PAROISSES DE MARTIGUES ET PORT DE BOUC

En ce jour béni où nous célébrons dans la joie la fête de l’Assomption, notre humanité, elle, crie sa souffrance torturée ça et là, par :

. le feu des bombes en Irak, en Lybie ;

. le cri et la souffrance de voir des milliers d’hommes, de femmes, d’enfants lancés sur les routes hasardeuses, à la recherche d’une terre plus sécurisée et plus accueillante ;

. la douleur de la faim ;

. le cri de souffrance devant des centaines voir des milliers de victimes de la fièvre Ebola en Afrique…

Les nouvelles du monde, par les journaux et la télévision, nous apportent chaque jour ces images tragiques.

Telle la femme de l’Apocalypse, torturée par les douleurs de l’enfantement, ainsi apparaît l’humanité, la nôtre.

L’Eglise, en ce jour où elle chante la gloire de Marie, évoque aussi combien sa maternité fut douloureuse, quand elle nous enfanta au pied de la croix. Car, là au pied de la croix, l’outil de la douleur, l’épée, s’enfonça dans son cœur quand, ses yeux levés sur une croix, elle regardait son Fils subissant l’abîme de la souffrance.

Celle qui a cru est aussi celle qui regarde la mort en face. Sa charité est de consentir pleinement à cette volonté divine d’épouser l’humanité dans toute sa misère.

Ainsi chacune de nos épreuves, de nos souffrances actuelles est un enfantement du monde nouveau, avec le Christ en croix.

Par sa mort en croix et sa résurrection au 3^ème jour, Jésus a réalisé le plan de Dieu : le salut de l’homme. Et à chaque Eucharistie, Jésus fait de nous son Corps.

On comprend alors que l’Assomption de Marie soit dans le droit fil de ce que Dieu veut pour nous.

Dieu veut  « détruire toutes les puissances du mal », jusqu’à son dernier ennemi, qui est la mort.

Jésus, vainqueur de la mort, Marie sa mère ne saurait être associée à la Rédemption qu’après avoir elle-même franchie victorieuse les portes de la mort.

Marie, « humble servante du Seigneur », est devenue la Reine du Ciel. Elle y règne en vraie Mère, mais sa maternité se poursuit encore sur terre puisqu’elle n’abandonne pas ses enfants que nous sommes, dans nos luttes quotidiennes.

Chaque jour, elle nous offre de puiser dans son cœur maternel les grâces de miséricordes de son Fils ; car quand nous disons dans la prière à Marie « …priez pour nous, pauvres pécheurs… », nous sommes conscients et confiants qu’elle est un vrai chemin de grâce et d’amour pour qui cherche miséricorde.

Elle est la Mère attentive aux besoins de ses enfants ; elle qui porte dans son cœur chaque événement qui touche un seul des fils de l’homme.

Alors, n’hésitons pas, mes frères, à demander à notre Maman du ciel de prier pour nous ; de prier pour notre monde en recherche de paix, de cohésion sociale, d’amour.

L’Amour de Dieu « s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent ».

Qui craint Dieu aujourd’hui ?

Nous nous réfugions derrière nos moyens techniques de défense, derrière nos richesses, pour oublier que « Dieu déploie la force de son bras pour disperser les superbes ».

Avec Marie montée au ciel, exaltons le Seigneur, lui qui comble de bien les affamés ; soyons, mes frères, des affamés de justice, de vérité, d’amour, de paix et surtout des affamés de Dieu.   

« Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur ».

Femme de foi, Marie est le modèle de foi de tout croyant, dans une foi qui ne connaît pas de doute ;

Femme de charité, l’Evangile de ce jour nous dit qu’elle court au service de sa cousine Elisabeth ;

Femme d’Espérance, elle invite chacun de nous dans nos difficultés et détresses « à espérer contre toute espérance » (Rm 4, 18)

Soyons les serviteurs charitables de nos frères et sœurs les plus démunis en étant leurs humbles serviteurs.

Bonne fête aux Marie, Maryse, Maria, Mariette…

Abbé Edouard Diatta

Curé de Mampatim

Vicaire général du diocèse de Kolba (Sénégal)