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LAISSEZ VOUS RECONCILIER AVEC DIEU !

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Un évêque en train de donner la communion à des mexicains qui tendaient la main à travers les grilles de la frontière.

 

 

La sortie du tombeau de Lazare est comme la préfiguration d’un événement qui va s’accomplir dans peu de temps et qui va tout changer. Après la mort et la résurrection du Christ, la mort n’aura plus le dernier mot, ceux qui sont morts ne seront qu’endormis dans le sommeil de la mort, en attendant d’être relevés, réveillés par le Christ.

 

Cet événement fondamental de Pâques change tout, car la mort n’est plus la fin de tout. Dieu ouvre pour nous une brèche dans le mur, et par ce passage nous avons la vie éternelle à notre portée. Bien sûr il est question de mort de notre corps, mais également de toutes les morts que nous vivons, que nous cherchons à traverser.

 

Ce mardi, une messe a été célébrée par des évêques américains à la frontière des Etats-Unis et du Mexique, une messe pour les 6000 personnes décédées en tentant d’entrer aux Etats-Unis. Cela se passait tout contre la frontière, et, sur une photo, on voit un évêque en train de donner la communion à des mexicains qui tendaient la main à travers les grilles de la frontière. Une image saisissante d’hommes et de femmes avides de recevoir le corps du Christ, l’aliment qui nous donne de recevoir pleinement Dieu et de vivre pleinement de Dieu, la vie éternelle à portée de notre main.

 

Recevoir ce Corps du Christ, c’était possible pour ces mexicains en souffrance, mais à travers une grille, sans pouvoir en vivre pleinement.

 

Vous avez le Corps du Christ à votre portée… mais est-ce que vous êtes sûrs que vous ne portez pas en vous des grilles qui vous limitent, des pierres lourdes à porter, des maux difficiles à vivre ? Quelles sont les grilles, les fermetures de votre cœur qui vous empêchent de recevoir pleinement le Corps du Christ, la communion ?

 

Mercredi soir, comme tous les mercredis de l’année, un prêtre, moi en l’occurrence, a été présent pendant une heure pour donner le sacrement de réconciliation, pour confesser qui le voulait… et personne n’est venu… personne… comme souvent dans l’année lorsque nous sommes présent le mercredi soir ou le samedi matin, spécialement pour cela.  Quelle souffrance j’ai ressenti ! Je me suis dit : « Voilà, l’Eglise qui est à Martigues se prépare à célébrer Pâques. Elle fait preuve de charité tous azimuts, c’est incontestable, elle est capable de fraternité, de solidarité, de prière… mais pourquoi refuse-t-elle d’entrer dans la réconciliation ? Pourquoi y’a t il si peu de monde qui se confesse durant l’année ? »

 

Et je vous pose la question maintenant : depuis quand n’avez vous pas fait l’expérience de la réconciliation ? Car celui qui s’approche du Corps du Christ sans s’être réconcilié a le cœur aride, le cœur encombré de ronces qui empêcheront le don de Dieu de fleurir pleinement dans sa vie.

 

Bien sûr, cela n’est pas facile, ce n’est facile pour personne. Je me rappelle très bien la première fois que je me suis confessé, à l’âge de 22 ans, j’avais l’impression que le sol entier s’effondrait… et puis, j’ai été saisi par la main du Christ qui m’a relevé, qui m’a réconforté et qui m’a libéré de toute crainte.

 

Le Pape François disait il y a peu de temps à des personnes qui hésitaient à se confesser : « Essaie ! Si tu veux connaître la tendresse de ce Père, va chez Lui et essaie ! Dieu ne se lasse pas de pardonner. C’est nous qui nous lassons de lui demander son pardon. (…) La vie de chaque personne, de chaque homme, de chaque femme, qui a le courage de s’approcher du Seigneur trouvera la joie de la fête de Dieu ».

 

Laissez le Seigneur enlever la pierre que vous avez sur le cœur. Nous vous en supplions au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu !

 

Bien sûr que ce n’est pas facile de se confesser à un homme, peut-être préférez-vous vous dire les choses dans la tête, ou parfois face à un miroir… c’est déjà un début, mais il vous manquera la grâce du sacrement, la grâce de ce pardon qui nous purifie et nous donne une force nouvelle, un cœur nouveau, unifié, réconcilié, un cœur capable d’aimer comme jamais.

 

Par la confession, nous retrouvons le cœur de notre baptême, le cœur d’enfant de Dieu, et nous pouvons retrouver ainsi la paix en nous-mêmes, avec les autres, avec Dieu. Nos faiblesses, nos péchés, nos limites, lorsqu’ils sont placés en Dieu, deviennent alors l’occasion d’être en relation avec Dieu, de mieux le retrouver, de mieux retrouver les autres, de mieux nous retrouver nous-mêmes.

 

Le péché est un manque d’amour, un amour mal placé vis-à-vis de nous-mêmes, de Dieu ou des autres… mais la réconciliation efface nos péchés et se diffuse dans toute notre vie. Il est des confessions qui changent une vie !

 

Depuis deux ans, l’été, je vais une semaine à Paray le Monial, où a lieu un rassemblement des familles. 5000 personnes. Il m’arrive de confesser jusqu’à 9h dans la journée, mais quelle pluie de grâces ! Et ce ne sont pas des confessions de super héros, ce sont des hommes et des femmes comme vous, qui cherchent un sens à leur vie, qui cherchent à vivre en harmonie avec les autres, sous la lumière de Dieu. Ils arrivent le cœur lourd, craintifs, parfois honteux, et font l’expérience de la miséricorde. La miséricorde, c’est cet amour sans limite de Dieu, l’amour que tout le monde cherche dans sa vie, qu’il soit ou non croyant. Un amour inconditionnel, qui endure tout, qui pardonne tout, qui espère tout ! Il y a plus de joie au ciel pour un pécheur qui se repend que pour ceux qui n’ont pas besoin de pardon !

 

Peut-être avez-vous vécu de mauvaises expériences de confession dans le passé, croyez à la nouveauté. Peut-être craignez-vous de trop connaître le prêtre qui confesse, croyez bien que vous serez accueillis à Istres, Notre Dame de la Garde, etc. Peut-être vous dites-vous que c’est un tribunal horrible et que Dieu est sadique de nous imposer cela, croyez que c’est au contraire un dialogue entre Dieu et nous, un dialogue qui sauve et libère. Peut-être pensez-vous qu’il est trop tard pour vous, que vous êtes trop loin de tout cela, croyez que Dieu est toujours à attendre le Fils prodigue que vous êtes. Peut-être craignez-vous de dire toujours la même chose, croyez que la grâce, tôt ou tard, peut agir en vous et avec vous. Peut-être enfin pensez-vous que ce que vous avez sur le cœur est trop gros, impardonnable, en dehors des limites du pardon de Dieu, croyez que Dieu a un pardon incommensurable, que rien ni personne n’est au-delà de sa miséricorde.

 

Si vous percevez en vous quelques nuages, quelques ténèbres, c’est bon signe, c’est signe que vous êtes déjà travaillés par la lumière (Fr. Carme).

 

Quelqu’un a qui je disais jeudi mon intention de vous inciter aujourd’hui à vous réconcilier me disait : « fais attention, tu prends le risque de devoir passer des heures à cela après la messe ».

 

Au nom du Christ, je suis disponible ! Au nom du Christ, je vous en supplie, laissez-vous réconcilier avec Dieu.

Thomas Poussier

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