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MÉDITATION SUR LA THEOTOKOS : MARIE, MÈRE DE DIEU

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MÉDITATION SUR LA THEOTOKOS : MARIE, MÈRE DE DIEU

1er janvier, Ste Marie, mère de Dieu

 

Nombres 6, 22-27
psaume 66
Galates 4, 4-7
Jean 2, 16-21

 

 

Nous fêtons aujourd’hui le huitième jour de l’octave de la Nativité, au cours duquel, comme nous l’avons entendu dans l’Evangile, l’enfant est circoncis et reçoit son nom : Jésus, donc Jésus, fils de Joseph.
           

Ce jour est aussi la fête de Marie, mère de Dieu, titre défini au concile d’Ephèse en 431. Ce titre est étonnant, et il n’est pas accepté par nos frères protestants. On peut le comprendre dans un premier temps, car Marie n’a certes pas enfanté la divinité. En quel sens donc l’Eglise dit-elle que Marie est mère de Dieu ?

 

L’enjeu de la définition, Marie, mère de Dieu n’est pas Marie, mais Jésus lui-même. En affirmant que Marie est mère de Dieu, le concile d’Ephèse affirme qu’en Jésus il n’est qu’une seule personne en deux natures : l’une divine et l’autre humaine, et non pas deux personnes, l’une humaine, l’autre divine dans un être hybride indéfinissable.

 

Ce que je dis là est abstrait et je vais prendre une comparaison en vue de vous faire comprendre : Jésus n’est pas deux personnes sur un tandem, pour une œuvre commune. L’une, humaine, devant prenant le vent, la boue, la pluie ; l’autre, divine, derrière pédalant pour faire monter plus haut.  Non, il s’agit bien de deux natures en une seule personne, et je n’ai pas trouvé de comparaison pour expliciter cela.  Je peux simplement dire, pour vous faire saisir, que lorsque Jésus a soif, cela est vrai de la nature humaine bien sûr, et Jésus étant tout un, cela peut être dit de Dieu. Il en va de même lorsque Jésus souffre, et lorsqu’il meurt.  On peut le dire de la nature humaine et aussi de Dieu. Ainsi lorsque Jésus nait, c’est vrai d’abord de la nature humaine, et on peut le dire de Dieu : Marie est mère de Dieu.

 

La conséquence de cette union des deux natures en une seule personne est que la nature humaine en reçoit, comme le dit la troisième préface de la nativité, une « incomparable noblesse ». Dieu, en prenant chair, a élevé la chair à son niveau, lui a donné une valeur incomparable. C’est l’Assomption de la chair, de ce qui est charnel.
           

Ainsi donc, il ne devrait pas exister dans le christianisme de rejet de la chair, qui ferait de notre vie un chemin désincarné. Prenons un exemple : hier soir, ou ce midi, beaucoup d’entre nous se sont régalés de foie gras, et se sont délectés avec du champagne. Si la maison était bien apprêtée, vous avez aussi régalé vos yeux ; si vous avez chanté ou joué de la musique, vous avez régalé vos oreilles ; si il y avait un bouquet de fleurs, vous avez régalé vos narines ; et en embrassant vos proches après minuit, vous avez régalé votre peau à leur contact. Notre chair elle-même est faite pour être comblée.
           

Mais attention, nous avons une propension à préférer les créatures au Créateur, comme le dit Saint Augustin. Nous pouvons chuter dans un comportement désordonné, alors que nos sommes créés, comme le dit Saint Ignace, pour louer le Seigneur, le respecter et le servir, et tout ce qui se trouve d’autre sur la terre a été créé à cause de l’homme lui-même pour l’aider à poursuivre sa fin.

 

Je terminerai par deux images vues cette semaine : deux maternités. La première est un très beau dessin de Picasso, s’intitulant ‘la maternité’ : les bras de la mère enveloppent le tout petit enfant tétant au sein, formant ainsi un refuge à part du monde.
           

La deuxième a été peinte par le bienheureux Fra Angelico, frère dominicain, représentant Marie présentant l’enfant Jésus au monde : c’est une splendeur de lumière. Marie présente un enfant qui est plus grand qu’elle, elle ne le sait que trop, et de qui elle-même en reçoit une incomparable noblesse.

 

 

Benoît DELABRE

 

 

 

                         Picasso                                                 Fra Angelico

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P
Merci
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