvriers de la 11ème heures Mt20).
 
Le propos de Paul, par contre, reste d’actualité dans le sens où nous ne devons pas attendre oisivement la fin des temps. Il y a  une tâche pour chacun dans la construction de l’Eglise du Seigneur. Les anciens se rappellent certainement du père Aimé Duval, le Jésuite chantant, qui disait dans l’une de ses chansons « ton ciel se fera sur terre avec tes bras ».
 
En cette  journée nationale du Secours Catholique, il est intéressant de remarquer que, malgré son ministère de prédicateur qu’il assumait  jour et nuit, Paul tenait à travailler de ses mains et le  métier qu’il exerçait mérite aussi d’être noté. Il tissait des tentes en poils de chèvres. Il  participait ainsi à loger des familles de nomades, à les protéger de la chaleur, du froid, des bêtes…
 
Nous approchons de la fin de l’année liturgique, et nos textes nous parlent de la fin des temps. Alors que son heure approche Jésus nous dit, dans l’Evangile de Luc :  « Ne vous inquiétez du jour et de l’heure, soyez des hommes libres à part entière, ne cherchez pas de fausses assurances, ne suivez pas les imposteurs et les profiteurs, ne vivez pas dans la peur du monde qui vous entoure ».
 
Les catastrophes naturelles ou engendrées par l’homme ne sont pas des signes de fin, elles peuvent même être un moyen pour   les hommes de montrer leur fraternité. Pour un chrétien, Il y a toujours un avenir possible  si l’on s’appuie sur Dieu. La seule vraie catastrophe est de perdre la foi…  les apôtres disent à Jésus « Augmente en nous la foi ». Aujourd’hui disons aussi « augmente en nous la charité », pour que notre cœur brûle à l’unisson de l’amour du Père et nous conduise vers nos frères. Cette charité nous apportera, de surcroit,  le développement de notre foi et de notre espérance.
 
La démarche diaconat 2013 « servons la fraternité » s’appuyait au départ sur un slogan « nul n’est trop pauvre pour n’avoir rien à donner »   depuis la rencontre de Lourdes ce slogan c’est transformé pour devenir « nul n’est trop riche pour n’avoir rien à recevoir ». L’amour entre les hommes est une affaire de réciprocité, qui est mon prochain, de qui suis-je le prochain ?
 
Le mariage chrétien qui a pour modèle l’amour du Christ et de son Eglise reprend ce mouvement d’aller-retour  dans l’échange des consentements  : « Je me donne et je  te reçois ». Notre amour humain, malgré  ses limites et ses faiblesses, doit nous conduire à un lien fraternel universel  dont le point de convergence est le cœur du Père, là il sera  purifié et trouvera là sa pleine puissance.  
 
Pierre Laurent 
 
  « Ton ciel se fera sur terre avec tes bras. »
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