>

LE TEMPS ORDINAIRE EST UN TEMPS D'ESPERANCE

  • PAROISSE DE MARTIGUES
  • HOMELIES

temps-ordinaire.jpg

 

Le temps de Noël s’achève par le Baptême du Seigneur et nous sommes maintenant dans le temps dit ordinaire. Ce terme ordinaire, synonyme de banal  dans notre langage moderne, traduit  assez mal ce temps qui revêt  une importance  primordiale pour les chrétiens. En effet, nous quittons le temps de Noël où nous avons célébré dans la joie un événement absolument extraordinaire, qui dépasse  l’entendement humain : Dieu s’est  fait Homme et non seulement il s’est fait homme mais il est venu sur terre dans  un petit enfant né d’une femme, conçu de l’Esprit Saint …

 

Cette nouvelle doit maintenant nous habiter, Dieu est venu à notre rencontre, il veut construire son Royaume avec nous. Nous sommes comme les mages qui regagnent leurs pays par un autre chemin car nous ne pouvons pas emprunter les mêmes chemins avant  et après cette naissance. Notre vie se trouve complétement changée par cet événement, Dieu s’est fait homme. Ce temps ordinaire va nous donner la liberté et  l’espace pour parcourir cet itinéraire de  foi qui commence avec Marie partant en hâte pour les monts de Judée pour visiter sa cousine Elisabeth enceinte dans son grand âge, jusqu’à  Marie Madeleine, le matin de Pâques, courant au tombeau pour retrouver son Seigneur.    

 

Un itinéraire d’espérance dans la foi, les ornements verts que nous portons en sont le signe.

 

Pour nous lancer sur ce chemin qui nous fera découvrir et nous rapprocher de Jésus, agneau de Dieu et Christ Messie, il est bon d’entendre ce que nous dit Isaïe dans son livre de la consolation,

 

« J’ai du prix aux yeux du Seigneur, c’est lui qui est ma force … c’est trop peu que tu sois mon serviteur ; je vais faire de toi la lumière des nations, pour que mon salut provienne aux extrémités de la terre »

Et nous pouvons interpréter  les mots du psaume comme notre réponse

 « Le Seigneur s’est penché sur moi, il a mis dans ma bouche une louange à notre Dieu »

« Tu as ouvert mes oreilles, tu ne voulais ni holocauste ni victime alors j’ai dit « voici, je viens »

« J’ai dit ton amour et ta vérité dans la grande assemblée. »

 

Plus près de nous, Saint Paul, synthétise ces paroles de l’Ancien testament dans sa salutation  aux Corinthiens  « vous qui avez été sanctifiés dans le Christ Jésus, vous qui êtes, par appel de Dieu, le  peuple saint, avec tous ceux qui, en tout lieu, invoquent le nom de Jésus Christ… que la grâce et la paix soient avec vous ».

 

Toutes ces phrases prisent dans les  textes de notre liturgie nous amènent, à la suite de Jean Baptiste, à nous redire l’essentiel de ce qui fait  notre foi de  chrétien.

  1.  L’Esprit Saint m’habite depuis le jour de mon baptême, cet Esprit fait de moi un fils adoptif et non un serviteur. Cet amour filial doit, à la suite du Fils unique, m’amener à chanter la gloire de Dieu et à dire son amour et sa vérité. Si nous l’écoutons il nous dira la route à suivre et nous donnera force et courage dans l’humilité.
  2. L’Esprit Saint habite pareillement tous les frères de toutes langues, peuples et nations. J’ai  à les considérer   comme des richesses qui me sont confiées par Dieu pour que je  grandisse et qu’ils grandissent dans l’unité et dans la paix.
  3. L’amour, la joie, la proximité à Dieu me conduisent à être un témoin et à donner ma vie en offrande, non pas en la  perdant mais en la donnant pour la vie des autres.

Aujourd’hui, c’est la journée des migrants et cette journée marque aussi le commencement de la semaine pour l’Unité des Chrétiens. Je suis convaincu que, même dans notre assemblée,  nous avons des positions  très différentes sur ces sujets Nous évitons, peut-être, d’en parler pour ne pas entrer en conflit ou au contraire nous   demeurons dans une colère permanente dont nous sommes un peu prisonniers. Dans les deux cas, nous n’avançons pas et nous prenons le risque de perdre notre joie et donc notre foi.

 

Nous avons à  envisager une autre voie, celle de regarder l’objet du désaccord,  de l’admettre, non pas de rechercher un PPCD (ni un syncrétisme encore moins une phagocytose) mais  de dépasser ce conflit en rencontrant  les personnes concernées,  qui sont aimées de Dieu et méritent le respect. A partir de là, il nous deviendra possible d’établir une communion dans la  différence en augmentant nos propres facultés à avancer, à progresser. C’est un petit peu comme la batterie de votre voiture, si vous mettez les  deux bornes en court-circuit, vous obtenez   une grande étincelle et puis plus rien, la batterie est vide mais si vous la branchez correctement sur les circuits de votre véhicule celui-ci démarre, roule, vous avez des phares et même de la musique…

 

Rappelons-nous, et Saint Paul nous le dit à temps et contre temps, que le Christ a tout unifié en lui, le ciel et la terre, Dieu et l’homme, le temps et l’éternité, la chair et l’esprit  et le signe de cette unification est la paix, la paix du ressuscité celle que nous devons faire en nous, porter en nous et transmettre aux autres.

 

Pierre Laurent

 

@paroissemartig © 2010 -  Hébergé par Overblog