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MEDITATION : SEIGNEUR, AUGMENTE EN NOUS LA FOI ET NOUS SERONS AMOUR

  • PAROISSE DE MARTIGUES
  • HOMELIES

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Où que vous alliez, quoi que vous fassiez, depuis quelques mois, si vous êtes catholiques, on vous parle du Pape François ! « Qu’est-ce que vous prendrez aujourd’hui ? - 3 baguettes. - Et alors, votre pape ? Vous en êtes content ?»

« Comment je vous coiffe aujourd’hui ? Bien court sur les côtés. – D’accord. Oh il est bien ce Pape là, gentil, souriant...» Je pense que vous aussi vous avez vu l’engouement médiatique autour du nouveau Pape, et plus largement, partout où l’on va. Le Pape François serait un Super-Pape, gentil, ouvert...

 

C’est vrai, il est gentil, ouvert... mais pourtant, il ne se limite pas à de bons sentiments ni à de beaux sourires, il fait comme tous les papes, il va en profondeur... et il ne fait pas semblant. Je vous lis quelques exemples de ces phrases du Pape François qui sont bien "rentre-dedans" :

 

 « Prions-nous véritablement ? Sans une relation constante avec Dieu, il est difficile d’avoir une vie chrétienne authentique et cohérente ».

 

« Chercher son bonheur dans la possession de choses matérielles est une manière assurée de ne pas être heureux. »

 

« Parfois, on peut vivre sans connaître ses voisins : ce n’est pas vivre en chrétiens. »

 

« Si nous voulons suivre le Christ de près, nous ne pouvons pas chercher une vie facile et tranquille. Elle sera engagée mais pleine de joie. »

 

Bref, la force du Pape François, c’est non seulement d’être très enjoué "dans la forme" et très exigeant sur le fond. Il est capable de prendre des libertés avec le protocole, mais toujours pour mieux annoncer l’Evangile ou servir ses frères. Le mot marquant qui vient à l’esprit lorsque l’on parle de François, c’est la liberté. Il est un homme libre, et librement il a choisi d’accepter la charge de Pape. Et pour moi cela rejoint l’expression qu’emploie Jésus aujourd’hui dans l’Evangile lorsqu’il parle de ses disciples comme des "serviteurs quelconques ", au sens de "serviteurs inutiles".

 

Je ne veux pas trop m’avancer, mais je pense que l’expression "serviteur quelconque", "inutile" doit bien plaire à notre Pape, tant il est convaincu d’être pécheur et instrument de la grâce de Dieu... mais peut être que cela choque certains d’entre vous. « Serviteur quelconque, inutile, moi?  Mais je ne suis pas serviteur quelconque, j’ai fait du caté, du Secours Catholique, j’ai été ou je suis dans l’Action Catholique (Action, ça veut bien dire que je fais quelque chose)...»

 

C’est vrai, on fait des choses, et plus largement dans la vie on accomplit un travail, on a des enfants, on les élève... ce n’est pas si quelconque que cela quand même ! Pourtant, le texte dit bien « Nous sommes des serviteurs quelconques, nous n’avons fait que notre devoir »... Comment comprendre ce texte ?

 

Le Christ appelle tous les hommes à le servir ; tous nous sommes appelés à servir l’Eglise, chacun pour notre part ; tous nous sommes appelés à être au service de Dieu, c’est-à-dire de sa grâce. Et la grâce de Dieu nous dépasse, elle nous précède, elle surabonde par delà nos péchés et nos limites.

 

La phrase de Jésus qui peut nous sembler dure, c’est en fait le rappel que tout ce qui nous est donné nous est donné par Dieu... et au final, tout ce que nous faisons, nous sommes invités à le faire pour la gloire de Dieu, comme le dit saint Paul (1 Co 10, 31).

 

Quelques lignes de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus que nous avons fêté mardi nous aideront à bien saisir cela. C’est au moment où elle réfléchissait sur la manière dont elle pouvait servir l’Eglise.

 

« Je compris que si l'Église avait un corps, composé de différents membres, le plus nécessaire, le plus noble de tous, ne lui manquait pas ; je compris que l'Église avait un Cœur, et que ce Cœur était brûlant d'amour... O Jésus... ma vocation, enfin je l'ai trouvée, ma vocation, c'est l'amour !...

Oui, j'ai trouvé ma place dans l'Église et cette place, ô mon Dieu, c'est vous qui me l'avez donnée... dans le Cœur de l'Église, ma Mère, je serai l'Amour. »

 

Etre l’Amour, ce n’est pas d’abord faire des choses, c’est être un signe aimant, au milieu des hommes, que Dieu les aime et veut leur donner sa Vie.

Bien sûr, être Amour cela se manifeste dans des gestes, mais ce qui compte avant tout, c’est l’élan d’amour. Comme le disait un scout qui sera certainement béatifié un jour : « Il est aussi beau de peler des pommes de terre pour l'amour du Bon Dieu que de construire des cathédrales. »

 

Etre l’Amour au jour le jour, et être ainsi de simples serviteurs de Dieu, sans penser que Dieu pourrait tout faire sans nous, mais sans imaginer qu’à nous seul nous pouvons tout. Chaque membre du Corps est important, mais il n’est pas le Corps tout entier. Notre vocation est d’être cellule du Corps du Christ, de prendre notre place dans l’Eglise, là où Dieu nous veut. Nous sommes libres de mettre nos pas dans ceux de Dieu, et c’est en offrant notre liberté à Dieu et aux hommes que nous réalisons ce pour quoi nous sommes fait, nous réalisons la communion.

 

La liberté des enfants de Dieu, c’est le pouvoir de dire "oui", et alors tout s’ouvre, un vaste champ de possibles. Cette liberté, c’est aussi le pouvoir de dire "non", mais alors, il y aura quelque chose d’inachevé dans le monde. La liberté que nous donne Dieu, elle est puissance... d’où l’image employée par Jésus de la foi capable de faire déplacer des montagnes.

 

La foi déplace les montagnes, mais plus souvent elle déplace nos cœurs d’hommes, car la foi reçue de Dieu n’est jamais inefficace en l’homme, si petite soit-elle. Elle est force de Dieu en nous.

 

En cette messe, Dieu renouvelle son don total d’amour pour nous, gratuitement et librement. Que la force de l’Eucharistie nous aide à vivre de l’amour de Dieu et à répondre à notre vocation chrétienne au cœur de ce monde. Seigneur, augmente en nous la foi, et nous déplacerons des montagnes ; augmente en nous la foi, et nous serons Amour.

 

Thomas Poussier

 

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